Descendantdes Régiments de Gentilshommes du début du 17ème siècle, le 31ème Régiment d'Infanterie a, de 1610 à 1940, traversé presque tous les conflits auxquels la France a participé, en Europe (France, Hollande, Belgique, Allemagne, Italie, Suisse), à St Domingue, en Afrique du Nord (conquête de l'Algérie), en Crimée et pendant les guerres de 1870-1871,

L’histoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaons d’Egypte et leurs tombeaux magnifiques. Mais combien d’entre nous ont entendu parler des anciens empires de l’Afrique de l’Ouest ? Le premier de ces empire, le Ghana, s’est développé de l’an 300 à l’an 1300. Le Ghana était alors si riche que, dans le palais du roi, les chiens portaient des colliers d’or. Au cours du Xe siècle, quelques savants arabes commencent à décrire les richesses des grands royaumes d’Afrique. Certains, comme Ibn Battuta, parcourent réellement le continent. D’autres s’inspirent des récits des voyageurs. Les écrits sur l’Afrique sont alors de plus en plus nombreux et très vite la richesse des royaumes est connue en Europe. Les Portugais sont les premiers Européens à s’implanter en Afrique au début du XVe siècle. Un peu plus tard viennent les Français, les Hollandais et les Britanniques. Les Européens établissent des comptoirs le long des côtes et commercent avec les Africains. Mais bien peu, à cette époque ose s’aventurer à l’intérieur du vaste continent qu’ils nomment le “continent sombre”. L’EMPIRE DU GHANA LE WAGADU Dans les premiers siècles de notre ère, le Wagadu, un petit royaume situé entre le Sénégal et le Niger, aux sources de l’or, et gouverné par le clan des Cissé Tounkara finit par dominé l’ensemble des Soninkés, peuple d’agriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de “Kaya-Magan” ou “roi de l’or”. Les problèmes de successions étaient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trône le fils aîné de la sœur aînée du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivés au IXe siècle dans cette région qu’ils avaient appelée Ghana du nom du titre que portait les rois signifiant “chef de guerre”. Il leur permit de s’installer à côté de sa capitale, Koumbi Saleh, pour échanger leurs produits contre de l’or, mais sous bonne surveillance, car il se réservait le secret des origines de cette matière précieuse. Le Wagadu finit par dominer la vallée du Sénégal et la plus grande partie du delta intérieur du Niger. C’est au sein de cet empire très décentralisé que seraient apparues les premières castes de marchands et d’artisans. De sa capitale, l’empereur règne sur un empire divisé en provinces et royaumes avec une armée forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres l’aident à gouverner son peuple comportant trois couches sociales nobles commerçants, agriculteurs, aristocrates…, hommes de caste artisans, griots… et esclaves prisonniers…. Il s’appuie sur une économie très développée l’agriculture prospère au Sud, l’élevage au Nord ; le commerce, notamment transsaharien, est florissant or, peau, céréales, esclaves… ; les mines d’or et de fer se révèlent intarissables ; les transports se développent. L’opulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. Dès 1042, des Berbères convertis à l’islam, les Almoravides, entreprennent la conquête du Wagadu. La ville d’Aoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve très affaibli et alors débute son lent déclin par un démembrement progressif. Les populations de l’empire hostile à l’islam, imposé par la force, émigrent vers le Sud ou l’Est. La nation se dépeuple et ses armées se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diara prennent la liberté de se détacher de l’empire qui va devenir un petit royaume. Simultanément, ce qui faisait sa prospérité commerce, élevage, agriculture, mines se trouve bien désorganisé. Certains des Etats vassaux en profitent pour ce développer. L’un d’entre eux, le Sosso du grand Soumaoro Kante s’empare même du Wagadu à l’aube du XIIIe siècle. L’EMPIRE DU KANEM Situé au croisement des routes de la vallée du Niger, des régions forestières du Sud, de la vallée du Nil et de la Méditerranée, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici c’est développé le royaume du Kanem au VIIe siècle. Son souverain, le “maï”, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la présence d’artisans métallurgistes. Grâce à la cavalerie dotée de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il était issu, assurèrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. Un empire fondé sur l’esclavage La richesse du “Maï” du Kanem n’était pas fondée sur l’or, mais sur l’esclavage. “Son emprise sur ses sujets, écrit un chroniqueur musulman de l’époque, est absolue. Il réduit en esclavage qui il veut.” Au cours de siècles, la région ne cessa d’être le terrain privilégié des chasseurs d’esclaves au profit du monde arabe, puis de l’Empire Ottoman. Aujourd’hui, l’esclavage n’a pas complètement disparu dans la région et se perpétue à l’occasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. La fin de l’empire du Kanem Au XIVe siècle, le Kanem faillit succomber sous les coups d’autres nomades. Sa caste dirigeante se réfugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpétua son pouvoir sous ce nom jusqu’à la veille de l’arrivée des Européens, à la fin du XIXe siècle. L’EMPIRE DU MALI Successeur du Ghana tombé sous les coups des Almoravides en 1076, l’empire du Mali fut le premier Etat structuré d’Afrique occidentale. Ses coutumes et sa structure sociale marquent encore les habitants de la région et leur mode de vie. Soundata Keita Selon la tradition orale, Soundiata Keita était le seul rescapé des 12 fils du roi du petit royaume Manding du Mali, tués par Soumaoror Kanté, roi du Sosso. Soumaoro laissa la vie sauve au petit Soundiata car celui-ci était paralytique. Mais le jour de ses 7 ans, n’en pouvant plus d’être la risée de la Cour, Soundiata plia une barre de fer pour en faire un arc et acquit une force étonnante. Craignant pour sa vie, il dut s’exiler et décida, avec des alliés, de combattre Soumaoro qui avait enlevé sa sœur. Une nuit, la sœur de Soundiata réussit à percer le secret de l’invincibilité de Soumaoro. Aussi, quand un jour de 1235, les armée des deux adversaires se trouvèrent face à face, Soundiata tendit son arc et frappa l’endroit précis de l’épaule de Soumaoro indiqué par sa sœur. Soundiata Keita assura, ensuite, sa victoire en s’emparant des régions riches en or du Ghana dont il fit son vassal. L’empire Mandingue Les successeurs de Soundiata Keita étendirent son royaume et constituèrent un véritable empire dont l’influence allait de l’Atlantique au lac Tchad. En 1285, un esclave affranchi s’empara du pouvoir pendant 15 ans, mais le clan Keita parvint à remonter sur le trône. Les empereurs se convertirent à l’islam et divisèrent la société en castes, dominée par les guerriers, créant ainsi une structure sociale encore très présente aujourd’hui. L’empire du Mali se disloqua à partir du XVe siècle sous la pression du royaume de Gao et la révolte des provinces. Mansa Moussa Kankou Moussa Plusieurs souverains du Mali firent des pèlerinages à La Mecque et favorisèrent le commerce musulman. En 1324, l’empereur Mansa Moussa Moussa le Grand prit la tête d’un immense cortège pour se rendre à La Mecque. Il emportait des présents ainsi que la plus grande partie de l’or conservé depuis des générations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuèrent des aumônes comme tout bon pèlerin et dépensèrent sans compter au point que le cours de l’or chuta dans la région pour plusieurs années. Sous son règne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire du Nord viennent le sel, les tissus, l’encens, les livres. Du Sud partent les épices, le cuivre, l’or, l’ivoire et les esclaves. Les pays côtiers fournissent le miel, le kola, l’huile de palme et l’indigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, d’or, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impôts permettent l’édification de somptueux bâtiments tels que les mosquées de Tombouctou, Djenné et Gao ou le palais royal de Niani. Les Castes La première caste était celle des guerriers. Elle était composée des 16 clans mandingues dont la haute noblesse qui regroupait les 4 familles alliées à Soundiata, aux noms encore répandus dans la région Alpha, Condé, Camara et Traoré. Puis venaient 5 clans de religieux, ainsi que les marabouts”gardiens de la foi”, les artisans, les griots et enfin les esclaves de guerre. L’EMPIRE SONGHAÏ Les royaumes vassaux de l’empire du Mali n’attendaient qu’une occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la région eut connu jusqu’à provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. Sonni Ali En 1464, Sonni Ali monta sur le trône du petit royaume de Gao, chez les Songhaïs, établi sur le Niger en aval de Tombouctou. Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança à l’assaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus tard, la flotte de Djenné assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intérieur du fleuve. Surnommé “Ali le Grand”, il favorisa le commerce, créa une administration centralisée et prit l’habitude de rédiger des actes officiels. Askia Mohamed Son fils fut un piètre successeur et n’opposa aucune résistance à la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de l’armée appelé ensuite “Askia Mohamed”. Ce coup d’Etat, fomenté par les lettrés de Tombouctou, devait relancer l’islamisation de la région, trop lente à leurs yeux. Askia Mohamed étendit les limites de son empire et favorisa le développement des cités commerciales. C’est sous son règne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommée intellectuelle et commerciale. Il a laissé l’image d’un grand bâtisseur et d’un homme profondément religieux. Tombouctou Tombouctou tiendrait son nom de Bouctou, une vieille femme chargée de garder un puits où les caravaniers venaient faire boire leurs chameaux. Située sur la route la plus courte pour aller du Soudan au Caire et dans le monde arabe, la cité ne cessa de prospérer tant sous la domination des Maliens que sous celle des Songhaïs. Avec Djenné au Sud, elle était la plaque tournante des échanges entre les céréales produites dans l’empire et le sel du désert passé sous le contrôle des Askias. Cette richesse permettait d’entretenir nombres d’écoles musulmanes en relation avec les universités du Maroc et d’Egypte. La fin de l’empire Songhaï Fasciné par le prestige de Tombouctou et la richesse supposée des Askias, Al-Mansour, le sultan du Maroc, se lança à la conquête de l’Empire Songhaï. Askia Daoud résista vainement et la guerre civile dévasta le pays qui s’enfonça dans l’anarchie. Les gouverneurs marocains nommés par le sultan furent appelés “Armas” par la population à cause des armes à feu qui avaient assuré leur victoire. Puis les sultans se désintéressèrent du Soudan, trop éloigné de chez eux. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS En Afrique centrale, dans la région équatoriale des hauts plateaux, la grande forêt primaire a été peu à peu défrichée par les agriculteurs. Les royaumes qui ont réussi à s’imposer, au cours des siècles, sont fondés sur la possession du bétail. Les conditions climatiques ont longtemps constitué un obstacle à l’évolution des sociétés. Mais les techniques métallurgiques, connues et employées depuis 2000 ans avant dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinérants de défricher des clairières dans la grande forêt primaire qui n’était habitée jusque-là que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les Pygmées sont les descendants. La culture du sorgho, puis de l’igname, favorisa l’augmentation de la population. Et les espaces défrichés, laissés en jachère, permirent l’introduction de l’élevage en provenance du Nord. Ruhanga fondateur du Kitara La légende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouverné la région en donnant un rôle dominant aux possesseurs de bétail. D’après la tradition orale, Ruhanga, l’ancêtre fondateur, avait trois enfants appelés Kana “petit enfant”. Afin de leur donner un nom, il les mit à l’épreuve, confiant à chacun un pot de lait à transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda à ses frères, le deuxième en renversa la moitié et l’aîné tomba à terre en perdant tout. Ruhanga décida que ce dernier ne serait bon qu’à s’occuper des cultures, au deuxième, on confierait les soins du bétail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres ! Le royaume du Buganda L’origine de ces premiers royaumes est mal connue. Les traditions évoquent l’arrivée des Chwezis, des pasteurs de la vallée du Nil. Au XVIIe siècle, le Buganda, un des vassaux du royaume du Bunyoro dans l’Ouganda actuel, s’émancipa sous la conduite de son souverain qui portait le titre de “kabaka”. Situé dans une région au sol fertile, bordée à l’est par le lac Victoria, le Buganda entra en contact avec les marchands musulmans, échangeant de l’ivoire contre des cotonnades. Dans la seconde partie du XIXe siècle, les premiers explorateurs européens y furent accueillis avec beaucoup d’égard. Le royaume du Rwanda Certains petits royaumes, entre les lacs Victoria et Kivu, s’épuisèrent en conflits familiaux. Au sud-ouest, celui du Rwanda ne fit pas dans la modestie. Les traditions orales le font descendre directement du ciel par l’intermédiaire de Kigwa “celui qui est tombé” et de son frère Mututsi, qui a donné son nom aux Tutsis. Jusqu’à l’indépendance, la société rwandaise resta divisée en classes sociales sur le modèle imposé par Ruhanga, le roi légendaire du Kitara. LE ROYAUME DU KONGO En Afrique centrale où la forêt est épaisse, les chefs de village qui ont cherché à s’imposer ont dû luter contre une nature hostile. Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle “les rois forgerons”, maîtres en matière de fabrication d’outils pour défricher la forêt. Les échanges avec le Portugal Le royaume du Kongo s’épanouit de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Congo grâce à Ntinu Wene, un homme à la poigne de fer. En contact avec le Portugal dès le XVe siècle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la région, fort de ses échanges commerciaux plantes comestibles importées d’Amériques, huile de palme locale, ivoire et cauris monnaie de coquillages ramassés sur la côte. C’est en cherchant un passage pour pénétrer dans l’océan indien que les Portugais le découvrirent. Les premières relations donnèrent lieu à des échanges d’ambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent même faire leurs études en Europe et, en 1513, un des fils du roi de l’époque prononça un discours en latin devant le pape. Mais en raison de la distance, les communications entre les deux pays restaient rares. Et les représentants du Portugal, les commerçants et les aventuriers, finirent par prendre tous les pouvoirs. Ils surveillaient le royaume à partir de l’île de Sao Tomé, au large, qui leur servait d’entrepôt d’esclaves. Sous la pression des Portugais, le Kongo finit par devenir un vassal du Portugal. Il fut même obligé de livrer des esclaves, capturés dans les pays voisins. Mais en 1665, quand les Portugais lui imposèrent de livrer des esclaves kongolais et de dévoiler l’emplacement de ses mines, le souverain du Kongo, Antonio Ier, refusa. Son armée fut vaincue et sa tête ramenée à Loanda, la future Luanda, devenue elle aussi un comptoir portugais. Les Laundas A leur arrivée au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies à l’intérieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la région correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur réputation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matière pour créer une monnaie. Au XVIIIe siècle, ils étaient les maîtres du commerce entre le Kongo, dominé par les Portugais pourvoyeurs d’armes à feu, et les côtes de l’océan Indien où ils contrôlaient l’utilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre. L’ABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS Le plateau escarpé au centre de l’Ethiopie a permis à une succession de royaumes chrétiens de résister pendant des siècles aux invasions qui bouleversèrent la Corne de l’Afrique. L’histoire de cette région, connue en Egypte antique sous le nom de “pays de Pount”, fut ponctuée de coups d’Etat, d’assassinats et d’intrigues de palais. Le royaume d’Axoum Les premiers habitants de l’Ethiopie étaient apparentés aux populations de la Nubie. Au Ier millénaire avant notre ère, des émigrants du Yémen s’installèrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom à l’Abyssinie et le royaume d’Axoum finit par s’imposer. Axoum était la plus grande puissance de la région quand son roi, Ezana 320-342 après se convertit au christianisme. Les Axoumites dominèrent la mer Rouge et firent des expéditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec l’Extrème-Orient. En 1504, le royaume d’Aloa, avant-dernier des royaumes chrétiens de Nubie, dut céder devant la pression musulmane. Seule résista l’Abyssinie, réfugiée dans son repaire montagneux. Mais les troupes d’invasion commandées pat l’imam Gragne et renforcées pat l’arrivée des Turcs en mer Rouge dévastèrent la région. L’empereur Claudius demanda alors l’aide des Portugais dont les caravelles venaient d’entrer dans l’océan Indien. A l’issue des combats, les troupes de l’imam Grange durent quitter le territoire et les Portugais s’installèrent en Abyssinie. Fasilidas En 1632, le clergé copte souleva la population abyssinienne, contraignant le négus roi Sousneyos à abdiquer et à expulser les jésuites portugais. Son fils Fasilidas 1632-1667 se fit construire une capitale, à Gondar, au nord du lac Tana. En diplomate habile, il noua des relations avec les Turcs, devenus les maîtres de la Méditerranée, et avec le grand Mogol dont l’autorité s’étendait sur la plus grande partie de l’Inde. Fasilidas et ses successeurs enrichirent Gondar de palais édifiés et décorés par des artisans indiens et arabes. Ménélik C’est Ménélik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui édifia l’Ethiopie moderne. Reconnu comme négus en 1889, il bâtit un empire en annexant plusieurs régions de la Corne de l’Afrique et en construisant Addis-Abeba la “nouvelle fleur”, une nouvelle capitale, loin de l’Abyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tenté pour éviter à son empire d’être colonisé. LE ROYAUME DU BENIN Sur le pourtour du golfe de Guinée, la forêt a empêché la formation de grands empires. Mais à partir du XVIe siècle, l’établissement de comptoirs commerciaux européens sur les côtes a favorisé l’essor de cités marchandes grâce à leur artisanat, et même, pour certaines, grâce à l’esclavage. Le travail des métaux Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des régions les plus peuplée d’Afrique. La culture organisée de l’igname depuis 6500 ans semble avoir favorisé cette forte densité de population. C’est dans le petit village de Nol, sur le plateau central, qu’on a trouvé de superbes têtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre ère ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en métallurgie ne cessèrent de s’améliorer pour aboutir à la confection de masques en bronze ou en laiton, véritables œuvres d’art. La cité d’Ifé La ville d’Ifé, au sud-ouest du Nigeria, aurait été fondé il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. Après la fondation d’Ifé, ses fils seraient partis chacun de son côté pour créer les cités de Bénin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces cités, mais toutes reconnaissaient Ifé comme leur centre religieux et culturel. Ifé était placée sous l’autorité de l’ “oni”, un roi-prêtre qui présidait aux rituels de la fêtes des ignames. Les cités de Bénin et Oyo Bénin, au sud-est d’Ifé, entre dans l’histoire au Xe siècle. Ses “obas” rois en font un Etat centralisé qui bénéficie de l’affaiblissement d’Ifé et de l’arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle. L’oba s’entoure de nombreux artisans qui exécutent des commandes faites pour l’aristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident l’oba à régler ses conflits avec les voisins. Sous l’influence portugaise, le Bénin se lance dans la culture du palmier à huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, l’ “afalin” roi ou “compagnons des dieux” était secondé par son fils aîné dans la conduite des affaires de l’Etat. Pour éviter que celui-ci ne tente un coup d’Etat après la mort de son père, sept “oyomesis”, des dignitaires chargés de faire respecter la tradition, veillaient à ce qu’il suive son père dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goût au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnèrent le glas d’Oyo qui sombra dans le désordre. Le royaume du Dahomey Des émigrants d’Oyo seraient à l’origine du royaume du Dahomey, au sud de l’actuel Etat du Bénin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie “enceinte fortifiée”, a été édifiée au milieu du XVIIe siècle pour servir de place forte. L’Etat était très structuré et le palais soumis à une étiquette rigoureuse. Le roi ne s’adressait jamais au peuple à voix haute. Il communiquait avec lui par l’intermédiaire du “mêhou”, époux de sa seconde fille, qui devait avoir la même apparence physique que lui. LES SWAHILIS Depuis près de 3000 ans, l’océan Indien est un important centre d’échanges. Des vents réguliers et des eaux calmes ont favorisé les relations entre l’Inde, la Chine, l’Afrique et l’Arabie. Une civilisation originale et pacifique en est le résultat. Arrivée des Shirazis Dans le Nord de l’océan Indien, la mer d’Oman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de l’Afrique, l’encens et les épices pour la Mésopotamie et l’Egypte. Puis les marins grecs profitèrent des vents de la mousson pour faire des échanges sur les côtes africaines. A la fin du VIIe siècle, ce sont les marchands arabes qui établirent des comptoirs commerciaux dans les îles et sur les côtes. Le principal était Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux à Shiraz, en Perse, poussèrent une partie de la population commerçante à trouver refuge sur les côtes africaines. Ces émigrants, appelés “Shirazis”, construisirent des palais et nouèrent des relations dans le monde musulman. Une population de métis, les “Swahilis” “les gens du rivage”, ne tarda pas à se constituer, usant d’une langue très favorable aux échanges. Le commerce swahili connut son apogée au XVe siècle avec l’arrivée sur les côtes africaines de jonques commerciales chinoises. Zanzibar L’arrivée des caravelles de Vasco de Gama en 1498 sonna le glas de la prospérité swahilie qui ne put résister aux armes à feu occidentales. L’océan Indien passe sous la domination portugaise, hollandaise, puis anglaise au XVIIe siècle. En 1840, le sultan d’Oman transféra sa capitale dans l’île de Zanzibar, au large de la Tanzanie. Sous la protection des anglais, il exploitait le clou de girofle et faisait commerce de l’ivoire exporté en Europe. En 1898, l’interdiction de l’esclavage et la mainmise de l’Allemagne sur les possessions continentales du sultan marquèrent la fin de la prospérité de l’île. L’archipel des Comores Le nom des Comores vient de l’expression arabe “Djazaïr el-Qamar” les îles de la lune. En se mariant avec les filles des chefs des quatre îles de l’archipel, les émigrés shirazis arrivés au XVIe siècle fondèrent les sultanats, encore à la tête de ces îles aujourd’hui. Ces sultans, qui vivaient du commerce des épices et parfois de piraterie, ne cessèrent d’être en conflit les uns avec les autres. Par ailleurs, les habitants devaient se défendre contre les raids des pirates de Madagascar qui débarquaient souvent à l’improviste pour emmener la population en esclavage. Le Royaume de Madagascar Madagascar s’est peuplée, il y a 2000 ans, d’Africains et d’immigrants indonésiens. Sur l’île jusqu’alors déserte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondèrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifièrent le pays à partir du XVIIIe siècle. Des immigrants indonésiens Poussés sur les côtes d’Afrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonésiens ont probablement apporté avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donné leur langue, le malgache, parlé aujourd’hui par tous les habitants de l’île. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royauté sacré, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particulièrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle. Andrianampoinimerina fondateur de l’unité malgache Ramboasalama, autrement dit “le chien bien portant”, l’un des lointains descendants du fondateur d’Antananarivo, prit le pouvoir, dans les années 1790, sous le nom d’Andrianampoinimerina, “le Seigneur au cœur d’Imerina”. Il fonda une administration forte où les gouverneurs avaient autorité sur les chefs de clans locaux. Des assemblées de villages, les fokonolona, étaient responsables devant les inspecteurs royaux. Il s’efforça en vain d’unifier le pays. Son fils, Radama Ier continua sa tentative de modernisation en équilibrant la présence des Français et des Anglais, détenteurs des comptoirs sur la côte. La fin de l’indépendance De 1864 à la conquête française en 1896, Rainilaiarivony fut le véritable chef de Madagascar. Epoux de trois reines successives, Rasoherina, Ranavalona II, puis Ranavalona III, il s’efforça de préserver l’indépendance du pays. Ranavalona II se convertit au protestantisme, ouvrant Madagascar à l’influence de l’Angleterre. Au grand regret de la France, et sous le règne de Ranavalona III, l’île ne put résister aux pressions étrangères. En 1890, le sort de Madagascar fut décidé en dehors des Malgaches, car les Français et les Anglais s’étaient partagé la région. La France céda à l’Angleterre son influence commerciale sur Zanzibar en échange de Madagascar, qui fut annexé en 1896. L’EMPIRE ZOULOU Il y a 200 ans, l’Afrique australe a connu de grands bouleversements des populations se sont combattues pour prendre possession de la terre. Cette période est restée connue sous le nom de Mfécane, l’affrontement. Le Mfécane a d’abord opposé des peuples d’éleveurs bantous, puis les Zoulous aux Boers. Chaka A la fin du XVIIIe siècle, des pasteurs bantous, les Ngunis, arrivèrent du nord et s’installèrent au bord du Zambèze. Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas, naquit un enfant “bâtard”, fils d’un des chefs et d’une danseuse rencontrée au marché. Humilié dès l’enfance, Chaka dut aussi faire face à la jalousie, le jour où il tua de ses mains un lion qui avait fait fuir tous les villageois. Mais informé de son exploit, Dinguiswayo, le grand chef des Abatetwas, le convoqua et en fit son homme de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place. Les Zoulous, peuple du ciel Être chef des Abatetwas ne suffit pas à Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les plus jeunes à condition qu’ils s’enrôlent dans son armée, il rassembla tous les Ngunis séparés en petits clans souvent en conflit. Il les obligea à abandonner leur nom et leur dialecte maternel pour s’appeler désormais les Zoulous, le “Peuple du Ciel”. Il organisa son armée en régiments de plus de 1000 soldats d’une même classe d’âge, les impis. Chaka était implacable envers les peureux. Pour obliger ses soldats au combat corps à corps, il avait fait remplacer les lances par de courtes sagaies à large lame, des haches et un bouclier. Au retour d’une expédition, il fit exécuter ceux qui étaient revenus sans leur sagaie. La tactique favorite de ce chef de pasteurs était celle des “cornes de buffle”. Elle consistait à harceler sans cesse l’ennemi pour le rabattre, à la manière des deux cornes d’un buffle, contre des soldats zoulous aguerris qui le décimaient. Les victoires de Chaka firent aussi sa perte car ses excès et sa tyrannie lui avaient aliéné jusqu’à ses plus fidèles lieutenants qui firent sécession. En 1827, à la mort de sa mère, il décréta un deuil d’un an, interdisant à quiconque de boire du lait et aux personnes mariées de vivre ensemble. Sous la direction de Mzilikazi, un groupe n’acceptant pas le célibat s’enfuit vers le Zimbabwe avec des jeunes filles et fonda le peuple Matabélé. Chaka mourut victime d’un complot.

Diurneset nocturnes furent les disponibilités des opérateurs pour mettre en place les montages et histoires de nos disparus locaux, sur un plan informatique particulièrement compliqué, afin de pouvoir projeter un film de 20’, illustrant l’accompagnement concret et local de ce pan de l’histoire et les conditions de vie de cette période dramatique. Témoignage très intéressant d’un ancien légionnaire Gérard Gille, qui est offert à notre lecture par sa fille Sylvie. L’Auteur retrace son existence en Indochine entre 1948 et 1953, en particulier sous les ordres du capitaine Mattei et du lieutenant Jaluzot. Récit “brut de décoffrage” qui permet de garder toute la verve de l’Auteur. Prologue Une si belle Arme Dans ce court récit, j'ai tenté de retracer l'existence qui fut la mienne dans la légion étrangère entre 1948 et 1953. J'y raconte la guerre bien-sûr, mais aussi la féérie des paysages Tonkinois, le charme des villages et de ses habitants, la magie des parfums d'Asie et toutes les émotions qui ont empreint ma mémoire d'homme et de soldat. Je dédie ce livre à la légion étrangère qui à cette époque est devenue ma seconde mère et qui le restera toujours. Sommaire Prologue. Chapitre 1 " Voici une belle arme...". Chapitre 2 Un séjour à Sidi Bel Abbès. Chapitre 3 En avant pour l'aventure. Chapitre 4 Sur la RC4; direction Cao-Bang. Chapitre 5 Un hiver sur le col de Long Phaï. Chapitre 6 De village en village, de rizière en rizière... Chapitre 7 Hold-up à Nacham. Chapitre 8 Une "villégiature" à Hanoï. Chapitre 9 Où des enfants sauvent le légionnaire... Chapitre 10 En poste à Bo-Cung. Chapitre 11 Mon baptême du feu. Chapitre 12 En transit dans le delta Tonkinois. Chapitre 13 Un jeu dangereux. Epilogue. Chapitre 1 Voici une belle arme... » Le 10 Août 1948 , nous passions mon père et moi devant la caserne Michel à Lons le Saunier quand mon regard se porta sur une belle affiche présentant un jeune légionnaire en tenue de saharienne. Voici une belle arme » me dit mon père tu pourrais envisager de t'engager... » ajouta-t-il en m’observant. Ma réponse fut me précipitai dans le bureau d’accueil ou je trouvai un officier qui reçut ma demande d’engagement et me remit aussitôt un titre de transport pour Marseille .Le jour de mon départ fut fixé au surlendemain. Ma famille reçut assez bien la nouvelle. La veille du grand jour nous nous retrouvions autour d’un excellent repas à l’hôtel de Genève avec mon père, ma mère, ma tante Suzanne et surtout Tita , la soeur de ma mère qui m’avait toujours voué une affection particulière et qui avait tenu à marquer l’occasion en nous offrant ce déjeuner au restaurant. Le jour venu, je me présentai à la gare de Lons le Saunier à l’heure indiquée sur ma feuille de Marseille. L’aventure commençait ! Le bas-fort Saint Nicolas est une petite bastide surplombant l’entrée du vieux port de Marseille. C’est ici que durant trois longues semaines je dus répondre à de nombreux interrogatoires. Je me souviens que la police y venait à longueur de journée pour embarquer des individus au passé douteux qui pensaient, bien à tort, pouvoir échapper à la justice en s’engageant à la Légion! Ainsi se déroulaient les journées au bas-fort Saint Nicolas en compagnie d’autres jeunes recrues, majoritairement des Allemands, soumis au même régime que moi-même. Lorsqu’un jour, qu’elle ne fut pas ma surprise, de me retrouver convoqué et sommé de me présenter à mon oncle qui commandait à l’époque la base d’Istre. Il venait me dissuader de partir en Indochine. Par devant le commandant du dépôt, et à ma grande honte, il insista pour que mon engagement soit détruit, ma décision relevant selon lui de la folie ou du moins de l’inconscience. Sa tentative fut vaine. Lorsque le commandant me demanda de me prononcer je confirmai avec force et détermination ma décision de m’engager Mon oncle »dis je avec une certaine véhémence, sache que je ne reviendrai pas sur un choix que j’ai fait à titre personnel et sans contrainte; c’est un acte réfléchi et définitif ». Je demeurai donc au bas-fort Saint Nicolas duquel je voyais passer et repasser les petits pêcheurs marseillais. Jusqu’au jour où enfin je vis figurer mon nom sur la liste de départ. Une immense joie m’envahit alors mêlée d’un certain soulagement car la crainte d’être refoulé ne m’avait pas quitté durant toutes ces journées passées ici. Je peux dire que j’étais fier d’être reconnu moralement apte à servir la Légion! Chapitre 2 Un séjour à Sidi Bel Abbès Après 36 heures de voyage sur un vieux rafiot, le Sidi Brahim»,je découvrais pour la première fois l’ 23 ans. Je rejoignis Sidi Bel Abbès par le train, retrouvant là un contingent de 500 hommes environ qui après examen d’aptitude devaient être envoyés dans les différents régiments de la Légion pour huit mois d’instruction. Pour ma part, je fus affecté dans un régiment de cavalerie, au quartier Dimitri Amilakvari » où très vite je fus apprécié pour mes compétences de bon tireur. Cette évaluation me conduisit à l’équipage d’un char d’assaut en qualité de tireur de tourelle. J’étais très satisfait de mon affectation, ce poste étant sans conteste un maillon fort important de l’équipage. Par la suite, lorsqu’on me proposa de faire le peloton de Caporal, je refusai avec entêtement, ne tenant pas à prolonger mon séjour en Afrique,tant j’avais hâte de rejoindre l’Indochine. Durant cette longue instruction je fis la connaissance d’un compagnon de chambrée, un ancien » , rapatrié d’Indochine pour raison sanitaire. Au fil des jours nous devînmes de bons copains. Combien de verres de rosé et de casse-croûtes m’a-t-il offert au cours de nos permissions de spectacle! Il faut dire que l’immense casernement ainsi que toutes les résidences pour sous-officiers et officiers formaient aux trois-quarts l’enceinte de Sidi bel Abbès, faisant vivre toutes ses petites échoppes mais aussi les bordels et autres gourbis dont grouillait la petite banlieue. Mais rien ne remplaçait le boudin, le lard et le saucisson fabriqués par les anciens légionnaires de notre ferme! Précisons que ce lieu à vocation agricole appartenait effectivement à la Légion .Elle y accueillait tous les soldats qui avaient servi pendant quinze ans et se retrouvaient sans autre refuge ni famille que leur régiment. Or, mon nouveau copain, d’origine lituanienne, présentait une situation similaire à celle de ces pensionnaires » d’un genre particulier. Réformé pour fièvre et dysenterie, il me confia un soir son désarroi toute sa famille ayant été exterminée par l’occupation russe, il ne savait où aller à la sortie, sans recommandation ni connaissances. Touché par une telle détresse, je pris la décision, sans le lui dire, d’écrire à mon père, sollicitant pour lui une place de commis au sein de notre ferme familiale. La réponse ne fut pas longue à venir mon copain était attendu à Condamine, à la maison, où il serait reçu chaleureusement. Qu’elle ne fut pas la joie de mon compagnon lituanien auquel je dus faire lecture de la missive paternelle à plusieurs reprises il n’en croyait pas ses oreilles! j’avais devant moi un homme comblé de bonheur. Dès lors, il ne cessa de me gratifier, sacrifiant sa solde dans les bouges de Sidi Bel Abbès Il resta jusqu’au bout un copain exemplaire et reconnaissant. Durant ces huit mois d’instruction à Sidi Bel Abbès mon oncle , persévérant dans ses intentions à mon égard, me fit une nouvelle visite inopportune. Au bureau du Commandant, le dépôt commun de la Légion étrangère, il me fit convoquer. Cette fois, il était accompagné de son beau-frère. Tous deux étaient venus spécialement en avion pour m’inciter une fois de plus à quitter l’armée. Aujourd’hui encore je n’ai toujours pas compris la raison d’un tel acharnement ... Cette confrontation que je vivais comme un affront fut beaucoup plus dure que la précédente. J’avais l’impression d’être l’objet d’une véritable machination.... Comme un candidat devant un jury, je dus convaincre le commandant de ma motivation en réaffirmant mon choix avec force et sur la valeur emblématique de mon engagement à la LEGION la parole donnée d’un légionnaire ne se reprenait pas. Le Commandant fut sensible à mes propos et ajouta en acquiescant que tout acte signé devait être honoré. Après cette ultime mise au point je quittai donc mon oncle et son beau-frère. Nos adieux, dans le grand quartier Vienot, furent très froids. Pour ma part, je dois dire que je laissai libre cours à ma colère Ne te mêle plus jamais de mes affaires »dis-je à mon oncle ajoutant avec la fougue de ma jeunesse je n’ai de leçons à recevoir de personne! ». Je crois même à ce moment l’avoir traité d’officier d’opérette! Heureusement, ma fin d’instruction approchait et je n’avais qu’une hâte partir enfin pour l’Indochine! Imaginez alors la déception qui fut la mienne lorsqu’un lieutenant m’annonça un matin que je n’étais pas prévu pour le prochain convoi mon instruction devait se prolonger afin que j’apprenne le morse car étant d’origine française, on me réservait le rôle de radio. A cette annonce mon sang ne fit qu’un tour! Je pressentais aussi confusément que mon oncle pouvait être à l’origine de cette décision. La colère me fit alors accomplir un geste que je devais regretter par la suite. Exprimant à ma manière un furieux refus, j’administrai au Lieutenant un direct du droit dans la mâchoire; il alla s’effondrer quelques mètres plus loin. C’était le seul moyen que j’avais trouvé pour partir! Evidemment , la sanction fut immédiate j'écopai de trois semaines de parc à autruches ». Certes, j’étais puni mais je savais qu’après on allait m’expédier pour l’Extrême Orient ! Ce que je ne savais pas encore à ce moment là c’est ce qu’allait être exactement ma punition et il faut bien dire que ce parc à autruches » n’était pas une partie de plaisir! Dernier maillon disciplinaire avant le pénitencier de Colomb-Béchar, la punition en ce lieu consistait d’abord à être enfermé seul dans une taule de 5 m2, un bas flanc bétonné en guise de couchette. Matin, midi et soir un petit régal consistant en une soupe d’eau chaude accompagnée de ses petits croûtons était servi. Ce repas devait être pris au garde à vous, face au mur, le front appuyé sur moindre geste était réprimé d’un coup de cravache sur les reins. Le reste du temps, c’est à dire toute la journée, il fallait courir au pas de gymnastique, à petites foulées et sans interruption, sauf une pause très brève à midi. Le parc s’étalant sur 5000m2 était muré et grillagé sur une hauteur de 4m environ. La piste en faisait le tour et au milieu s’étendait un grand bassin d’eau dans lequel on avait dressé 10 cm de tessons de bouteilles cassées. Notre course infernale était contrôlée par des bergers allemands fort bien dressés sous la bonne garde de quatre légionnaires. Comme vous l’imaginez la moindre défaillance pouvait être très douloureuse... Mais même en ce lieu, je ne cessais de rêver à un avenir plein de promesses et de suspens... Bien sûr, la grande aventure commençait assez mal mais ma peine prenait fin et je dois reconnaître que j’assumais tout cela parfaitement . J’étais passionné et fougueux, avide d’action et de défoulement. Peut-être essayais-je aussi d’oublier une adolescence marquée par la brutalité d’un père trop autoritaire et la froideur d’une mère dont je ne ressentais pas l'amour. Mais ma chère grand-mère et ma tante TITA restaient dans mon coeur et m’offraient comme une protection bénie dans les épreuves présentes et à venir... Chapitre 3 En avant pour l’aventure ! Après le parc à autruches », je fus envoyé en Indochine mais toujours sous mesure fus donc accompagné en train jusqu’à Bizerte par un sous-officier et deux légionnaires en arme. Nous étions en juillet 1949. A Bizerte j’embarquai sur Le Maréchal Joffre » . A son bord m’attendait à nouveau un drôle d’accueil je fus aussitôt mis au mitard par le commandant du détachement. Je croupis donc pendant les premières quarante huit heures dans un cachot, en fond de cale et dans le noir absolu. Quand on jugea bon de me sortir de ce trou à rats, je fus placé à l’office de l’équipage. On me signifia alors clairement que je demeurerais à cette place et sous l’autorité du postal agent responsable du mess pendant toute la traversée; je fis donc l’expérience du travail de plongeur pendant ces vingt six jours . Et je dois dire que cela ne me déplaisait pas. Le postal, d’origine sénégalaise, était sympathique et de fort bonne moralité. En outre, ce qui n’est pas négligeable, j’étais très bien nourri. Le bateau naviguait cap est à la vitesse de quinze noeuds environ. Le nettoyage et la plonge ne me prenaient que quelques heures. Le reste du temps j’admirais la mer et ses poissons volants par l’un des quatre hublots du mess. Quelques fois, je pouvais aussi contempler le lever ou le coucher du soleil. La nuit, je dormais sur une table, enroulé dans une simple couverture car on m’avait formellement interdit de quitter mon poste un seul instant. Quoiqu’il en soit cette mission n’était pas désagréable; j’étais souvent seul car le postal s’absentait fréquemment en me laissant la surveillance du mess. Et bien souvent il m’est arrivé de penser que j’étais privilégié par rapport aux troupes entassées en cale. Les jours s’écoulaient ainsi paisiblement quand survint un incident à l’escale de Djibouti. Un homme d’équipage me prit à partie, me faisant remarquer que son verre n’était pas propre. Tout en m’excusant je m’empressai de le repasser à la plonge et de l’essuyer méticuleusement. Quelques instants plus tard le même marin en claquant des doigts me fit signe de recommencer l’ m’exécutai une fois de plus et lui retournai le verre mais cette fois sans excuse. La même scène se répéta une troisième fois et j’estimai à ce moment là que la provocation devenait trop flagrante. J’empoignai l’homme par le col de son habit et lui adressai un uppercut du droit qui l’envoya sous une table! Le postal s’interposa alors et réussit à m’isoler dans la cambuse. A la fin du service , lorsque l’équipage eut repris ses fonctions,il me sortit de là et je repris mon travail, comme d’habitude. Mais quelques instants plus tard, il revenait accompagné du commandant de détachement. Celui-ci me somma alors de m’expliquer sur les circonstances de cet avatar. Bon » me dit-il, pour cette fois, l’affaire est classée;mais que ce genre d’incident ne se reproduise plus!Un peu de diplomatie que diable! » Au repas du soir je remarquai que l’homme d’équipage était très marqué au visage mais aussi que tout dans son comportement trahissait ostensiblement la gêne et même, je crois pouvoir le dire , la honte; peut-être plus d’ailleurs vis à vis de ses camarades que de moi-même... Je lui fis remarquer avec beaucoup de diplomatie » et un brin d’arrogance que je pourrais aisément me passer de ses excuses. Quelques jours après cet incident j’eus la surprise de voir arriver trois légionnaires au mess, lieu normalement interdit à la troupe. Ils avaient emprunté une coursive pour arriver jusqu’à mon poste. Ils m’apprirent que l’ensemble du détachement était au courant de ma mésaventure et après quelques minutes de conversation les trois compères m’avouèrent la véritable raison de leur visite remplir de pinard le bidon qu’ils avaient avec eux! Devant ma réticence, ils m’amadouèrent en me flattant, vantant mes exploits » et ma réputation à bord mon passage au mitard avait, soi-disant, fait le tour du détachement et environ 1500 hommes attendaient de me rencontrer!Fort de cette toute nouvelle popularité, je remplis généreusement le bidon de mes nouveaux camarades. Evidemment, l’opération se renouvela le lendemain, le surlendemain et les jours suivants! J’abreuvais ainsi ces légionnaires à raison de quatre ou cinq litres d’alcool chaque jour. Et les lascars me promettaient la lune bien sûr! Quant au postal, le brave homme fermait les yeux jamais durant toute la traversée il ne me fit une seule remarque ni ne me retira les clefs de la cambuse. L’essentiel du détachement débarqua à Saïgon; le reste à Aïphong au Tonkin. Je ne devais plus jamais revoir mes compagnons au bidon. Arrivé en Baie d’Along, au point de mouillage, je fis mes adieux au postal. Avant que nous nous quittions à tout jamais, et comme pour lever un voile ,il me confia que le marin avec lequel je m’étais battu était un communiste fervent qui ne pouvait admettre que des soldats français aillent tuer ses frères ».A chaque traversée, il prenait à partie un légionnaire bouc émissaire qu’il se plaisait à provoquer; je n’étais donc pas le premier à avoir dû subir sa de me serrer la main le postal me regarda longuement et me dit avec un certain respect tu es le premier à avoir oser lui répliquer! ».Je reçus cette confidence comme un compliment qui me rendait plus fort, prêt à affronter l’aventure qui m’attendait à terre. Ainsi je débarquai en baie d’Along avec quelques 500 hommes environ, légionnaires, spahis, goumiers, tabors, tirailleurs sénégalais, marsouins de l’infanterie de marine, et quelques hindous originaires de Pondichery embarqués à Colombo. Nous fûmes transférés à Aïphong par de petites embarcations de style sampans. C’est dans ce port du Tonkin que devaient se reformer les troupes avant de rejoindre leurs unités respectives. Durant une huitaine de jours, rassemblés dans une espèce de caserne désaffectée, nous attendions tous nos différentes affectations. Pour ma part, je reçus pour mission avec une vingtaine de camarades d’assurer le transport et la sécurité des réfugiés de Tchan Kaï Chek qui fuyaient le maoïsme. Pendant deux semaines nous acheminâmes ainsi ces gens par milliers sur un vieux Liberty » de Ten-Yien à Canfa-Port et Canfa-Mine, petits ports industriels situés en baie d’ navette emmenait une centaine de réfugiés. Après trois heures de transfert ils embarquaient alors par leurs propres moyens , souvent sur de frêles coquilles, pour l’île de Formose située à quelques milles de savaient que la traversée sans escale sur ces embarcations précaires serait longue, dangereuse et qu’ils n’atteindraient peut-être jamais l’île. Je me souviens de ces réfugiés chinois, inquiets certes pour leur avenir incertain, mais cependant dignes et reconnaissants , nous remerciant sans cesse de l’opportunité qui leur était nous confiaient dans un français parfait leur regret de quitter la Chine mais aussi leur choix de fuir la répression maoïste qui selon eux ferait subir au pays une purge stalinienne. Je réalisai alors à quel point la volonté déterminante de ce peuple pouvait servir son destin. Durant l’une de ces traversées, j’eus l’occasion d’assister à un évènement peu banal. Nous avions remarqué qu’une des femmes était enceinte et semblait fort avancée dans sa grossesse. Elle devait accoucher durant le voyage dans les conditions les plus sommaires qui soient. Son mari qui l’assistait fut remarquable dans la précision et la maîtrise de ses gestes, exécutant à mon avis une prestation digne d’un obstétricien professionnel! Durant tout l’accouchement, l’assistance se tenait là, supportant le jeune couple en chantant et s’exclamant de joie. Inutile de vous dire que le spectacle n’était pas commun pour nous autres européens! Mais ce qui allait se passer dans l’heure suivante était encore plus surprenant. Arrivés à Canfa-Port à marée basse, soit deux à trois mètres en dessous du niveau normal de la mer, nous eûmes la surprise de voir débarquer la jeune mère, son bébé accroché dans le dos, escaladant l’échelle de montée dressée à la verticale, avec une agilité et une souplesse qui nous laissa tous pantois! Excepté cet heureux intermède, les traversées se déroulaient plutôt calmement dans ce cadre exceptionnel et majestueux de la baie d’Along. Il fallait toutefois respecter un itinéraire précis en évitant surtout de longer les calcaires où les viets embusqués auraient pu nous saluer à coup de rafales d’armes plus que nous avions reçu l’ordre de ne pas riposter dans ce cas! Vers la fin septembre de l’année 1949 nous devions rejoindre Ten-Yen près de Monkaï sur la frontière de Chine afin d’y être embarqués pour nos unités combattantes. C’est à Ten-Yen que prend naissance la route coloniale n° 4, appelée RC4,jalonnant la frontière de Chine jusqu’à Cao-Bang. Je savais que j’étais affecté au 3ème régiment d’infanterie,1er bataillon,2éme compagniej’avais donc l’insigne honneur d’appartenir au plus ancien régiment de la Légion étrangère auparavant appelé RMLERégiment de Marche de la Légion Etrangère. Je ne vous rappellerai pas que le 3ème REI est actuellement le régiment le plus décoré avec 16 citations juste après le RICM Régiment d’Infanterie Colonial Marocain qui peut s’enorgueillir de 17 citations. C’est aussi le seul régiment de France auquel a été attribué la fourragère avec aiguillette. Chapitre 4 Sur la RC4, direction Cao-Bang L’infanterie me passionnait. J’aimais les armes à feu et l’odeur de la poudre brûlée. Cette passion avait commencé à l’âge de quatorze ans environ . On avait offert à mon oncle durant sa carrière militaire un étui de cinq pistolets, et ces armes me fascinaient. Combien de fois en ais-je saisi une à la dérobée pour aller m’exercer dans le petit bois de mon village muni d’un chargeur rempli de balles! Je me souviens encore des deux cibles que j’avais fabriquées et sur lesquelles j’avais dessiné des cercles soigneusement colorés. J’entretenais méticuleusement ces grand-mère m’ayant surpris un jour dans ce travail, je m’empressai de la rassurer en lui expliquant qu’il fallait à tout prix nettoyer ces pistolets afin de les préserver de la rouille! Je ne sais si elle m’a cru mais devant mon habileté à démonter, graisser, huiler et remonter l’arme, j’ai vu l’inquiétude disparaître de son regard. Cette adresse me fut d’ailleurs fort utile quelques années plus tard, au maquis. Mais ici, sur la frontière de Chine, ces souvenirs de prime jeunesse me paraissaient bien lointains! De Ten-Yen nous nous engageâmes donc sur cette RC4 embarqués dans des convois de camions montant sur Cao-Bang Plus nous avancions sur ces terres du Haut-Tonkin et plus mon excitation grandissait. Tout me troublait et m’enchantait à la fois les parfums d’épices orientales mêlés aux odeurs de poissons séchés, les paysans que nous croisions et qui conduisaient à la baguette des bandes de canards jusqu’au ruisseau et surtout cette forêt dense et magique qui recouvrait parfois le chemin. Je me sentais heureux de vivre et de découvrir ce nouveau monde aux moeurs si différentes des nôtres. Ainsi nous suivions cette route sillonnante, avec ses cols, ses vallées, ses gués et bien sûr ses villages qui me semblaient étranges et familiers à la fois Langson, Dong-Dang, Nacham, Bo-Cung, Long-Vaï, Tchak-Khe... A chaque escale l’accueil des villageois était chaleureux et toujours aimable. Lorsque nous nous arrêtions pour une nuit, nous étions reçus chez l’habitant qui , outre le gîte, nous offrait ses meilleurs plats et son hospitalité généreuse et enthousiaste. Ma fougue et ma passion croissaient au fil des jours. Bien sûr, pendant notre parcours nous avions essuyé plusieurs coups de feu mais le caractère sporadique de ces attaques laissait supposer qu’elles étaient l’oeuvre de petits groupes isolés et donc non dangereux;du moins était-ce l’avis de nos partisans qui jalonnaient la route assurant l’ouverture du convoi et sa protection. Nous avions appris à reconnaître ces tirs au coup par coup à leur son sourd et prolongé qui trahissait des armes anciennes ou de fabrication artisanale. Inconsciemment, nous vivions ces épisodes comme étant inévitables et naturels; nous avions reçu l’ordre de ne pas riposter, notre intervention sur ce territoire relevant d’une politique de pacification et peut-être n’envisagions nous pas encore ces tirs comme de réelles attaques ennemies... Nous étions loin d’imaginer ce qui allait se passer par la suite A notre arrivée à Cao-Bang , un accueil moins courtois que celui des villageois m’attendait je fus immédiatement interpellé par la police militaire et emmené manu militari dans une prison de droit commun . Là, sans autre forme de procès et sans aucune explication je fus jeté dans une taule infâme où croupissaient des dizaines de civils, hommes, femmes et enfants tous entassés, couchant par terre sur des nattes pourries par l’humidité. Une petite lucarne laissait passer une légère clarté dans ce taudis moite et fétide. Dans un recoin une installation rudimentaire servait aux besoins naturels et envahissait la pièce de reflux pestilentiels. En guise de repas on nous apportait du riz avec de l’eau et tout le monde mangeait dans la même gamelle. J’ai dû vivre dans ce cachot plusieurs jours avec des gens dont je ne comprenais pas la langue et qui d’ailleurs m’ignoraient. Je n’ai jamais su la raison de cette punition. A ma sortie certains murmurèrent qu’il s’agissait d’une erreur! Une fois dehors on m’ordonna de couper du bois pour l’une des roulantes et ce dans l’attente de mon affectation à la 2ème compagnie qui était en train de battre retraite de Bakan et de Phu Long Tonc. En ces lieux les troupes avaient dû combattre une importante attaque viet, premier avertissement de la part de l’ennemi qui se positionnait ainsi stratégiquement dans une zone qui allait devenir la fameuse route Hô-Chi-Minh » qui servirait plus tard à l’offensive de Diên-Biên-Phu. A partir de ce moment , c’est à dire dès septembre 1949, et jusqu’à Mai 1954, ce secteur occupé par l’ennemi ne fut jamais contrôlé ni surveillé par les forces comprend dès lors comment les viet-minh encadrés par les chinois ont pu sans grande difficulté organiser leur ultime combat qui conduisit à leur conquête de 1954! Au retour donc de toutes ces unités, légionnaires, tabors, goumiers et tirailleurs sénégalais affluèrent sur Cao-Bang et je pus enfin intégrer la 2ème compagnie en qualité de tireur au fusil mitrailleur. Cette arme, un 24/29, ne me quittera plus jusqu’à la fin de mon séjour en numéro matricule,18 372, est resté à jamais gravé dans ma mémoire. Il faut dire que ce fusil mitrailleur faisait ma fierté au sein de l’équipe,tous des anciens, engagés trois ans avant moi. Plus tard, lorsque je demandai à mon chef de groupe pourquoi l’on m’avait confié la responsabilité dune arme collective, il me rapporta que c’était au vu des résultats que j’avais obtenus lors de mon instruction à Sidi Bel Abbès. Je dus tester mon FM dans tous ses détails car on savait à cette époque que certaines armes étaient tout simplement sabotées par nos compatriotes français et communistes à l’usine de fabrication de Tulle... A ce moment , j’ignorais encore qui était mon Capitaine de Compagnie;j’essayais simplement de comprendre ce qui ce passait dans ce secteur de l’Indochine où semblait régner le plus grand désordre. Chapitre 5 Un hiver sur le col de Long Phaï Ma compagnie fut finalement affectée à la protection des convois montant sur Cao-Bang et particulièrement au col de Long Phaï, l’un des endroits les plus meurtriers de la RC4. Le passage du col se faisait par une route escarpée dans les calcaires et coiffée d’une brousse intense permettant à peine le passage des autour , nous distinguions les grottes qui servaient de refuges aux viets. Cao-bang qui, avec sa citadelle, se trouvait être le lieu le plus avancé du Nord Tonkin, était donc ravitaillé au rythme de deux convois par semaine; ce n’est que bien plus tard que les liaisons purent se faire par voie aérienne. Cette place, stratégiquement bien fortifiée, était défendue par plusieurs unités combattantes légionnaires, tabors, goumiers, tirailleurs ces forces figurait un bataillon du 3ème REI, les autres se trouvant en poste ou en intervention. L’hiver arriva sur le col de Long Phaï La capote était désormais nécessaire, particulièrement la nuit, pendant nos tours de garde. Durant ces moments où nous nous sentions parfois si seuls, nous apprenions à découvrir la faune qui nous environnait...Ainsi nous nous amusions des coassements du crapaud-buffle, particulièrement bruyants dans la nuit. Jusqu’au jour où survinrent différents faits de guerre auxquels nous n’étions pas préparés et qui nous valurent malheureusement la perte de quelques sentinelles. L’ennemi s’organisait dans la région qu’il venait de conquérir. C’est avec ruse qu’il nous surprit à maintes reprises en rampant jusqu’à nous dans la nuit tout en imitant les bruits les plus proches; il poignardait alors le soldat de garde pour s’emparer de son arme avant de s’enfuir. Pour parer à ces attaques nocturnes notre capitaine décida rapidement de renforcer les sentinelles en les plaçant dos à dos ce qui s’avéra très efficace. Nous commencions à suspecter les habitants des villages qui nous entouraient. Du laboureur avec son buffle jusqu’au balancier qui nous transportait, tous pouvaient être nos ennemis ou invisibles le jour, parfois blottis dans les calcaires, ils se transformaient en tueurs silencieux la nuit. Cette guérilla sournoise commençait à nuire au moral des troupes. Qui plus est, la géographie et la configuration des lieux ne nous facilitaient pas la tâche. Ainsi, il nous arrivait d’être pris en enfilade , coincés dans les calcaires, ne pouvant ni avancer ni venait alors en les mitraillages de ces avions bombardiers BIER4 à l’entrée des grottes n’étaient d’aucune efficacité et d’impact nul tant sur le plan offensif que défensif. Dès la fin de l’attaque aérienne, l’ennemi sortait des calcaires pour reprendre sa cadence au n’est qu’à la tombée de la nuit que nous pouvions nous sortir du guêpier. C’est à cette période que notre commandant de compagnie fut rapatrié et remplacé par le célèbre Capitaine Mattei qui arrivait pour un deuxième séjour. L’homme, plutôt petit et trapu, était vif et rapide dans ses décisions mais surtout il s’avéra être un officier totalement atypique et anticonformiste. Homme d’exception avec un fort charisme, il était un baroudeur né, anti-rond de jambes », n’ayant que faire des Etats -majors et de leurs ordres donnés. Durant tout ce temps passé sous ses ordres, j’allais apprendre à le découvrir et à le respecter. En cet hiver 1949-1950, les combats sévissaient donc sur le col de Long Phaï qui, rappelons le, était un point stratégique de la RC4 il s’agissait pour le viet d’empêcher au maximum le passage des convois afin de nuire au ravitaillement de la citadelle à Cao-Bang. La technique guerrière de l’ennemi consistait en une stratégie futée organisée en commandos. Après avoir attaqué et brûlé les camions, il laissait les blessés aux bons soins des brigades de la mort ». Ces unités composées de femmes endoctrinées et droguées avaient pour mission de terminer le travail elles se ruaient sur les véhicules enflammés avec une bouteille d’essence au goulot de laquelle était fixée une grenade incendiaire; puis au milieu des flammes et à l’aide d’un coupe-coupe, elles tranchaient les testicules des blessés ou des corps sans vie pour les leur placer dans la barbarie accomplie, elles disparaissaient dans la brousse. Les véhicules incendiés étaient alors poussés dans le ravin et ce qu’il en restait faisait l’objet d’un véritable pillage. En général, la tête du convoi échappait à l’assaut mais chaque attaque nous faisait perdre environ le tiers de nos camions... sans compter les pertes humaines! Ne pouvant faire demi-tour sur cette route, l’escorte affaiblie et les chauffeurs, survivants et blessés, tous se repliaient dans la jungle qui, fort heureusement, permettait de se retrancher en se camouflant relativement bien. J’eus moi-même l’occasion d’en faire l’expérience. Plein de hardiesse et d’inconscience je m’étais avancé ce jour là seul sur la route, dans l’attente d’un convoi. Les brigades de la mort » ne furent pas longues à se jeter à mes trousses en hurlant leurs cris de guerre. Aussitôt, j’eus le réflexe de vider sur elles les quatre chargeurs de mon arme automatique. Certaines tombèrent mais les autres redoublèrent de hargne dans leur folie meurtrière. Je dus m’enfuir en courant dans les broussailles pour me blottir derrière deux gros rochers en tenant serrée contre moi mon arme dépourvue de munitions! Certes, j’avais encore quatre grenades offensives accrochées à mon ceinturon, mais je n’en menais pas large! Après le passage du convoi, lorsque le calme fut revenu, je pus rejoindre ma section. Tous me croyaient disparu. Evidemment, on ne me félicita pas pour cet acte de bravoure » ni pour ma folle initiative car, est-il utile de vous le préciser, je m’étais passé de l’autorisation de mon chef. Les opérations de piratage dont nous étions victimes avaient bien sûr pour but de nous affaiblir mais aussi de faire main basse sur l’armement et nos munitions que l’ennemi convoitait particulièrement. Les carcasses de nos camions incendiés et pillés gisaient dans un précipice de plusieurs dizaines de mètres d’où s’échappait continuellement l’odeur des corps en décomposition et des marchandises mal viets y récupéraient tout ce qui pouvait être utile. Une certaine escapade me fit approcher de très près ces pirates... Alors que le froid sévissait avec rudesse sur le col de Long Phaï, mes camarades et moi fûmes pris un soir d’une irrésistible envie de boire du vin... Après un tirage au sort, je fus désigné pour la corvée des grands crus! Ma mission consistait à descendre au fond du ravin avec plusieurs bidons accrochés au ceinturon afin de remplir ceux-ci du précieux breuvage. Arrivé en bas après environ une demi-heure d’escalade, je distinguai des chuchotements dans la nuit; des faisceaux de lampes torche balayaient le sol jonché de denrées et de matériel brûlés. Au bruit du liquide transvasé, je compris que des pirates étaient en train de grappiller ce que je venais moi-même chercher! Toujours tapi dans l’obscurité, j’attendis leur départ. Je trouvai alors un fût éventré mais qui contenait encore de cet élixir tant convoité! Mes bidons remplis, je remontai rejoindre mes camarades qui m’accueillirent en héros! Le récit de l’aventure et le vin nous maintint éveillés toute la nuit. Nous ne nous lassions pas de commenter cette rencontre inattendue qui aurait pu m’être fatale. Il faut dire que les pirates étaient très nombreux dans cette région qui sépare Langson de Cao-Bang. Descendants des Thaïs-Bleus, dénommés les Pavillons Noirs », ils étaient connus pour leurs qualités de chasseurs de fauves et de combattants intrépides. L’ennemi s’organisait au fil des jours et constituait son armée avec l’aide de ses alliés ou sympathisants. La Chine fournissait l’encadrement et les soldats; Moscou assurait l’armement et les munitions, quand celles-ci n’étaient pas anglaises, américaines ou même françaises!!! Ainsi, pendant mon séjour dans le Haut-Tonkin, j'appris que Le Pasteur » avait été arraisonné par les services secrets du Général Jacquin, le navire transportant une importante cargaison d'armes d'infanterie et de munitions destinées à l'ennemi. Je ne sus jamais ce qu'il était advenu du Pacha mais son bateau fut immobilisé pendant plusieurs semaines dans la baie d'along. Moi-même, j'ai récupéré plusieurs fois, à l'occasion d'embuscades, des armes ultra-récentes grenades, mitraillettes, fusils mitrailleurs... toutes provenant de la manufacture de Tulles et destinées aux soldats de Hô Chi Minh... Quoi qu'il en soit,de notre côté, le col de Long-Phaï était bien couvert militairement. -L’artillerie française avait la réputation d’être l’une des meilleures du en tout cas l’avis de mes camarades légionnaires qui avaient déjà combattu sur bien des était vénérée des anciens de Russie, du front de l’Atlantique et de l’Africa Corps. A une distance de 12 ou 15 kilomètres elle pouvait, grâce à un réglage parfait pilonner un point déterminé à une centaine de mètres de nos troupes. Elle nous sauva à maintes reprises de situations extrêmement périlleuses grâce à la précision de ses tirs. -Tel n’était pas le cas de l’aviation dont nous craignions les erreurs d’objectifs à l’apparition des chasseurs bombardiers venant en renfort, nous nous camouflions de peur de leur servir de cibles! -Les Marsouins,commandos parachutés de l’infanterie de marine, nous vinrent aussi en aide bien des fois au Tonkin combien moururent avant même de toucher le sol, leur parachute transpercé par des rafales de mitrailleuses ou leur corps venant s’empaler sur des bambous à l’atterrissage. Lors de l’une de leurs interventions, j’eus le plaisir d’être convié à boire le champagne par trois d’entre eux, l’un des Marsouins ayant placé une bouteille dans son barda avant son départ. Au moment de se quitter, nous découpâmes le bouchon en quatre parties égales en y indiquant la date et en se faisant la promesse de conserver ce témoin d’un moment fort et insolite passé ensemble. Je détiens toujours ce petit bout de souvenir dans mes reliques. A ce jour, il n’a pas retrouvé ses trois autres parties... Du côté des viets, l’organisation guerrière commençait à s’avérer extrêmement efficace ; leurs récentes conquêtes de Ba-Khan et de Chu-Tong-Hoa pouvaient en témoigner. Si certains bataillons étaient peu armés , d’autres l’étaient davantage, notamment ceux qui étaient formés en Chine où Giap, chef suprême de l’armée d’Hô Chi Minh, préparait son offensive sur toute la région nord-ouest du Tonkin. Sur le col de Long Phaï nous continuions à préserver l’ouverture de la RC4 vers Cao-Bang en repoussant les assauts des attaques partisanes qui au fil des jours devenaient presque routinières! Régulièrement, nous avions droit à quelques parachutages de munitions et de vivres de campagne...Je me souviens de cette fameuse ration Pacific » contenant le corned-beef ou les sardines,les biscuits de soldat, la limonade en poudre, le paquet de cigarettes, la dose de quinine et le sachet de désinfectant pour l’eau .Notons que ces comprimés étaient indispensables, particulièrement quand nous devions remplir nos bidons d’eau récupérée dans des trous à buffles. Lorsque le ravitaillement faisait défaut nous vivions de la nourriture que nous offraient généreusement les villageois dont l’attitude ne nous semblait pas hostile. Nous constations que les villages n’étaient peuplés que de vieillards, de femmes et d’enfants... Mais nous savions que des hommes étaient sans doute camouflés aux alentours et particulièrement dans les souterrains qui constituaient de véritables labyrinthes où se jouait la guerre secrète d’Indochine. Les villageois dans la force de l’âge étaient enrôlés dans l’armée du Général Giap. Encadrés par des formateurs chinois, ces soldats étaient endoctrinés jusqu’au fanatisme. Mais je pense que cette armée était aussi constituée à 50% de femmes qui formaient notamment les fameuses brigades de la mort. Sur la RC4, les assauts répétés de l’ennemi attaquant les convois commençaient à fragiliser de plus en plus la place forte de Cao-Bang. Le ravitaillement n’arrivait plus, les munitions se faisaient de plus en plus rares alors même que la citadelle regroupait quelques 3000 hommes toutes armes confondues sous l’autorité de Charton. That-Khe , autre place forte située entre Langson et Cao-Bang, était sous l’autorité de Lepage Alors que Hanoï était le haut état-major, Langson était un sous état -major supervisant essentiellement les activités du Haut-Tonkin. En Indochine à cette époque, la Légion étrangère était représentée par le 3ème REI ainsi que par un bataillon du train et deux bataillons de parachutistes basés dans la banlieue d’Hanoï. Mais les forces armées étaient aussi constituées de troupes régulières telles que le CTM/CO, les 1er, 3ème et 11ème tabors, une unité de parachutistes Thos, le 3ème BCPC, le 1er chasseur ainsi que le 21ème régiment d’infanterie pas l’armée de l’air, les services de santé ainsi que les transmissions et matériel du Génie. Précisons qu’en cette année 1949-1950 , la Légion était essentiellement formée de soldats du 3ème REICH, véritables professionnels de la guerre ayant combattu sur tous les fronts de la Seconde guerre mondiale. A suivre ... Geocachingles géocaches - Descriptif de la géocache Les régiments d'Afrique et sélection des autres géocaches placées par Diablotin90
Chaque année, Israël commémore le 30 novembre le départ contraint des Juifs des pays musulmans. Mais cette année, Gilad Erdan, ambassadeur d’Israël aux Nations Unies, a prié instamment » le Secrétaire-Général de l’ONU Antonio Guterres, de réexaminer la démarche de l’ONU concernant cette question, et de commencer à partager, dans tous les forums de l’Organisation, l’histoire des 850 000 réfugiés juifs expulsés des pays arabes et de l’Iran » » Il y a cinquante-huit ans, les juifs d’Algérie ont quitté leur terre. Contrairement aux pieds noirs, descendants de colons et d’immigrés italiens ou espagnols, ils étaient installés sur cette terre d’Algérie depuis 2000 ans. Pour ces communautés ancestrales de Constantine, de Henchir Fouara, de la région de Tebessa ou de Setif, ce départ vers la métropole, maquillé en retour », fut un cruel déracinement et un déni, un exil. En 1962, rapatriés » quittent l’Algérie précipitamment. Parmi eux, des Européens », des harkis, et juifs adoubés d’une pseudo-identité d’Européens, alors qu’ils étaient parmi les plus anciennes populations indigènes. Ni rapatriés », ni pieds noirs », ni colons, leurs racines étaient en Algérie, et plus largement en Afrique du Nord. De Palestine, de Rome, d’Egypte ou de Cyrénaïque, leur venue était liée à la destruction du Temple par Titus et à la déportation des premiers juifs en Afrique comme esclaves et prisonniers de guerre. Autrement dit, avant l’arrivée du christianisme, qui s’est répandu dans l’Empire romain par le biais des synagogues. Et, a fortiori, longtemps avant l’islam. Plusieurs célébrations permettent de lever le voile, cinquante ans après, sur quelques pans de leur histoire, les blessures infligées, et l’injustice qui leur a été faite. Colloques, conférences et concerts se succèdent, mais il ne semble pas que ce cinquantenaire-là ait trouvé beaucoup d’écho dans les grands médias. » Qu’on reconnaisse la responsabilité de la France dans le drame du 7 octobre 1961, pourquoi pas ? remarque Raphaël Draï 1, originaire de Constantine. Mais qu’au moins, on respecte un principe de réciprocité. Par exemple, qu’on facilite les choses pour que les juifs d’Algérie puissent se rendre sur la tombe de leurs pères dans les cimetières. Ces sont des lieux de mémoire. Sans parler des synagogues et des églises… » Une passionnante exposition intitulée Juifs d’Algérie se tient jusqu’au 27 janvier 2012 au Musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme 2. Partant d’une représentation de l’Afrique du Nord dans l’Antiquité pour s’achever avec l’exode qui marque l’indépendance de l’Algérie, elle mérite qu’on y envoie ses amis et ses enfants. Elle illustre de façon vivante et pédagogique, grâce à des panneaux très clairs, le parcours mal connu de cette communauté qui a opté pour la France en raison de ses valeurs et en a payé le prix. En outre, un excellent catalogue 3, riche et complet, élargit le champ. La mémoire juive de l’Algérie On aura beau faire, affirme Raphaël Draï, la mémoire de l’Algérie est une mémoire juive. » Mais les amitiés individuelles n’empêchent pas les épreuves collectives et une mémoire douloureuse, comme en témoignent l’expulsion des juifs d’Oran en 1666, le massacre d’Alger en 1805, ou la décapitation du grand rabbin d’Alger, Isaac Aboulker, dix ans plus tard. Beaucoup se plaisent à dater du décret Crémieux la mésentente entre les populations, mais c’est faire peu de cas de la dhimma, qui régissait les non-musulmans dans la loi coranique. En effet, la conquête de l’Algérie, en 1830, mettait fin à trois siècles de domination ottomane. Le décret Crémieux, qui accorde, en 1870, la nationalité française aux populations indigènes, offre aux juifs le moyen de se libérer enfin du statut de dhimmis, de protégés ». Cet affranchissement déclenche autant le ressentiment des musulmans, attachés à leur propre statut, que la fureur des populations européennes » foncièrement antisémites, qui exigent son abrogation — ou du moins, le retrait du droit de vote aux juifs. La hiérarchie des racismes organisait la société, » résume Jacques Tarnero, originaire d’Oran 4 . Au tournant du siècle, l’affaire Dreyfus et la publication du J’accuse d’Emile Zola se traduisent, en Algérie, par une violence inouïe meurtres, viols, assassinats de nourrissons… Une projection de photos au MAHJ donne la mesure de la liesse populaire lors de la visite de Drumont, un des pères fondateurs de l’antisémitisme à la française et élu député d’Alger. La haine des uns nourrit la rancœur des autres. Même si, au moment de la Grande Guerre, juifs d’Algérie, mobilisés dans les régiments de zouaves, se distinguent au combat plus de 1700 morts, un millier de veuves et 560 orphelins certains à Alger nient l’existence du sacrifice, faisant du négationnisme avant la lettre. Dans les années trente, la crise économique aidant, ce sont les juifs que les colons chargent de tous les maux, y compris des revendications nationalistes des musulmans. Des heurts violents éclatent à Alger, Constantine, Oran et Sétif. Et le 5 août 1934, c’est le pogrom de Constantine les musulmans se ruent dans le quartier juif et assassinent, pillent, mutilent, saccagent, comme l’illustrent les documents de l’exposition. Enfin, en 1940, Vichy décide l’abrogation du décret Crémieux, dépouillant les juifs d’Algérie de tout statut officiel jusqu’en 1943. Ils ne se remettront jamais tout à fait de cette trahison. En 1962, c’était la grande époque du photo-journalisme. Michel Salomon, le rédacteur en chef de L’Arche, le mensuel du FSJU qui a cessé de paraître en 2011, avait compris que c’était la photo qui faisait la force du témoignage dans des hebdomadaires comme le Nouvel Observateur et l’Express, sans parler de Paris-Match. Il envoya Bernard Nantet, un jeune reporter photographe, à Marseille et à Orly pour photographier l’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie. Les photos ci-dessous, à Marseille dans le camp de transit du Nouvel Arenas, inédites, attestent de leur désarroi et des conditions de leur accueil. Sur la photo n°4, il est écrit en hébreu Broukhim Habahim, bénis ceux qui viennent », autrement dit soyez les bienvenus. Il s’agit probablement de la salle de prières. L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orlyc Bernard Nantet L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orly c Bernard Nantet L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orly c Bernard Nantet L’arrivée des nouveaux immigrants, les juifs d’Algérie, à Marseille et à Orly c Bernard Nantet À suivre.. Article initialement publié dans Huffington post.
Cest ce que suggéraient les premières analyses d’ADN ancien ­retrouvé sur des fossiles d’Homo ­sapiens : la majorité de la diversité génétique humaine actuelle hors d’Afrique Nous, souhaitons réagir à ce salmigondis obséquieux d’économistes déjantés voir l'annexe ci-dessous. Il est tout aussi ridicule de prétendre à la dé-globalisation ; dé-mondialisation du mode de production capitaliste que de suggérer la "dé-capitalisation" du capitalisme en sa phase impérialiste qui domine l'ensemble de la planète pays socialiste y compris. Ce que les économistes bourgeois assimilent à des indices de déglobalisation-démondialisation ne sont que des péripéties dans la guerre que se mène les deux grandes alliances internationales... Ce que les économistes bourgeois assimilent à des indices de déglobalisation-démondialisation ne sont que des péripéties dans la guerre que se mène les deux grandes alliances impériales Alliance Atlantique-américano-européenne versus Alliance de Shanghai comprenant la Chine, la Russie et l'Iran. Ces puissances impériales préparent, via leur présente guerre sanitaire et bientôt leur guerre "urgence climatique", l'affrontement mondial qui déterminera qu'elle sera la nouvelle puissance hégémonique globale. Ainsi, la guerre sanitaire reposant sur des armes bactériologiques SRAS-Cov-2-Covid-19, qui a possiblement commencé dans un laboratoire militaire chinois Laboratoires militaires de développement d’armes virales de tuerie de masse – les 7 du quebec, se solde finalement par la défaite chaotique de l'Alliance Atlantique qui ne parvient pas à forger un Front-uni populiste autour de son oligarchie milliardaire décadente Covid-19, urgence climatique et Grande réinitialisation — La nouvelle troïka » comme façade et solution » au système financier en faillite – les 7 du quebec. This article is available in 5 languages on this webmagazine On ne peut qualifier de victoire de la "démondialisation" cette défaite de l'ancienne puissance hégémonique USA et cette victoire circonstancielle du dauphin chinois - unique prétendant au trône impérial. Cette victoire de l'axe totalitaire asiatique sur l'axe totalitaire occidental indique simplement que le changement de la garde impériale s'amorce par une victoire des industriels et de l'axe asiatique. Nous sommes en guerre » l’hystérie du COVID prépare la dystopie de l’urgence climatique » et la Troisième guerre mondiale – les 7 du quebec . Il en va de même de la bataille autour de la fumeuse "urgence climatique", thématique frauduleuse, dont l'équipe Trump n'a jamais compris le rôle mystificateur et rassembleur de la bourgeoisie populiste dans la confrontation pour la relève de la garde impériale - entre les deux grands blocs impérialistes. Ici aussi, l'Alliance Atlantique se présente en désordre - désunie - déchirée par ses intérêts financiers contradictoires face à l'Alliance de Shanghai unie et complémentaire La Russie regorge de ressources naturelles, minières, énergétiques, militaires, et l'hyper puissance industrielle chinoise dispose de la technologie de pointe et de la main-d'oeuvre qualifiée en surabondance pour transformer ces ressources en capital valorisé, profitable et réinvestissable. LA COURSE QUANTIQUE DE LA MILITARISATION À LA CAPITALISATION D’INTERNET – les 7 du quebec . Ne reste à se partager, entre ploutocrates milliardaires des deux côtés que les marchés "libéralisés" dans ce monde capitaliste de concurrence à outrance en cours d'effondrement. Et c'est bien là la difficulté. Pour rameuter la petite bourgeoisie paupérisée et en cours de prolétarisation accélérée, les deux hyperpuissances - de gauche comme de droite - n'ont rien trouvé de mieux que de ressusciter les oripeaux du national-socialisme-chauvin-raciste et fasciste. Ce "national-socialisme-fasciste" n'est qu'une posture de croque-mitaine réactionnaire visant à distraire les bourgeoisies nationales désespérées du sort que leur réserve le grand capital Covid-19, urgence climatique et Grande réinitialisation — La nouvelle troïka » comme façade et solution » au système financier en faillite – les 7 du quebec afin qu'elles mobilisent la populace terrorisée autour de frauduleux champions capitalistes nationalistes. Le prolétariat sera floué s'il se laisse encore une fois berner comme en 1914 et en 1939 dans une alliance Front-uni contre nature entre le salariat exploité et le patronat exploiteur. Le nationalisme populiste-patriotique est un attrape-nigaud que le prolétariat internationaliste doit rejeter sans hésiter. Les économistes bourgeois que nous citons ci-dessous – idéalistes et métaphysiciens – inversent l’ordre des choses et ils accréditent l'utopie que L’Organisation mondiale du Commerce a été créée fortuitement, puis que les fonctionnaires de l’OMC désœuvrés se sont imaginé une activité – celle d’imposer des règles favorisant la délocalisation des industries et le développement du commerce et du transport international - d’où aurait émergé la Mondialisation sic. C’est exactement le contraire qui s’est produit. Les forces internes du développement économique capitaliste réclamaient – exigeaient – la refonte des lois et des règles de fonctionnement de la production-commercialisation-distribution du capital-marchandise y compris des règles régissant la marchandise-force de travail et sa rétribution- sous forme du salaire et du régime de retraite afin de relancer le procès de valorisation du capital. Ce qui entraîna la création de l’OMC ayant pour vocation de concocter et d’imposer les lois du capitalisme mondialisé et "refonder" – ce qu'ils appellent pompeusement le "Great reset" et le "Nouvel ordre Mondial" – à toutes les entreprises et à tous les pays du monde voilà l'origine de la globalisation économique et de la mondialisation politique et sociale. Ces nouvelles lois "réformer" ont été bénéfiques aux puissances émergentes Chine et Inde notamment, disposant de grandes quantités de capital humain qualifié et peu dispendieux et accaparant la plupart des moyens de production. Depuis ce temps la guerre commerciale et financière fait rage entre ces différentes puissances. La crise mondiale du transport maritime est bien plus grave qu’on ne l’imagine – les 7 du quebec. La guerre financière inter-impérialiste a pris la forme de La spéculation sur production industrielle et de la spéculation sur actifs financiers. Il est important de ne pas les confondre car leur caractère hasardeux n’est pas tributaire des mêmes avatars... et n'aura pas les mêmes conséquences à long terme. La spéculation comme prospective hasardeuse – les 7 du quebec. Pour conclure la guerre totale, présentement en cours, oppose deux grandes alliances mondialistes impérialistes disions-nous dans les années soixante-dix - l'Alliance occidentale capitaliste décadente et l'Alliance orientale capitaliste émergente. La mission du prolétariat internationaliste est d'empêcher la constitution d'un Front uni patriotique guerrier autour des bourgeoisies nationalistes chauvines et en lieu et place de constituer un Front-Uni internationaliste prolétarien révolutionnaire et anti-guerre car ce mode de production capitaliste décadent doit être renversé pour que naisse le mode de production internationaliste prolétarien. Cette perspective contrarie l'analyse des économistes nationalistes petites bourgeois "démondialistes" que nous reproduisons ci-dessous. Robert Bibeau. Éditeur. les 7 du quebec ANNEXE Conversation entre deux économistes hors des courants conformistes de la bienpensance, et qui énoncent paisiblement quelques vérités-de situation que nos simulacres ne parviennent plus à dissimuler. • Jacques Sapir et Yves Perez vous parlent donc de la “démondialisation” ou “déglobalisation” que le Covid vient d’achever, et de ce qui suit retour des nations et du politique, protectionnisme bien tempéré. • L’économie du monde est bien entendu également plongée dans la Grande Crise, mais à visage découvert désormais, sans masques. Dans notre F&C’ du 8 août 2021, nous abordions le thème de la globalisation définitivement vaincu par la crise sanitaire, d’abord en nous référant à une intervention de Jacques Sapir dans sa chronique RussEurope express’ du 3 août, sur Spoutnik-France. Nous écrivions ceci, qui introduit le sujet général de cette chronique sur lequel nous revenons plus en détail en raison de son intérêt comme un des faits majeurs mais assez peu exploré, nous qui sommes occupés à compter les seringues, de la crise-Covid Jacques Sapir, dans sa dernière intervention de la chronique qu’il tient avec Clément Olivier sur Spoutnik-France, le 3 août avec son invité le professeur Yves Perez auteur de Vertus du protectionnisme’, éditions de L’Artilleur, 2020, prenait comme thème la démondialisation’ je dirais la déglobalisation’, mais bon.... Ainsi tout le monde s’entend-il pour désigner la crise Covid comme “le dernier clou dans le cercueil de la globalisation” selon Carmen Reinhardt, Cheffe Économiste au FMI et amie de Sapir, dès janvier 2020 “Cette crise sanitaire, c’est le dernier clou dans le cercueil de la globalisation”. Sapir rappelle évidemment que l’invasion-Covid a commencé en Europe dans les zones industrielles Italie du Nord, Ruhr, etc. très actives dans les échanges commerciaux, économiques et technologiques avec la Chine. Ainsi nous vinrent par cargaison entière de Boeing et d’Airbus des régiments de Coronavirus, matricule Covid19. » Dans cette chronique, Sapir et le professeur Pérez, économiste et enseignant à l’Université Catholique de l’Ouest Angers s’appuient sur deux parutions d’eux-mêmes la réédition du livre La démondialisation’ de Sapir, édité en 2010 et réédité amendé au Seuil/Points 2021, et Vertus du protectionnisme’, de Perez, déjà signalé. Les deux auteurs s’entendent à merveille pour plaider le dossier dans le même sens, dans la mesure logique où la “démondialisation” implique d’une façon ou l’autre, en plus ou moins renforcé, le retour du protectionnisme. Ici, nous faisons un aparté pour expliciter une fois de plus la question de l’emploi général par les français du terme “mondialisation” alors qu’il dispose dans leur langue, également, du terme “globalisation”. Il y a au moins deux textes, qui nous ramènent à des périodes plus ou moins anciennes de ce site, montrant que cette remarque linguistique et conceptuelle est pour nous essentielle et de longue date le 6 janvier 2005 et le 29 août 2011. A notre sens, les Français n’exploitent pas assez l’avantage d’avoir les deux termes dans leur langue la “mondialisation” est une conception géographique, à l’origine sans aucune connotation idéologique et désignant dès les temps les plus anciens une mesure [variable, avec allers et retours, sans le moindre sens idéologique] des échanges internationaux ; la “globalisation” est un concept idéologique, enfermant la “mondialisation” dans une course vers le toujours-plus et arguant, selon la doctrine du globalisme, que la somme des actes qui le composent donnent un effet de nature différente, idéologique et prétendument sans retour ce qui est “globalisé” est verrouillé dans une nature différente qui ne peut plus être changée ; les faits comment à démentir cette affirmation, faisant de la globalisation ce qu’elle est un simulacre catastrophique. Le point essentiel à la lumière de ce rappel sémantique nous permet, – et devrait permettre aux Français s’il en usait, – de comprendre et de mesurer la puissance extraordinaire de l’événement qui s’est clos avec Covid19 et le dernier clou dans le cercueil de la globalisation” ». Cela signifie que ce qui était considéré comme intangible, conformément à l’idéologie du globalisme, – “ un effet de nature différente, idéologique et prétendument sans retour ce qui est “globalisé” est verrouillé dans une nature différente qui ne peut plus être changée”, – a été brisé complètement, signifiant un renversement total de l’idéologie générale de “notre”-civilisation globalisme dans le cade du néolibéralisme et de la modernité. Il s’agit d’un événement réellement formidable. Lopez et Safir voient les signes de cette “démondialisation” nous employons leur terme avec les réserves évidentes dans des faits négatifs qui ont marqué le début de la pandémie • Perez 08’20” de la vidéo Ce qui est frappant dans cette pandémie... Moi, il y a une première image qui m’est restée en mémoire, c’est l’attente des Français et des Européens des masques et des appareils respiratoires en provenance de Chine. On attendait les avions en provenance de Chine avec angoisse, et là on a tout d’un coup découvert les inconvénients de la dépendance et les limites de la mondialisation... » • Sapir, répondant à Nicolas Baverez affirmant au printemps 2020 que la pandémie n’était pas une crise de la mondialisation, répond au contraire 13’05” Mais il faut rappeler que la crise de la pandémie est aussi un produit de la mondialisation. Ce qui est intéressant... Si on regarde comment le virus est arrivé de Chine en Europe, où est-il présent ? En Italie du Nord, là où les entreprises ont beaucoup de relations avec les entreprises chinoises ; en Allemagne, et dans l’Allemagne industrielle, dans la Ruhr et ses environs, là aussi une région qui a beaucoup de relations avec l’économie chinoise. Tout ça montre bien qu’il y a un lien entre cette crise et la mondialisation, mais aussi, point important, qu’il n’a pas seulement un lien entre la mondialisation et cette crise, mais que les facteurs de la démondialisation étaient déjà antérieurs à cette crise [de la pandémie]... » Ainsi, les deux intervenants sont d’accord pour faire naître le processus de démondialisation à la crise des subprimes aux USA de 2007-2008, aggravée depuis par diverses autres crises crise grecque, Brexit, élection de Trump et affrontement sino-américaniste. Là-dessus, Sapir ajoute un autre élément, qui est peu connu dans la forme où il le décrit et qui a, selon nous, une importance considérable. Il en parle d’autant plus précisément qu’il a joué un rôle direct de consultation et de négociation en tout bien tout honneur avec les spécialistes de la section “Russie” de la CIA, qui consultèrent le spécialiste de la Russie qu’il est, et qu’il était encore plus à cette époque, lors de l’effondrement de 1998 de la Russie convertie de force en 1992-1993 à l’hyperlibéralisme dévastateur par un interventionnisme direct technique et de l’expertise économique US. Sapir à partir de 15’00” explique d’abord que l’effondrement russe de 1998 a fait réaliser à certains services et officiels US que les USA avaient commis un certain nombre d’erreurs, qui risquaient de faire s’échapper la Russie de leur imperium au profit d’une fraction plus nationaliste et souverainiste, Primakov d’abord [Premier ministre d’Eltsine], puis Poutine bien entendu [d’abord Premier ministre d’Eltsine puis successeur d’Eltsine]. Puis loin 31’20”, Sapir y revient en détails à la lumière justement des entretiens qu’il eut avec la direction “Russie” de la CIA [L’événement Primakov-Poutine de l’effondrement russe et de la montée des nationalistes] a été vécu aux États-Unis, et particulièrement au sein des services de renseignement [comme un événement colossal]... A cette époque-là, j’avais des réunions avec des dirigeants de la CIA, avec le chef de la division “Russie-Eurasie”, qui était George Colt, et sa première réaction [devant l’évolution russe] a été “cela [l’arrivée au pouvoir des nationalistes] va être un événement du même ordre d’importance que la prise du pouvoir en Chine en 1949, par Mao Tsé-toung.” Et le débat “We Lost China” qui suivit fut un débat essentiel pour la façon dont la pensée de sécurité nationale américaine se réorganisa dans les années 1950... Et là, il m’a dit, il m’a dit très nettement, “on va avoir le même débat avec We lost Russia’, et là, on va être complètement perdu”... Je signale qu’il était contre l’intervention en Irak [de 2003] » Pour saisir l’importance de cette “révélation”, – pas d’autre mot, – il faut savoir que l’effondrement russe de1998 fut au contraire salué par les milieux neocons, méritant jamais plus leur nom, comme une victoire décisive de l’américanisme menant à une hégémonie mondiale. Ainsi, pour Sapir, les premiers signes de la démondialisation “déglobalisation” ! sont déjà là à la fin du XXe siècle, renforcés par l’absurde guerre irakienne qui suit. Sapir précise qu’à partir de là, les USA ont tenté de développer l’extérioralisation de leur système juridique pour tenter de réaffirmer leur puissance sans se faire beaucoup d’amis, d’autant qu’entretemps la crise de 2007-2008 portait un coup terrible à la supériorité US dans la globalisation, – on commençait à planter les premiers clous dans le cercueil de la globalisation ». Il est intéressant, dans le chef de cette chronologie et à partir de témoignages directs, – on comprend qu’un Colt, interlocuteur de Sapir, un de ces analystes sérieux de la CIA, fut très vite balayé au profit des fous sanguinaires amenés par la cohorte des neocon conduite par l’imbécillité-en-chef de GW Bush ; puis plus tard confirmé pompeusement par Obama-Saint, qui aggrava encore les choses, – jugement qu’il faut sans cesse répéter pour mesurer la scandaleuse différence entre le simulacre progressiste-wokeniste qu’Obama interprète avec tant de brio au milieu des magnifiques fêtes de son 60e anniversaire qu’il donne, – stupéfiants maîtres du monde, – et la vérité-de-situation Lorsque Barack Obama a pris la tête des États-Unis, les gens ont été amenés à imaginer que les choses seraient différentes. Ils lui ont même décerné le prix Nobel [par avance] [...] En réalité, il fut le tueur américain en chef par drone.. » Obama a largué plus de bombes que Bush au cours de sa présidence. Cela inclut 26 171 bombes en 2016, sa dernière année complète de mandat. Cela représente environ 72 bombes par jour - pendant une année entière. Et il ne s'agit que des bombardements connus publiquement. Les morts civiles sont rarement reconnues par le régime américain. » C’est-à-dire qu’à la lumière des propos de ces deux économistes, la puissance américaniste proclamée au pinacle à la fin du XXe siècle n’était effectivement qu’un monstrueux simulacre qui allait achever de précipiter cette puissance sur la voie de la décadence et de l’effondrement. Les petits génies de Bush nous répétait donc cette comptine mille fois dites et que quelques esprits tourmentés par les complots continuent à prendre pour du comptant Nous sommes un empire maintenant et quand nous agissons nous créons notre propre réalité. Et alors que vous étudierez cette réalité, – judicieusement, si vous voulez, – nous agirons de nouveau, créant d’autres nouvelles réalités, que vous pourrez à nouveau étudier, et c’est ainsi que continuerons les choses. Nous sommes [les créateurs] de l’histoire... Et vous, vous tous, il ne vous restera qu’à étudier ce que nous avons [créé]. » ... Ce faisant, l’équipe Bush et “l’esprit de GW” préparaient avec une dextérité et une inconscience bien peu ordinaire la crise des subprimes de 2007-2008, puis l’enchaînement qui suivit de déglobalisation-démondialisation. Yves Perez remarque qu’à partir de là, les USA perdirent de plus en plus vite leur rôle de leader dictant les règles internationales de la globalisation à leur profit, certes, pour une attitude de plus en plus unilatéraliste, tandis que leur puissance suivait la pente qu’on sait, et que la Chine et la Russie s’affirmaient. On plantait les derniers clous du cercueil avant le dernier que fut Covid19 en précisant que la “déglobalisation” signifiait également la “désoccidentalisation”, – on s’en serait douté, non sans une certaine satisfaction. Désormais, disent nos deux économistes, la route est prise, qui se marquée par la retour de la politique et le retour de la nation. Les pays européens ont appris, – très vite, il fait le reconnaître, – à se passer des directives de Bruxelles pour réguler le flots des migrants à leur guise, et faire circuler les vaccins qui leur importent, ouvrir ou fermer leurs frontières,... Bruxelles n’est pas très content, mais cela n’est vraiment pas le sujet du jour. Accessoirement, il s’agira de protectionnisme qui n’entrave nullement le commerce, bien au contraire », précise Sapir, comme une évidence que tous nos zombies politiques devraient avoir à l’esprit ; le libre-échange n’est pas banni, non, il évolue sous la forme d’accords régulés sur zones, entre des pays bien identifiés, avec leurs produits bien tarifés et encadrés. C’est la tendance qui domine aujourd’hui, mais bien sûr dans un monde dévasté, où nombre de circuits de fabrication et de production ont été gravement perturbés sinon interrompus par la crise-Covid, faisant peser des pénuries sectorielles ou plus, ici et là. La globalisation a dévasté le monde et, naturellement, la déglobalisation se fait dans des conditions horribles. Rien n’est résolu, tant le désordre est grand. Le politique est de retour, mais qui s’en servira, avec des structures détruites, un personnel politique zombifiés ? On dira, c’est notre appréciation personnelle, que le désordre règne après ces folles années et dans cette folle crise-Covid sans fin au milieu de la folie-wokeniste. Le seul avantage ! est bien qu’ainsi apparaissent tous les composants de la Grande Crise, et par conséquent s’impose la conscience de cette Grande Crise après la destruction d’un nombre respectable de simulacres. Cela ne résout rien, absolument rien, mais au moins cela dissipe les folles illusions de la modernité-tardive désormais au seuil de la démence-sénile, dont par exemple un Joe Biden est la parfaite illustration, et dont le mini-gadget Macron la caricature complètement invertie comme venue d’une bande dessinée. Ne vous étonnez donc pas qu’un Poutine ou qu’un Xi honnis par la balbutiante moraline américaniste-occidentaliste, au milieu des problèmes qui les assaillent eux aussi, laissent parfois percer un sourire ironique. Source Publié par Paul NOTES Laboratoires militaires de développement d’armes virales de tuerie de masse – les 7 du quebec Covid-19, urgence climatique et Grande réinitialisation — La nouvelle troïka » comme façade et solution » au système financier en faillite – les 7 du quebec . Nous sommes en guerre » l’hystérie du COVID prépare la dystopie de l’urgence climatique » et la Troisième guerre mondiale – les 7 du quebec LA COURSE QUANTIQUE DE LA MILITARISATION À LA CAPITALISATION D’INTERNET – les 7 du quebec . Covid-19, urgence climatique et Grande réinitialisation — La nouvelle troïka » comme façade et solution » au système financier en faillite – les 7 du quebec La crise mondiale du transport maritime est bien plus grave qu’on ne l’imagine – les 7 du quebec. La spéculation comme prospective hasardeuse – les 7 du quebec.
Pendantla Première Guerre mondiale, la France a organisé des régiments de Côte d’Ivoire pour combattre en France et les ressources des colonies ont été rationnées de 1917 à 1919
Le Monde Afrique Le blockbuster Black Panther » agrège des références à de multiples cultures du continent, tout en s’inscrivant dans une esthétique afrofuturiste. Publié le 28 février 2018 à 16h30 - Mis à jour le 28 février 2018 à 16h57 Temps de Lecture 17 min. Tribune. En janvier, le président américain, Donald Trump, a une fois de plus choqué l’opinion internationale en qualifiant Haïti et les Etats africains de shithole countries » – littéralement pays trous à merde ». Un mois après nous arrive, toujours des États-Unis, le blockbuster Black Panther, dont la majeure partie de l’action se situe dans le royaume fictif de Wakanda. Un pays-trou à merde » de plus ? Non, plutôt une véritable mine d’or. Ou plus exactement de vibranium, minerai imaginaire et précieux capable d’absorber les vibrations environnantes. Le dernier roi du Wakanda, T’Chaka, en a vendu de petites quantités pour financer l’éducation et le développement de son pays, présenté dans le film comme la nation la plus avancée technologiquement au monde. Lire aussi Black Panther » l’Afrique a enfin son super-héros sur grand écran Réalisé par l’Afro-Américain Ryan Coogler, Black Panther est adapté d’un comic créé par les Américains blancs Stan Lee et Jack Kirby en 1966, qui dépeint les aventures du jeune T’Challa, fils de T’Chaka, prince du Wakanda et premier super-héros d’origine africaine. Des changements considérables – au script comme à l’esthétique – ont été apportés par l’équipe de Coogler pour faire de Black Panther la première superproduction afrofuturiste. Celle-ci dépeint, à travers Wakanda, son roi, ses sujets et son organisation politico-religieuse, une Afrique en miniature non plus présentée comme archaïque et sous assistance, mais comme une nation alliant harmonieusement technologie de pointe et identités africaines assumées. Impressions libres depuis la salle bondée et survoltée d’un cinéma d’Ibadan, dans le sud-ouest du Nigeria. Loin du misérabilisme habituel A Ibadan, le public s’est rendu en masse aux premières projections de Black Panther. Le dernier blockbuster des studios Marvel promet en effet pour la première fois de montrer à l’écran un super-héros noir et africain, régnant sur un royaume alliant tradition et technologie, bien loin de l’imagerie misérabiliste habituelle concernant l’Afrique subsaharienne, particulièrement dans les films d’action américains. Le premier film de science-fiction à gros budget basé en Afrique, District 9, du Sud-Afro-Canadien Neill Blomkamp 2009, décrivant l’échouage d’un vaisseau extraterrestre au-dessus de Johannesburg, avait profondément blessé les sensibilités africaines, et tout particulièrement nigérianes. Les Nigérians y étaient dépeints comme des trafiquants d’armes, de drogues et d’êtres humains à des fins de prostitution, mais aussi comme des cannibales. Le film avait provoqué l’ire de la diaspora nigériane et avait été interdit à la projection dans le pays. C’est donc avec un grand enthousiasme que les spectateurs nigérians attendaient l’arrivée sur leurs écrans de Black Panther. Dès les premières scènes du film, des exclamations, rires, flashs de téléphones portables et amorces de débats éclatent et vont se poursuivre pendant toute la projection. Les spectateurs nigérians semblent surtout réactifs à la représentation qui est donnée de leur continent, voire de leur pays, à travers Wakanda et ses habitants. Des rires et des cris de joie se font entendre, par exemple, durant la mise en scène du sauvetage des filles de Chibok, lycéennes enlevées en 2014 et maintenues en captivité pendant un temps dans la forêt de Sambisa, bastion du groupe djihadiste Boko Haram, dans le nord-est du pays. Lire aussi Black Panther » le premier super-héros noir reprend du pouvoir dans la pop culture américaine Les emprunts et références africaines dans Black Panther ne se limitent pas pour autant au Nigeria. Le film réussit en effet le tour de force de recréer à l’échelle du Wakanda une Afrique en miniature », pour reprendre l’expression consacrée pour désigner le Cameroun, faite d’un assemblage hétéroclite de paysages, de costumes, de symboles, mais aussi de traits politiques et religieux. En collaboration avec Hannah Beachler, production designer, Ryan Coogler parvient à créer un royaume dont les paysages évoquent autant l’Afrique de l’Est, notamment le Rwanda ou le Kenya, par ses savanes de piémont propices à l’élevage du bétail, que des pays d’Afrique centrale ou du golfe de Guinée, par l’écosystème tropical dans lequel semble s’être développée la capitale du Wakanda. Le travail sur les costumes et les ornements corporels est également un savant mélange de références empruntées à l’ensemble du continent. Réalisé par Ruth E. Carter, il pioche dans le répertoire vestimentaire dit traditionnel » de nombreux groupes africains. Cet éclectisme frôle parfois le folklore, quand on sait que nombre de ces attributs ne sont plus portés aujourd’hui qu’en des occasions festives ou de représentation, ou plus malheureusement à des fins touristiques. La coiffe de la reine et mère de T’Challa s’inspire de celles portées lors de mariages zulu en Afrique du Sud. Les costumes de la garde féminine du roi sont constitués d’un assemblage de références turkana et massaï du Kenya, pour la couleur rouge et les parures de perles colorées, et ndébélé d’Afrique du Sud pour l’empilement d’anneaux dorés autour du cou. T’Challa et son père, T’Chaka, portent des tissus kente du Ghana. Une vieille conseillère au trône est parée d’un turban et de bijoux touareg, tandis qu’une autre a les tresses et la peau couvertes de glaise rouge dans le style himba de Namibie. Les éleveurs de rhinocéros portent des couvertures basotho du Lesotho ornées de symboles rappelant l’écriture nsibidi des Ejagham du Nigeria. Des danseurs sont vêtus de jupes de fibres roses et de masques dogon du Mali. La volonté de présenter une société n’ayant jamais été colonisée peut expliquer l’absence étonnante des pagnes wax, d’origine hollandaise. Cette sélection de certains attributs vestimentaires typiquement africains » au détriment d’autres peut toutefois sembler arbitraire, quand on connaît l’intensité avec laquelle le pagne, par exemple, a pénétré depuis des décennies les habitudes vestimentaires comme les collections des grands créateurs du continent, tandis que les perles des parures massaï et les couvertures rouges si prisées des touristes viennent pour les premières de République tchèque et pour les secondes d’Ecosse. Prééminence des références sud-africaines Ryan Coogler et son équipe ont aussi fait le choix, somme toute assez radical dans le contexte cinématographique actuel, de faire s’exprimer leurs héros soit en anglais avec des accents africains marqués, soit en isiXhosa, l’une des onze langues officielles sud-africaines. Le symbole est fort et le pari osé, surtout pour les acteurs non locuteurs de cette langue à clics » relativement complexe à maîtriser. C’est aussi une fierté pour ses nombreux locuteurs de la voir mise en avant sur les écrans du monde entier et une consolation pour certains d’entre eux, échaudés par le récent Inxeba, du Sud-Africain blanc John Trengove, sorti tout récemment sur les écrans sud-africains et accusé de révéler les secrets du rite d’initiation xhosa ukwaluka. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Les Initiés », le film d’un double tabou en Afrique du Sud C’est également l’accent sud-africain qui domine lorsque les héros du film s’expriment en anglais. Les spectateurs nigérians ont néanmoins eu la grande joie de reconnaître un fort accent igbo dans la bouche de M’Baku, chef des montagnards jabari, pourtant joué par Winston Duke, originaire de Trinité-et-Tobago. Les acteurs africains, comme la Kényane Lupita Nyong’o, l’Américano-Zimbabwéenne Danai Gurira ou le Britannique d’origine ougandaise John Kaluuya, ont quant à eux choisi de mettre en avant l’accent de leur pays d’origine. C’est en tout cas un premier renversement intéressant proposé par le film, notamment pour le public du Nigeria, où il est du plus grand chic de prendre un accent britannique ou américain quand on s’exprime en anglais. La prééminence des références sud-africaines vient aussi très certainement du fait que le réalisateur a choisi de se rendre en Afrique du Sud pour aller chercher sur le continent » les éléments africains » lui manquant en tant qu’Afro-Américain natif d’Oakland. Ici encore, l’appréhension d’un continent entier par un seul pays peut paraître très réductrice. C’est aussi sous cet angle que l’on peut être tenté de lire l’organisation sociopolitique et religieuse du Wakanda, structurée en tribus » sous l’autorité d’un roi, intronisé au moyen d’un rituel jugé simpliste par certains spectateurs nigérians. Il n’empêche que, armé d’une véritable volonté, même un peu naïve, de revaloriser l’es identités et cultures africaines, Ryan Coogler réussi à maintes reprises – parfois peut-être par hasard – à tomber juste. L’intronisation du nouveau roi du Wakanda, par exemple, comporte une phase de mort symbolique propre à de nombreux rites d’intronisation dans les anciennes royautés africaines et plus largement à la plupart des rites de passage. Le culte aux morts illustres ancestralisés se retrouve également à travers tout le continent. Enfin et surtout, la figure du roi Panthère, doté de pouvoirs surnaturels permettant d’assurer la pérennité de son royaume, rappelle fortement les systèmes politico-religieux dits de royautés sacrées, ayant existé jusqu’à récemment dans de nombreux espaces africains. Des processus d’assimilation de certains rois aux panthères ont aussi effectivement existé, par exemple en pays mofu et guiziga, dans l’extrême nord du Cameroun. Toute panthère capturée sur les terres du royaume se devait d’être remise à son prince, qui en consommait les yeux et la langue afin d’ingérer la puissance sauvage » de l’animal et se trouvait ainsi renforcé dans sa posture de roi sacré, pivot de l’harmonie et de la reproduction du royaume. Lire aussi Derrière le pays imaginaire de Black Panther », une langue sud-africaine bien réelle Il n’est pas certain que Ryan Coogler et son équipe aient pris connaissance de ces données historiques, politiques et religieuses pour réaliser leur Afrique en miniature. Celle-ci est issue d’un mélange plus complexe qu’il n’y paraît de réalité et de fantasme, s’adressant à la fois à des Afro-Américains en quête de racines et à des Africains d’origines diverses en quête de reconnaissance. La forte dimension afrofuturiste du film permet toutefois de dépasser cette tendance au panafricanisme hollywoodien. Black Panther évite ainsi l’essentialisme et la caricature en inscrivant le Wakanda dans un avenir imaginaire où les perspectives sont renversées, où le low-tech se révèle high-tech et où les primitifs » s’avèrent évolués ». Première superproduction afrofuturiste Black Panther peut être considéré comme la première superproduction afrofuturiste de l’histoire. L’afrofuturisme émerge comme mouvement culturel et esthétique littérature, musique, arts plastiques et visuels, mode dans la seconde partie du XXe siècle. Selon Achille Mbembe, il combine science-fiction, techno-culture, réalisme magique et cosmologies non européennes, dans le but d’interroger le passé des peuples dits de couleur et leur condition dans le présent » et dans le futur. Tandis que la vogue afrofuturiste s’est progressivement diffusée aux Etats-Unis via des musiciens plus grand public comme Erikah Badu, Missy Elliot, Janelle Monae ou encore plus récemment Kendrick Lamar, elle s’est aussi étendue ces dernières années au continent africain. L’afrofuturisme a été adopté par les artistes africains aussi bien dans la mode, avec les créations de la Sénégalaise Selly Raby Kane par exemple, que dans les arts visuels, avec des artistes comme Lina Iris Viktor, David Alabo ou Milumbe Haimbe. Les artistes nigérians ou des diasporas nigérianes ne sont pas en reste, notamment dans le domaine du comic book, avec par exemple l’équipe très dynamique de The Comic Republic, productrice de nombreux super-héros. Peu étonnant que tous vivent leurs aventures à Lagos, capitale économique du Nigeria, qui présente elle-même une forte esthétique futuriste. C’est aussi pourquoi la romancière américano-nigériane Nnedi Okorafor, figure de proue de l’afrofuturisme africain », l’a choisi comme décor, voire personnage, de son roman Lagoon, rédigé en réponse à District 9 et mettant en scène des extraterrestres atterrissant cette fois à Lagos. Sa renommée internationale s’est étendue depuis que les droits de son roman Qui a peur de la mort ? ont été rachetés par le producteur de Game of Thrones pour devenir la prochaine série à succès de la chaîne HBO. Elle martèle aussi à qui veut l’entendre que l’afrofuturisme trouve ses origines en Afrique et doit de ce fait y revenir. Black Panther et son esthétique afrofuturiste arrivent donc sur un sol américain, mais aussi africain, déjà largement labouré pour que le mélange prenne et que le public lui fasse un accueil chaleureux. Le personnage le plus emblématique en la matière est certainement celui de Shuri, petite sœur de T’Challa, chargée du développement technologique du royaume et des équipements de son grand frère. De petites touches afrofuturistes ont également été apportées à la plupart des autres personnages, à l’instar de la coiffe de la reine mère d’inspiration zulu, réalisée avec une imprimante 3D. Ce mélange des genres permet aussi au spectateur de faire le lien avec toute l’esthétique futuriste classique des films de super-héros Marvel avec équipement informatique de pointe, armes laser, appareils volants de l’ordre du vaisseau spatial et consorts. Lire aussi A Abidjan, l’acteur Isaach de Bankolé en VRP de Black Panther » Un mot doit être également dit de la capitale du Wakanda, Birnin Zana, cachée au reste du monde au cœur d’un royaume à l’apparence plutôt rurale. Celle-ci a pu être comparée à la Chocolate City » ultime, qualificatif désignant une ville où les Afro-Américains représentent la majorité des habitants et sont les leaders politiques et économiques. Aux yeux des spectateurs, c’est surtout un extraordinaire mélange de références africaines relativement idéalisées, car assez déconnectées des réalités des grandes villes du continent, et d’éléments futuristes alliant organique et minéral. Venant du Nigeria encore, un modèle similaire de cité africaine high-tech et végétale avait déjà été proposé par l’architecte et artiste Olalekan Jeyifous. Dans Shanty Megastructures, celui-ci imagine la Lagos du futur comme un assemblage de real estates et de bidonvilles verticaux recouverts en partie par la végétation. Si le résultat est bien moins policé et plus décrépit que la Birnin Zana du Wakanda, elle a le mérite d’être plus proche du paysage actuel de la capitale économique nigériane, mais aussi de faire apparaître les inégalités dans les modes de résidence des Lagosiens ; inégalités curieusement absentes dans les images de la capitale du Wakanda. Black Panther joue aussi avec les stéréotypes des spectateurs. Les supposés primitifs se retrouvent à la pointe du développement technologique mondial et leur culture matérielle en apparence rudimentaire se révèle composée d’éléments high-tech. Un pieu de métal sur un manche en bois sculpté, identifié comme un outil fula du XVIIIe siècle par des conservateurs britanniques, se révèle être une arme de pointe wakanda en vibranium. Les couvertures basotho des éleveurs de rhinocéros, gardiens des frontières du royaume, se transforment en boucliers laser au moment du combat. Dans ce contexte, le maintien d’une culture matérielle simple dans l’habitat et le quotidien peut être certes vue comme une volonté de dissimulation aux yeux du monde de l’avancée du Wakanda, mais aussi comme un choix délibéré, en phase encore avec des esthétiques et identités africaines. Comme le remarque avec dédain la cheffe de la garde royale féminine lors d’une épique course-poursuite à Busan, en Corée du Sud, les simples armes à feu des vilains occidentaux apparaissent dès lors so primitive ». Un film post-colonial ? Cette dynamique du renversement permet aussi au film d’aborder une série de questions véritablement post-coloniales. Il s’agit par exemple de la légitimité des collections d’objets africains dans les musées occidentaux, constituées essentiellement durant la période coloniale, et des débats actuels sur la nécessité d’une restitution de ces œuvres à leurs pays d’origine. C’est aussi la remise en question de l’hégémonie des codes esthétiques occidentaux, à travers cette scène hilarante où la cheffe de la garde royale se retrouve affublée d’une perruque synthétique pour ne pas être reconnue, avant de s’en débarrasser en la jetant à la tête d’un assaillant quelques minutes plus tard. C’est enfin plus largement la question de la capacité de l’Afrique à s’absoudre des relations d’assistance, et du coup de dépendance, avec les pays occidentaux et à s’aider elle-même, exprimée par exemple dans l’intervention auprès des filles de Chibok enlevées par Boko Haram. Ces questions sont toutefois beaucoup plus survolées que véritablement traitées et trouvent surtout des réponses toujours très consensuelles, incarnées par exemple par l’agent de la CIA blanc et américain emmené à Wakanda pour être soigné, et qui se retrouve à combattre auprès de T’Challa contre l’autre prétendant au trône, Erik Killmonger, censé représenter une posture beaucoup plus radicale mais présentée dans le film comme erronée et dangereuse. Lire aussi Black Panther » des tweets racistes deviennent la risée des réseaux sociaux Certains spectateurs ont de ce fait été déçus par la position somme toute assez tiède de Black Panther vis-à-vis des débats autour de la condition des populations africaines et afro-descendantes, notamment aux Etats-Unis. Avec un titre comme Black Panther et de nombreux hommages dans le film au parti afro-américain du même nom l’affiche du film, par exemple, présentant le roi T’Challa sur son trône, évoque directement une célèbre photo de Huey P. Newton, fondateur des Black Panthers, dans une posture similaire, les attentes étaient en effet importantes. Mais Black Panther reste un blockbuster hollywoodien, tenu à une posture consensuelle pour faire un maximum d’entrées. On peut certes retrouver dans l’affrontement entre l’Africain T’Challa, tenant jusqu’à l’issue du film d’une posture non violente mais aussi d’un certain isolationnisme pour mieux protéger son pays, et l’Afro-Américain Erik Killmonger, partisan de l’armement des populations africaines et afro-descendantes par le Wakanda pour se défendre, voire conquérir le monde, l’évocation de grandes tendances idéologiques ayant traversé les luttes pour les droits civiques aux Etats-Unis. Mais celles-ci restent brossées à grands traits de façon relativement simpliste et, surtout, trouvent une issue trop conservatrice pour certains spectateurs. La condamnation d’Erik Killmonger par la mise en avant de sa violence peut paraître ainsi assez injuste, surtout en regard de la réhabilitation de l’agent de la CIA surpris d’abord à vouloir trafiquer une arme du Wakanda pour les Etats-Unis, puis finissant par servir d’intermédiaire au roi T’Challa pour accéder à la tribune des Nations unies. Aussi, vues du Nigeria, ces problématiques semblent très américaines et parlent assez peu aux spectateurs, plus préoccupés par les conflits internes au pays, comme la recrudescence actuelle des affrontements entre éleveurs et agriculteurs dans plusieurs de ses Etats. Black Panther ne peut être donc considéré comme un film véritablement militant, dans le sillage du parti dont il porte le nom. Néanmoins, il représente une avancée considérable dans la représentation des individus et des cultures noires, notamment africaines, dans l’industrie globalisée du divertissement. Il poursuit ainsi, avec une ampleur jusqu’ici jamais égalée, le processus de renversement des perspectives entamé depuis plusieurs décennies par les multiples acteurs d’une pensée-monde noire et africaine du passé, du présent mais aussi du futur. Son carton au box-office mondial et son accueil enthousiaste par les publics du monde entier, quelles que soient leur couleur de peau ou leurs origines, en fait un jalon majeur dans le long processus de reconnaissance de la valeur des identités, des cultures et des histoires noires et africaines. Par Emilie Guitard, chercheuse en anthropologie sociale, directrice adjointe de l’Institut français de recherche en Afrique Nigeria, et Laure Assaf, chercheuse en anthropologie à l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Cet article a d’abord été publié sur le site The Conversation, en collaboration avec le blog de la revue Terrain. Emilie Guitard, Laure Assaf et Emilie Guitard et Laure Assaf 33 - Les Chasseurs d'Afrique III - Histoire et récits - L'armée d'Afrique En octobre 1830 fut formée une cavalerie indigène, les chasseurs algériens, commandée par le chef d'escadron
C'est nous les descendants des régiments d'AfriqueLes chasseurs les spahis les goumiersGardiens et défenseurs d'empires magnifiquesSous l'ardent soleil chevauchant sans répitNos fiers coursiersToujours prêts à servirÀ vaincre ou à mourirNos cœurs se sont unis pour la PatrieTrompettes au garde à vousSonnez, sonnez à l'ÉtendardEt que fièrement dans le cielMontent nos trois couleursLe souffle de la France anime la fanfareEt met à chacun un peu d'air du paysAu fond du cœurC'est notre volontéDe vaincre ou de lutterDe consacrer nos vies à la PatrieLa piste est difficile et toujours nous appellePar les monts pelés de TazaDe Ksar'soula, de MideltL'élan de Bournazel vers le TafilaletSur les Kzours ralliésPlantera fièrement nos trois couleursEnsemble nous referons gaiementFlotter nos ÉtendardsEt suivront partout hardimentL'éclat de nos trois couleursEnsemble nous reprendrons demainLe chemin du départEt pour le pays serons prêtsÀ lutter sans nulle peurSoldats toujours devantToujours la tête hauteNous serons présent sous la pluieDans le vent, en avantL'ennemi nous trouveraLe cœur plein de courageEt dans ce combat glorieuxRevivront tous nos héros
Lesdragons, l’une des créatures fabuleuses et monstrueuses les plus populaires de l’imaginaire, peuplent nos mythes et nos légendes depuis plus de six mille ans. Game of Thrones revient sur

L’histoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaons d’Egypte et leurs tombeaux magnifiques. Mais combien d’entre nous ont entendu parler des anciens empires de l’Afrique de l’Ouest ? Le premier de ces empire, le Ghana, s’est développé de l’an 300 à l’an 1300. Le Ghana était alors si riche que, dans le palais du roi, les chiens portaient des colliers d’or. Au cours du Xe siècle, quelques savants arabes commencent à décrire les richesses des grands royaumes d’Afrique. Certains, comme Ibn Battuta, parcourent réellement le continent. D’autres s’inspirent des récits des voyageurs. Les écrits sur l’Afrique sont alors de plus en plus nombreux et très vite la richesse des royaumes est connue en Europe. Les Portugais sont les premiers Européens à s’implanter en Afrique au début du XVe siècle. Un peu plus tard viennent les Français, les Hollandais et les Britanniques. L’Afrique de l’ouest précoloniale Les Européens établissent des comptoirs le long des côtes et commercent avec les Africains. Mais bien peu, à cette époque ose s’aventurer à l’intérieur du vaste continent qu’ils nomment le “continent sombre”. Quasi absents au XIIe siècle, des marchands européens accèdent peu à peu au commerce africain en ouvrant des comptoirs dans les villes du Maghreb. Au XVe siècle, par exemple, on trouve à Oran des marchands catalans, majorquins, castillans, génois, vénitiens, pisans et marseillais Si tous se pressent ainsi dans le Maghreb, c’est bien pour l’or africain, dont l’importance pour l’économie européenne doit être questionnée. On sait bien que cet or a une importance primordiale pour les souverains maghrébins. Il leur permet de mener une politique de prestige passant par un monnayage d’or intensif. Pour les villes marchandes européennes, quelques chiffres montrent que cet or n’est pas moins important En 1377, le bénéfice net du commerce génois avec l’Afrique s’élève à 68 000 livres. Durant tout le XVe siècle, la valeur globale du commerce africano-catalan dépasse 500 000 dinars par an. Outre le commerce, l’or africain passe dans l’économie européenne par l’entremise des tributs versés par les royaumes maghrébins aux souverains castillans ou aragonais. La location de flotte de guerre ou de mercenaire est également très lucrative. Le monopole des marchands arabo-berbères sur le commerce transsaharien gêne cependant autant les rois du Mali et du Songhay que les Européens dans les deux cas, il s’agit d’un monopole mal vécu. Ambassades, envois de cadeaux et autres échanges de lettres ont cependant peu d’effets. Il en va de même dans l’océan indien, que les souverains successifs du Caire interdisent aux marchands européens. Dans cet océan, un grand commerce très actif est en place autour des deux plaques tournantes que sont Aden et Kilwa. Les commerçants Arabes, Indiens, Indonésiens et Chinois 7 expéditions de Cheng Ho entre 1405 et 1433 viennent y échanger épices, soie et porcelaine contre du fer, du bois, de l’ivoire et surtout l’or du Monomotapa, dont la production est estimée à 10t/an durant tout le XVe siècle. L’EMPIRE DU GHANA LE WAGADU 750 -1204 Dans les premièrs siècles de notre ère, le Wagadu, un petit royaume situé entre le Sénégal et le Niger, aux sources de l’or, et gouverné par le clan des Cissé Tounkara finit par dominé l’ensemble des Soninkés, peuple d’agriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de “Kaya-Magan” ou “roi de l’or”. Les problèmes de successions étaient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trône le fils aîné de la sœur aînée du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivés au IXe siècle dans cette région qu’ils avaient appelée Ghana du nom du titre que portait les rois signifiant “chef de guerre”. Il leur permit de s’installer à côté de sa capitale, Koumbi Saleh, pour échanger leurs produits contre de l’or, mais sous bonne surveillance, car il se réservait le secret des origines de cette matière précieuse. Le Wagadu finit par dominer la vallée du Sénégal et la plus grande partie du delta intérieur du Niger. C’est au sein de cet empire très décentralisé que seraient apparues les premières castes de marchands et d’artisans. De sa capitale, l’empereur règne sur un empire divisé en provinces et royaumes avec une armée forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres l’aident à gouverner son peuple comportant trois couches sociales nobles commerçants, agriculteurs, aristocrates…, hommes de caste artisans, griots… et esclaves prisonniers…. Il s’appuie sur une économie très développée l’agriculture prospère au Sud, l’élevage au Nord ; le commerce, notamment transsaharien, est florissant or, peau, céréales, esclaves… ; les mines d’or et de fer se révèlent intarissables ; les transports se développent. L’opulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. Dès 1042, des Berbères convertis à l’islam, les Almoravides, entreprennent la conquête du Wagadu. La ville d’Aoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve très affaibli et alors débute son lent déclin par un démembrement progressif. Les populations de l’empire hostile à l’islam, imposé par la force, émigrent vers le Sud ou l’Est. La nation se dépeuple et ses armées se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diara prennent la liberté de se détacher de l’empire qui va devenir un petit royaume. Simultanément, ce qui faisait sa prospérité commerce, élevage, agriculture, mines se trouve bien désorganisé. Certains des Etats vassaux en profitent pour ce développer. L’un d’entre eux, le Sosso du grand Soumaoro Kante s’empare même du Wagadu à l’aube du XIIIe siècle. Le déclin du Ghana Les sources insistent sur les relations compliquées » que le Ghana entretenait avec les Berbères sahariens. La plupart du temps ces relations étaient pacifiques, avant tout commerciales des Berbères étaient même sujets du Ghana. Le point de friction récurrent entre les deux partenaires semble avoir été la ville commerciale d’Aoudaghost. Cette ville symbolise la tentation des deux parties de contrôler les ressources de l’autre à leur source pour se passer de son 990, Adouaghost passe brièvement sous le contrôle des berbères unifiés par un dénommé Tilutane. Il semble même qu’un roi du Ghana ait été assassiné à cette occasion. La ville est vite reprise, mais en 1054, les berbères unifiés par le mouvement almoravide d’Ibn Yasin la reprennent, avant de pousser en 1076 jusqu’à Kumbi Saleh, qu’ils détruisent le massacre de ses habitants reste semble-t-il un enjeu mémoriel important encore de nos jours. A cette date, les Almoravides contrôlent donc seul le commerce transsaharien. Le Ghana s’est replié vers le sud sans disparaître tout à fait il retrouve son indépendance en 1087, quand le dernier chef Almoravide meurt. La structure fédérale du Ghana ne résista cependant pas à ces revers de fortune les provinces qui avaient profité des guerres avec les berbères pour prendre leur indépendance dont le Tekrour ou le Bambouk refusèrent de retourner dans le giron du Ghana. Des troubles durables génèrent le commerce. Une nouvelle route commerciale évitant le Ghana et aboutissant à Walata fut ouverte en 1224. Privé de ses ressources, le Ghana fut remplacé par le Sosso, puis annexéen 1241 par l’empire du Mali. Il semble en outre que la surexploitation des forêts ait suscité une sécheresse durable, poussant les Soninkés à l’exil. Cette sécheresse pourrait aussi correspondre à l’optimum climatique médiéval observé en Europe à cette période L’EMPIRE DU KANEM Situé au croisement des routes de la vallée du Niger, des régions forestières du Sud, de la vallée du Nil et de la Méditerranée, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici c’est développé le royaume du Kanem au VIIe siècle. Son souverain, le “maï”, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la présence d’artisans métallurgistes. Grâce à la cavalerie dotée de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il était issu, assurèrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. Un empire fondé sur l’esclavage La richesse du “Maï” du Kanem n’était pas fondée sur l’or, mais sur l’esclavage. “Son emprise sur ses sujets, écrit un chroniqueur musulman de l’époque, est absolue. Il réduit en esclavage qui il veut.” Au cours de siècles, la région ne cessa d’être le terrain privilégié des chasseurs d’esclaves au profit du monde arabe, puis de l’Empire Ottoman. Aujourd’hui, l’esclavage n’a pas complètement disparu dans la région et se perpétue à l’occasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. La fin de l’empire du Kanem Au XIVe siècle, le Kanem faillit succomber sous les coups d’autres nomades. Sa caste dirigeante se réfugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpétua son pouvoir sous ce nom jusqu’à la veille de l’arrivée des Européens, à la fin du XIXe siècle. L’EMPIRE DU MALI 1325-1546 Successeur du Ghana tombé sous les coups des Almoravides en 1076, l’empire du Mali fut le premier Etat structuré d’Afrique occidentale. Ses coutumes et sa structure sociale marquent encore les habitants de la région et leur mode de vie. Soundata Keita Selon la tradition orale, Soundiata Keita était le seul rescapé des 12 fils du roi du petit royaume Manding du Mali, tués par Soumaoror Kanté, roi du Sosso. Soumaoro laissa la vie sauve au petit Soundiata car celui-ci était paralytique. Mais le jour de ses 7 ans, n’en pouvant plus d’être la risée de la Cour, Soundiata plia une barre de fer pour en faire un arc et acquit une force étonnante. Craignant pour sa vie, il dut s’exiler et décida, avec des alliés, de combattre Soumaoro qui avait enlevé sa sœur. Une nuit, la sœur de Soundiata réussit à percer le secret de l’invincibilité de Soumaoro. Aussi, quand un jour de 1235, les armée des deux adversaires se trouvèrent face à face, Soundiata tendit son arc et frappa l’endroit précis de l’épaule de Soumaoro indiqué par sa sœur. Soundiata Keita assura, ensuite, sa victoire en s’emparant des régions riches en or du Ghana dont il fit son vassal. L’empire Mandingue Les successeurs de Soundiata Keita étendirent son royaume et constituèrent un véritable empire dont l’influence allait de l’Atlantique au lac Tchad. En 1285, un esclave affranchi s’empara du pouvoir pendant 15 ans, mais le clan Keita parvint à remonter sur le trône. Les empereurs se convertirent à l’islam et divisèrent la société en castes, dominée par les guerriers, créant ainsi une structure sociale encore très présente aujourd’hui. L’empire du Mali se disloqua à partir du XVe siècle sous la pression du royaume de Gao et la révolte des provinces. Mansa Moussa Kankou Moussa Plusieurs souverains du Mali firent des pèlerinages à La Mecque et favorisèrent le commerce musulman. En 1324, l’empereur Mansa Moussa Moussa le Grand prit la tête d’un immense cortège pour se rendre à La Mecque. Il emportait des présents ainsi que la plus grande partie de l’or conservé depuis des générations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuèrent des aumônes comme tout bon pèlerin et dépensèrent sans compter au point que le cours de l’or chuta dans la région pour plusieurs années. Sous son règne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire du Nord viennent le sel, les tissus, l’encens, les livres. Du Sud partent les épices, le cuivre, l’or, l’ivoire et les esclaves. Les pays côtiers fournissent le miel, le kola, l’huile de palme et l’indigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, d’or, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impôts permettent l’édification de somptueux bâtiments tels que les mosquées de Tombouctou, Djenné et Gao ou le palais royal de Niani. Les Castes La première caste était celle des guerriers. Elle était composée des 16 clans mandingues dont la haute noblesse qui regroupait les 4 familles alliées à Soundiata, aux noms encore répandus dans la région Alpha, Condé, Camara et Traoré. Puis venaient 5 clans de religieux, ainsi que les marabouts”gardiens de la foi”, les artisans, les griots et enfin les esclaves de guerre. L’EMPIRE SONGHAÏ 1464- 1591 Les royaumes vassaux de l’empire du Mali n’attendaient qu’une occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la région eut connu jusqu’à provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. Sonni Ali En 1464, Sonni Ali monta sur le trône du petit royaume de Gao, chez les Songhaïs, établi sur le Niger en aval de Tombouctou. Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança à l’assaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus tard, la flotte de Djenné assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intérieur du fleuve. Surnommé “Ali le Grand”, il favorisa le commerce, créa une administration centralisée et prit l’habitude de rédiger des actes officiels. Askia Mohamed Son fils fut un piètre successeur et n’opposa aucune résistance à la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de l’armée appelé ensuite “Askia Mohamed”. Ce coup d’Etat, fomenté par les lettrés de Tombouctou, devait relancer l’islamisation de la région, trop lente à leurs yeux. Askia Mohamed étendit les limites de son empire et favorisa le développement des cités commerciales. C’est sous son règne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommée intellectuelle et commerciale. Il a laissé l’image d’un grand bâtisseur et d’un homme profondément religieux. Tombouctou Tombouctou tiendrait son nom de Bouctou, une vieille femme chargée de garder un puits où les caravaniers venaient faire boire leurs chameaux. Située sur la route la plus courte pour aller du Soudan au Caire et dans le monde arabe, la cité ne cessa de prospérer tant sous la domination des Maliens que sous celle des Songhaïs. Avec Djenné au Sud, elle était la plaque tournante des échanges entre les céréales produites dans l’empire et le sel du désert passé sous le contrôle des Askias. Cette richesse permettait d’entretenir nombres d’écoles musulmanes en relation avec les universités du Maroc et d’Egypte. L’apogée de l’empire Arrivé sur le trône grâce à un coup d’Etat en 1493, Sarakollé Mohamed Touré ou Askia Mohamed adopte une politique inverse et islamise le royaume brutalement. Après son pèlerinage à la Mecque, en 1496, il obtient au Caire le titre de Calife du Soudan, qui légitime son pouvoir et ses conquêtes. Il fait donc du Songhay un champion de l’Islam et fonde la dynastie des Askia 1493 – 1592. C’est sous son règne que l’empire atteint son apogée. Malgré l’affichage d’une pureté islamique, le système de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte certaines traditions païennes se combinant avantageusement avec la Charia. L’Askia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le père du peuple » et le garant de la fécondité. Il réduit les Mosis razziés en esclavage parce qu’ils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole doubles, à l’animisme dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo et aux magiciens Sonanke, en lutte permanente contre les sorciers Tierke. Le gouvernement semble néanmoins moderne, rationnel, avec un partage des compétences bien déterminé entre conseil, chancelier et différents ministres Hi Koy maitre de l’eau, Monjo agriculture et kalisa farma finances. L’empire est divisé en deux provinces est et Ouest, dirigée chacune par un gouverneur, souvent un prince du sang. Douze provinces plus petites ou des villes sont confiées à des gouverneurs fari ou koy, à la tête d’une administration efficace, militarisée. Les royaumes vassaux ou tributaires conservent une indépendance théorique, mais l’Askia impose toujours son candidat lors des successions. Askia Mohamed crée également une armée et une flotte permanente encadrée par des officiers professionnels. A l’inverse des rois du Ghana et du Mali, Askia Mohamed tente de dépasser la structure clanique traditionnelle en s’appuyant sur l’islam comme moteur d’unification, même avec les royaumes vassaux. En ce début du Début du XVIe siècle, le commerce demeure l’activité la plus lucrative, Or et sel avant tout, même si la traite des esclaves prend une place de plus en plus grande. Malgré des permanences, on constate deux grands changements socio-économiques La première différence par rapport aux deux empires antérieurs est le développement d’une société urbaine stable, fondée sur le commerce et la religion musulmane. Les trois principales villes de l’empire ont un rayonnement international Tombouctou rassemble 80 000 habitants. C’est à la fois une ville sainte université Sankoré, 180 écoles coraniques spécialisées dans le droit malékite et la capitale économique de l’empire. Djenné 40 000 habitants domine le commerce avec l’Afrique équatoriale alors que Gao 100 000 habitants, la capitale politique, est plus orientée vers l’Egypte et l’Arabie. Ces villes cosmopolites où les Songhay sont très minoritaires n’influencent néanmoins que très peu le monde rural qui s’islamise beaucoup plus lentement. La seconde différence est l’importance croissante des européens, et notamment des Portugais, dans les échanges commerciaux. Le fleuve Gambie devient donc une voie commerciale importante qui commence lentement à détourner le trafic transsaharien. Cette prospérité est menacée à partir de 1510 par les royaumes maghrébins qui craignent que la puissance du Songhaï ne débouche sur une mainmise de sa part sur les mines de sel du Sahara. Le commerce transsaharien est gêné par ces tensions, interrompues par la mort d’Askia Mohamed en 1528. La fin de l’empire Songhaï Fasciné par le prestige de Tombouctou et la richesse supposée des Askias, Al-Mansour, le sultan du Maroc, se lança à la conquête de l’Empire Songhaï. Askia Daoud résista vainement et la guerre civile dévasta le pays qui s’enfonça dans l’anarchie. Les gouverneurs marocains nommés par le sultan furent appelés “Armas” par la population à cause des armes à feu qui avaient assuré leur victoire. Puis les sultans se désintéressèrent du Soudan, trop éloigné de chez eux. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS En Afrique centrale, dans la région équatoriale des hauts plateaux, la grande forêt primaire a été peu à peu défrichée par les agriculteurs. Les royaumes qui ont réussi à s’imposer, au cours des siècles, sont fondés sur la possession du bétail. Les conditions climatiques ont longtemps constitué un obstacle à l’évolution des sociétés. Mais les techniques métallurgiques, connues et employées depuis 2000 ans avant dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinérants de défricher des clairières dans la grande forêt primaire qui n’était habitée jusque-là que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les Pygmées sont les descendants. La culture du sorgho, puis de l’igname, favorisa l’augmentation de la population. Et les espaces défrichés, laissés en jachère, permirent l’introduction de l’élevage en provenance du Nord. Ruhanga fondateur du Kitara La légende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouverné la région en donnant un rôle dominant aux possesseurs de bétail. D’après la tradition orale, Ruhanga, l’ancêtre fondateur, avait trois enfants appelés Kana “petit enfant”. Afin de leur donner un nom, il les mit à l’épreuve, confiant à chacun un pot de lait à transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda à ses frères, le deuxième en renversa la moitié et l’aîné tomba à terre en perdant tout. Ruhanga décida que ce dernier ne serait bon qu’à s’occuper des cultures, au deuxième, on confierait les soins du bétail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres ! Le royaume du Buganda L’origine de ces premiers royaumes est mal connue. Les traditions évoquent l’arrivée des Chwezis, des pasteurs de la vallée du Nil. Au XVIIe siècle, le Buganda, un des vassaux du royaume du Bunyoro dans l’Ouganda actuel, s’émancipa sous la conduite de son souverain qui portait le titre de “kabaka”. Situé dans une région au sol fertile, bordée à l’est par le lac Victoria, le Buganda entra en contact avec les marchands musulmans, échangeant de l’ivoire contre des cotonnades. Dans la seconde partie du XIXe siècle, les premiers explorateurs européens y furent accueillis avec beaucoup d’égard. Le royaume du Rwanda Certains petits royaumes, entre les lacs Victoria et Kivu, s’épuisèrent en conflits familiaux. Au sud-ouest, celui du Rwanda ne fit pas dans la modestie. Les traditions orales le font descendre directement du ciel par l’intermédiaire de Kigwa “celui qui est tombé” et de son frère Mututsi, qui a donné son nom aux Tutsis. Jusqu’à l’indépendance, la société rwandaise resta divisée en classes sociales sur le modèle imposé par Ruhanga, le roi légendaire du Kitara. LE ROYAUME DU KONGO En Afrique centrale où la forêt est épaisse, les chefs de village qui ont cherché à s’imposer ont dû luter contre une nature hostile. Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle “les rois forgerons”, maîtres en matière de fabrication d’outils pour défricher la forêt. Les échanges avec le Portugal Le royaume du Kongo s’épanouit de part et d’autre de l’embouchure du fleuve Congo grâce à Ntinu Wene, un homme à la poigne de fer. En contact avec le Portugal dès le XVe siècle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la région, fort de ses échanges commerciaux plantes comestibles importées d’Amériques, huile de palme locale, ivoire et cauris monnaie de coquillages ramassés sur la côte. C’est en cherchant un passage pour pénétrer dans l’océan indien que les Portugais le découvrirent. Les premières relations donnèrent lieu à des échanges d’ambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent même faire leurs études en Europe et, en 1513, un des fils du roi de l’époque prononça un discours en latin devant le pape. Mais en raison de la distance, les communications entre les deux pays restaient rares. Et les représentants du Portugal, les commerçants et les aventuriers, finirent par prendre tous les pouvoirs. Ils surveillaient le royaume à partir de l’île de Sao Tomé, au large, qui leur servait d’entrepôt d’esclaves. Sous la pression des Portugais, le Kongo finit par devenir un vassal du Portugal. Il fut même obligé de livrer des esclaves, capturés dans les pays voisins. Mais en 1665, quand les Portugais lui imposèrent de livrer des esclaves kongolais et de dévoiler l’emplacement de ses mines, le souverain du Kongo, Antonio Ier, refusa. Son armée fut vaincue et sa tête ramenée à Loanda, la future Luanda, devenue elle aussi un comptoir portugais. Les Laundas A leur arrivée au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies à l’intérieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la région correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur réputation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matière pour créer une monnaie. Au XVIIIe siècle, ils étaient les maîtres du commerce entre le Kongo, dominé par les Portugais pourvoyeurs d’armes à feu, et les côtes de l’océan Indien où ils contrôlaient l’utilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre. L’ABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS Le plateau escarpé au centre de l’Ethiopie a permis à une succession de royaumes chrétiens de résister pendant des siècles aux invasions qui bouleversèrent la Corne de l’Afrique. L’histoire de cette région, connue en Egypte antique sous le nom de “pays de Pount”, fut ponctuée de coups d’Etat, d’assassinats et d’intrigues de palais. Le royaume d’Axoum Les premiers habitants de l’Ethiopie étaient apparentés aux populations de la Nubie. Au Ier millénaire avant notre ère, des émigrants du Yémen s’installèrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom à l’Abyssinie et le royaume d’Axoum finit par s’imposer. Axoum était la plus grande puissance de la région quand son roi, Ezana 320-342 après se convertit au christianisme. Les Axoumites dominèrent la mer Rouge et firent des expéditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec l’Extrème-Orient. En 1504, le royaume d’Aloa, avant-dernier des royaumes chrétiens de Nubie, dut céder devant la pression musulmane. Seule résista l’Abyssinie, réfugiée dans son repaire montagneux. Mais les troupes d’invasion commandées pat l’imam Gragne et renforcées pat l’arrivée des Turcs en mer Rouge dévastèrent la région. L’empereur Claudius demanda alors l’aide des Portugais dont les caravelles venaient d’entrer dans l’océan Indien. A l’issue des combats, les troupes de l’imam Grange durent quitter le territoire et les Portugais s’installèrent en Abyssinie. Fasilidas En 1632, le clergé copte souleva la population abyssinienne, contraignant le négus roi Sousneyos à abdiquer et à expulser les jésuites portugais. Son fils Fasilidas 1632-1667 se fit construire une capitale, à Gondar, au nord du lac Tana. En diplomate habile, il noua des relations avec les Turcs, devenus les maîtres de la Méditerranée, et avec le grand Mogol dont l’autorité s’étendait sur la plus grande partie de l’Inde. Fasilidas et ses successeurs enrichirent Gondar de palais édifiés et décorés par des artisans indiens et arabes. Ménélik C’est Ménélik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui édifia l’Ethiopie moderne. Reconnu comme négus en 1889, il bâtit un empire en annexant plusieurs régions de la Corne de l’Afrique et en construisant Addis-Abeba la “nouvelle fleur”, une nouvelle capitale, loin de l’Abyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tenté pour éviter à son empire d’être colonisé. LE ROYAUME DU BENIN Sur le pourtour du golfe de Guinée, la forêt a empêché la formation de grands empires. Mais à partir du XVIe siècle, l’établissement de comptoirs commerciaux européens sur les côtes a favorisé l’essor de cités marchandes grâce à leur artisanat, et même, pour certaines, grâce à l’esclavage. Le travail des métaux Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des régions les plus peuplée d’Afrique. La culture organisée de l’igname depuis 6500 ans semble avoir favorisé cette forte densité de population. C’est dans le petit village de Nol, sur le plateau central, qu’on a trouvé de superbes têtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre ère ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en métallurgie ne cessèrent de s’améliorer pour aboutir à la confection de masques en bronze ou en laiton, véritables oeuvres d’art. La cité d’Ifé La ville d’Ifé, au sud-ouest du Nigeria, aurait été fondé il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. Après la fondation d’Ifé, ses fils seraient partis chacun de son côté pour créer les cités de Bénin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces cités, mais toutes reconnaissaient Ifé comme leur centre religieux et culturel. Ifé était placée sous l’autorité de l’ “oni”, un roi-prêtre qui présidait aux rituels de la fêtes des ignames. Les cités de Bénin et Oyo Bénin, au sud-est d’Ifé, entre dans l’histoire au Xe siècle. Ses “obas” rois en font un Etat centralisé qui bénéficie de l’affaiblissement d’Ifé et de l’arrivée des Portugais à la fin du XVe siècle. L’oba s’entoure de nombreux artisans qui exécutent des commandes faites pour l’aristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident l’oba à régler ses conflits avec les voisins. Sous l’influence portugaise, le Bénin se lance dans la culture du palmier à huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, l’ “afalin” roi ou “compagnons des dieux” était secondé par son fils aîné dans la conduite des affaires de l’Etat. Pour éviter que celui-ci ne tente un coup d’Etat après la mort de son père, sept “oyomesis”, des dignitaires chargés de faire respecter la tradition, veillaient à ce qu’il suive son père dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goût au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnèrent le glas d’Oyo qui sombra dans le désordre. Le royaume du Dahomey Des émigrants d’Oyo seraient à l’origine du royaume du Dahomey, au sud de l’actuel Etat du Bénin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie “enceinte fortifiée”, a été édifiée au milieu du XVIIe siècle pour servir de place forte. L’Etat était très structuré et le palais soumis à une étiquette roi ne s’adressait jamais au peuple à voix haute. Il communiquait avec lui par l’intermédiaire du “mêhou”, époux de sa seconde fille, qui devait avoir la même apparence physique que lui. LES SWAHILIS Depuis près de 3000 ans, l’océan Indien est un important centre d’échanges. Des vents réguliers et des eaux calmes ont favorisé les relations entre l’Inde, la Chine, l’Afrique et l’Arabie. Une civilisation originale et pacifique en est le résultat. Arrivée des Shirazis Dans le Nord de l’océan Indien, la mer d’Oman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de l’Afrique, l’encens et les épices pour la Mésopotamie et l’Egypte. Puis les marins grecs profitèrent des vents de la mousson pour faire des échanges sur les côtes africaines. A la fin du VIIe siècle, ce sont les marchands arabes qui établirent des comptoirs commerciaux dans les îles et sur les côtes. Le principal était Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux à Shiraz, en Perse, poussèrent une partie de la population commerçante à trouver refuge sur les côtes africaines. Ces émigrants, appelés “Shirazis”, construisirent des palais et nouèrent des relations dans le monde musulman. Une population de métis, les “Swahilis” “les gens du rivage”, ne tarda pas à se constituer, usant d’une langue très favorable aux échanges. Le commerce swahili connut son apogée au XVe siècle avec l’arrivée sur les côtes africaines de jonques commerciales chinoises. Zanzibar L’arrivée des caravelles de Vasco de Gama en 1498 sonna le glas de la prospérité swahilie qui ne put résister aux armes à feu occidentales. L’océan Indien passe sous la domination portugaise, hollandaise, puis anglaise au XVIIe siècle. En 1840, le sultan d’Oman transféra sa capitale dans l’île de Zanzibar, au large de la Tanzanie. Sous la protection des anglais, il exploitait le clou de girofle et faisait commerce de l’ivoire exporté en Europe. En 1898, l’interdiction de l’esclavage et la mainmise de l’Allemagne sur les possessions continentales du sultan marquèrent la fin de la prospérité de l’île. L’archipel des Comores Le nom des Comores vient de l’expression arabe “Djazaïr el-Qamar” les îles de la lune. En se mariant avec les filles des chefs des quatre îles de l’archipel, les émigrés shirazis arrivés au XVIe siècle fondèrent les sultanats, encore à la tête de ces îles aujourd’hui. Ces sultans, qui vivaient du commerce des épices et parfois de piraterie, ne cessèrent d’être en conflit les uns avec les autres. Par ailleurs, les habitants devaient se défendre contre les raids des pirates de Madagascar qui débarquaient souvent à l’improviste pour emmener la population en esclavage. LE ROYAUME DE MADAGASCAR Madagascar s’est peuplée, il y a 2000 ans, d’Africains et d’immigrants indonésiens. Sur l’île jusqu’alors déserte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondèrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifièrent le pays à partir du XVIIIe siècle. Des immigrants indonésiens Poussés sur les côtes d’Afrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonésiens ont probablement apporté avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donné leur langue, le malgache, parlé aujourd’hui par tous les habitants de l’île. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royauté sacré, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particulièrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle. Andrianampoinimerina fondateur de l’unité malgache Ramboasalama, autrement dit “le chien bien portant”, l’un des lointains descendants du fondateur d’Antananarivo, prit le pouvoir, dans les années 1790, sous le nom d’Andrianampoinimerina, “le Seigneur au cœur d’Imerina”. Il fonda une administration forte où les gouverneurs avaient autorité sur les chefs de clans locaux. Des assemblées de villages, les fokonolona, étaient responsables devant les inspecteurs royaux. Il s’efforça en vain d’unifier le pays. Son fils, Radama Ier continua sa tentative de modernisation en équilibrant la présence des Français et des Anglais, détenteurs des comptoirs sur la côte. La fin de l’indépendance De 1864 à la conquête française en 1896, Rainilaiarivony fut le véritable chef de Madagascar. Epoux de trois reines successives, Rasoherina, Ranavalona II, puis Ranavalona III, il s’efforça de préserver l’indépendance du pays. Ranavalona II se convertit au protestantisme, ouvrant Madagascar à l’influence de l’Angleterre. Au grand regret de la France, et sous le règne de Ranavalona III, l’île ne put résister aux pressions étrangères. En 1890, le sort de Madagascar fut décidé en dehors des Malgaches, car les Français et les Anglais s’étaient partagé la région. La France céda à l’Angleterre son influence commerciale sur Zanzibar en échange de Madagascar, qui fut annexé en 1896. L’EMPIRE DU MONOMOTAPA les origines de l’empire Monomonata » est la version portugaise du mot Mwene Mutapa. Mutapa » signifiant les terres conquises » et mwene le seigneur ». Cette étymologie vient conforter la légende de la fondation de l’empire dans la première moitié du XVe siècle, un prince du Zimbabwe nommé Nyatsimba Mutota aurait été envové au nord du royaume pour y chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquête de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé sa capitale, Zvongambe, sur les rives du Zambèze. Il devient donc le Mwene Mutapa ». Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquête des terres jusqu’à l’océan indien, soumettant les autres royaumes Shona le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composé d’une métropole directement dirigée par l’empereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par contre, le commerce extérieur est entièrement contrôlé par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le Zimbabwe fait aussi partie de l’empire, mais n’est pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que récupérer ces constructions. Un empire prospère Le commerce de l’Ivoire, du cuivre et le l’or avec les arabes venus du Yémen, les Hindous et même les indonésiens permet l’enrichissement de l’empire. Et cette richesse est même antérieure Ibn Battuta relève en 1331, lors de sa visite à Kilwa, l’importance du port de Sofala. Les découvertes archéologiques confirment l’existence d’un grand commerce verre syrien, faïence persane, céladon chinois. Le Monomotapa, protégé des convoitises par les basses terres insalubres, les difficultés de navigation sur le Zambèze et le Limpopo et le secret bien gardé de l’emplacement des mines, traite sur un pied d’égalité avec ces marchands. En témoigne la pénétration très lente de l’Islam dans l’empire, qui conserve sa religion traditionnelle animisme, culte des ancêtres et rôle primordial des Mkondoros, médiums responsables du maintient de la prospérité et des traditions. Les Portugais changent la donne a des débuts timides Les côtes du Mozambique présentent plusieurs sites intéressants pour installer les relais nécessaires à la navigation vers l’Inde. En 1516, des Portugais créent donc des comptoirs à Sofala et Kilwa, alors villes commerciales arabes importantes. Loin de rester de simples bases de ravitaillement, ces villes attirent des colons avides de partir à la découverte des mines du roi Salomon et de cités d’or » que la Bible situe dans ces régions. Des aventuriers, les sertanejos », ne tardent pas à s’enfoncer à l’intérieur des terres. Marchands, ils deviennent aussi des conseillers et des interprètes des rois Shonas. Les Portugais restent cependant dans une position d’infériorité par rapport au Monomotapa. Les capitaines ou gouverneurs qui s’installent dans les comptoirs doivent payer à l’empereur une très grosse somme d’argent, comme s’ils lui achetaient leur charge ou le droit de résider. Ils doivent également accepter une taxe de 50% sur toute marchandise qui est importée dans l’empire. Pour finir, à intervalles réguliers, des Portugais sont massacrés, de façon à leur rappeler la précarité de leur situation. b Une pression de plus en plus forte Au XVI siècle, le Monomotapa devient une sorte de fantasme, visible sur les cartes éditées en Europe, qui exagèrent grossièrement son importance en l’étendant de l’Angola au Mozambique. La pression portugaise s’accentue donc fortement. En 1561, Un missionnaire jésuite réussit à convertir le Mwenemtutapa. Face à la colère de marchands musulmans, le roi se ravise et fait exécuter le missionnaire. C’est là le prétexte rêvé d’une intervention portugaise. En 1568, plus de 1000 hommes, dirigés par Francesco Barreto, tentent de prendre le contrôle des mines d’or et des zones de chasse aux éléphants. Ils avancent jusqu’au haut Zambèze mais doivent se replier, suite aux maladies qui les déciment. En 1572, cependant, les Portugais contrôlent les plaines côtières. Ils sont désormais des intermédiaires obligés pour le commerce dont dépend la prospérité de l’empire. Ce dernier reste cependant puissant le contrôle très rigoureux de la production aurifère par le Mwenemutapa ne permet pas non plus aux Portugais de se passer de lui. En 1629, le Mwenemutapa se sent assez fort pour expulser les intrus. Il échoue et les Portugais le détrônent pour installer à sa place un fantoche, Mavura Mkande Felipe. Il signe avec eux un traité qui lui permet de conserver une indépendance de façade tout en vassalisant l’empire les Portugais ont désormais la permission d’installer des comptoirs fortifiés dans tout le royaume et d’accéder aux mines d’or…qu’ils s’obstinent à ne pas croire épuisées. Le prestige du Mwenemutapa est sérieusement affecté par ce traité. Des successions difficiles permettent aux portugais de s’immiscer de plus en plus dans les affaires de l’empire en appuyant des factions rivales. Les royaumes tributaires cessent alors de payer et s’émancipent de plus en plus. La fin réelle de l’empire peut donc être placée en 1629, même s’il survit encore durant des siècles; Il semble que le commerce des esclaves ait également joué un rôle dans le déclin du Monomotapa, qui se trouvait à la confluence des demandes arabes, perses, indiennes et européennes. Une fois les ressources en or épuisées, ce commerce a provoqué une nette baisse de la population dans le sud-est de l’Afrique. c Un déclin qui n’en finit pas Au XVIIe siècle, l’empire s’effiloche peu à peu. Au sud du Monomotapa, la dynastie Rozwi crée le royaume Butwa. Cette région tributaire de l’empire refuse alors de payer les taxes et commerce directement avec les Portugais. Non seulement le Mwenemutapa se monte incapable de les châtier, mais il est en plus déposé par les Portugais en 1663. Plus tard, en 1684, le Mwenemutapa Mukombe est battu à la bataille de Mahvugwe par le changamire roi Rozwi, Dombo. En 1692, à la mort du Mwenemutapa Mukombe, une énième guerre de succession oppose le candidat des portugais et celui des Rozwi. Après moult massacres, les Rozwi réussissent à prendre le contrôle des régions aurifères du Manyika. Ils sont désormais plus puissants que le Mwenemutapa, au point d’imposer leur candidat au trône impérial en 1712. L’empire recouvre un semblant d’indépendance en 1720, lorsque les préoccupations des Rozwi les portent plus au sud où l’installation des Hollandais commence à produire ses effets L’EMPIRE ZOULOU Il y a 200 ans, l’Afrique australe a connu de grands bouleversements des populations se sont combattues pour prendre possession de la terre. Cette période est restée connue sous le nom de Mfécane, l’affrontement. Le Mfécane a d’abord opposé des peuples d’éleveurs bantous, puis les Zoulous aux Boers. Chaka A la fin du XVIIIe siècle, des pasteurs bantous, les Ngunis, arrivèrent du nord et s’installèrent au bord du Zambèze. Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas, naquit un enfant “bâtard”, fils d’un des chefs et d’une danseuse rencontrée au marché. Humilié dès l’enfance, Chaka dut aussi faire face à la jalousie, le jour où il tua de ses mains un lion qui avait fait fuir tous les villageois. Mais informé de son exploit, Dinguiswayo, le grand chef des Abatetwas, le convoqua et en fit son homme de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place. Les Zoulous, peuple du ciel Etre chef des Abatetwas ne suffit pas à Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les plus jeunes à condition qu’ils s’enrôlent dans son armée, il rassembla tous les Ngunis séparés en petits clans souvent en conflit. Il les obligea à abandonner leur nom et leur dialecte maternel pour s’appeler désormais les Zoulous, le “Peuple du Ciel”. Il organisa son armée en régiments de plus de 1000 soldats d’une même classe d’âge, les impis. Chaka était implacable envers les peureux. Pour obliger ses soldats au combat corps à corps, il avait fait remplacer les lances par de courtes sagaies à large lame, des haches et un bouclier. Au retour d’une expédition, il fit exécuter ceux qui étaient revenus sans leur sagaie. La tactique favorite de ce chef de pasteurs était celle des “cornes de buffle”. Elle consistait à harceler sans cesse l’ennemi pour le rabattre, à la manière des deux cornes d’un buffle, contre des soldats zoulous aguerris qui le décimaient. Les victoires de Chaka firent aussi sa perte car ses excès et sa tyrannie lui avaient aliéné jusqu’à ses plus fidèles lieutenants qui firent sécession. En 1827, à la mort de sa mère, il décréta un deuil d’un an, interdisant à quiconque de boire du lait et aux personnes mariées de vivre ensemble. Sous la direction de Mzilikazi, un groupe n’acceptant pas le célibat s’enfuit vers le Zimbabwe avec des jeunes filles et fonda le peuple Matabélé. Chaka mourut victime d’un complot. SourceS Bibliographie Braudel F, civilisation matérielle et capitalisme, volume III, 1979 – collectif, History of Mali, lphascript publishing, 2009 en fait des articles de wikipedia El Fasi,M dir Histoire générale de l’Afrique, tome III, l’Afrique du VIIe au XIe siècle, Unesco, 1997 Fischer, Rudolf, Gold, Salz und Sklaven, edition Erdmann, 1982. 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rabaisséla conscience des politiques de leurs responsabilités. En les entendant prédire des troubles après les élections du 3 décembre, on croirait que c’est eux mêmes qui veulent embraser le pays. Ils sont irrespectueux envers les citoyens. • Selon vous, qu’attendent les citoyens de la politique et des politiciens ? Résumés La filiation établie entre l’Armée française d’Afrique et l’exercitus Africae romain est désormais bien connue ; on en examine ici un aspect particulier les troupes auxiliaires ont-elles été l’objet d’un transfert similaire ? Plusieurs raisons expliquent que le lien entre supplétifs et auxilia ne fut jamais établi les similitudes techniques et réglementaires relient la Légion étrangère aux auxilia et non à la legio ; l’attention exclusive portée à la légion, unité romaine par excellence aux yeux des Français, qui ignoraient alors l’importance numérique et tactique des auxilia ; les conditions de recrutement et d’emploi tout à fait différentes des supplétifs et des auxilia. The link between the French colonial army in North Africa and the Roman exercitus Africae has often been drawn. This article explores whether the same connection can be established between the Roman auxiliaries and the 19th-century auxiliaries from Northern Africa. The relationship has never been drawn for several reasons the comparison is less easy as the French Legion bears technical and statutory similarities with the auxilia but not with the Roman legio. Most scholarly attention has focused on the legio, the outstanding Roman military unit in French eyes, ignoring the tactical and numerical significance of the Roman auxilia. Lastly the conditions of recruitment and employment for auxilia and auxiliaries were entirely different. العلاقة المحدثة بين الجيش الفرنسي بإفريقيا والجيش الروماني بإفريقيا أصبحت معروفة جيدا وسندرس هنا مظهرا خاصا منها فهل أن القوات المساعدة خضعت إلى تحول مماثل؟يمكن تفسير غياب ترابط بينالجنود الإضافيين والجنود المساعدين من خلال عدة أسباب منها نقاط التشابه التقنية والتنظيمية التي تربط الفيلق الأجنبي بالجنود المساعدين وليس بالجيش. ثمالإهتمام الخاص الذي حضي به الفيلق بصفته وحدة رومانية بحتة من وجهة نظر الفرنسيين الذين كانوا يجهلون الأهمية العددية والتكتيكية للعناصر المساعدة وأخيراشروط الإنتداب والتشغيل بالنسبة للجنود الإضافيين والجنود de page Entrées d’index Haut de page Texte intégral 1 Ex. Lorcin 2002. 2 Dondin-Payre 1991. 1Il est désormais bien établi que l’occupation de l’Algérie par la France a inspiré un parallèle avec la conquête romaine de l’Afrique1, au point que la comparaison a été établie terme à terme dans de nombreux domaines, dont celui des pratiques militaires2. 3 Saint-Marc-Girardin 1841. On peut comparer avec la situation en péninsule ibérique telle qu’elle a ... 4 Boissier 1891, p. LII-LIII. Réponse du ministre [Saint-René Taillandier], p. LX Le passé a su, ... 5 Boissier 1895, p. V-VII et 25-26. 2Peu après le débarquement de 1830, dans un long article intitulé De la domination des Carthaginois et des Romains en Afrique comparée avec la domination française », Saint-Marc-Girardin prédisait que les textes classiques aideraient à surmonter les problèmes – Tite Live et Salluste pour les opérations militaires, et la Germanie de Tacite pour les relations avec les indigènes3. Cette thématique de confrontation à l’antiquité ne cessera d’être développée pendant des décennies immédiatement, l’emplacement des camps, la situation des garnisons, les itinéraires suivis par les colonnes, l’ampleur et l’efficacité de la conquête, toutes les modalités et les résultats de l’occupation du pays par l’armée ont été mesurés à l’aune de ce qu’on savait ou croyait savoir de l’action romaine. Un demi-siècle plus tard, l’académicien Gaston Boissier l’exprimait sur un ton emphatique Jusqu’ici je n’avais guère cherché Rome qu’à Rome même ou dans les environs ; j’ai reconnu qu’on pouvait la trouver ailleurs. Parmi les provinces qu’elle a conquises et civilisées, aucune ne garde autant son empreinte que l’Afrique …. Les indigènes nous regardent comme les descendants et les héritiers de ceux qui les ont si longtemps gouvernés …. Nous avons des prédécesseurs, des ancêtres …. Nous reprenons possession d’un ancien domaine …. C’est ce que nos soldats avaient compris d’instinct, dès les premiers jours de la conquête …. Rien de ce qui avait pu intéresser leurs lointains prédécesseurs ne les laissait indifférents ils étaient fiers des éloges que l’empereur Hadrien leur décerne dans son fameux ordre du jour retrouvé à Lambèse, comme s’ils les avaient obtenus eux-mêmes. Il leur semblait voir, dans ces braves gens que le prince félicite d’exécuter avec tant de précision les manœuvres les plus difficiles, des frères d’armes, des camarades … »4. Ailleurs, Boissier compare Jugurtha à Abd-el-Kader et évalue la tactique des généraux français par rapport à celle de Metellus face à Jugurtha5. 6 Cagnat 1892 ; les deux éditions 1892, 1913 sont dédiées à l’Armée française d’Afrique », formu ... 7 Le chant des Marocains, adapté pendant la Seconde guerre mondiale du chant de la Division Marocain ... 3La manifestation la plus flagrante de cette superposition est la dédicace à l’Armée française d’Afrique », par René Cagnat, de sa monographie consacrée à l’Armée romaine d’Afrique »6 il ne ressortit en effet pas du hasard que, très rapidement, ce qui était le corps expéditionnaire d’Alger » formé pour le débarquement à Sidi Ferruch en 1830 soit connu, y compris au Ministère de la Guerre, comme Armée d’Afrique » sans que la formule ait jamais été institutionnalisée. Adoptée par tous les milieux, la dénomination Armée d’Afrique » a habité l’imaginaire très longtemps, au-delà de la fin de la colonisation puisque son hymne, le chant les Africains », accompagna le défilé de l’armée malienne sur les Champs Elysées le 14 juillet 20137. 8 Ranc 1877, p. 43 ; Ranc ne semble pas s’apercevoir que, en voulant railler l’armée française, il f ... 9 Cette lettre, souvent citée ainsi Ravoisié 1846, p. 46, est systématiquement reproduite dans les ... 10 Exercitus Africae est employé ici non au sens strict de l’armée de la province d’Africa mais au se ... 4Tout écart par rapport à cet alignement sur les Romains est critiqué. Le déporté politique Arthur Ranc, ridiculisant l’établissement d’une garnison à Batna quand les Romains avaient jeté leur dévolu sur le site de Lambèse, se trouve paradoxalement conduit à louer l’emplacement du pénitencier dans lequel il fut enfermé Lambèse… Les Romains, ayant à fonder un établissement, avaient choisi un plateau vaste, élevé, rafraîchi par les contreforts de l’Aurès, arrosé par des eaux abondantes et pures. Quand l’armée française arriva dans la contrée, les chefs militaires se gardèrent bien de suivre l’exemple des Romains …. Si les Romains avait fait de Lambæsis une ville si considérable, c’est que la position était bonne et le pays salubre, et puis l’eau, l’eau pure et fraîche, si rare en Algérie. Le moindre colon ayant à planter sa tente et à se construire un gourbi ne s’y serait pas trompé. Les chefs de l’armée française en jugèrent autrement. Ils fondèrent Batna dans un trou marécageux, à 11 kilomètres de Lambèse, et en firent le chef-lieu de la subdivision militaire »8. L’analogie se prolonge jusqu’au registre symbolique ; en octobre 1839, à l’occasion de l’expédition des Bibans, le duc d’Orléans, fils de Louis-Philippe, passa par Cuicul-Djemilah, dont l’arc de triomphe, émergeant de la plaine, lui inspira une idée spectaculaire Ce serait une récompense digne de leurs [des soldats de l’armée d’Afrique] travaux que d’élever sur une des places de la capitale le plus beau souvenir qu’ait laissé dans notre nouvelle possession le grand peuple qui nous y a donné de si mémorables exemples. Je suis sûr que chacun de ceux qui ont porté les armes en Afrique et qui ont dépensé dans ce difficile pays leur sang ou leur santé seraient fiers de voir à Paris avec cette simple inscription “L’Armée d’Afrique à la France”, ce monument qui rappellerait ce qu’il a fallu d’efforts et de persévérance à nos soldats pour arriver à ce résultat ... »9. Si on extrait cet épisode de son contexte, il paraît n’être qu’un caprice d’enfant gâté, mais l’idée est en harmonie avec l’ambiance contemporaine, et, totalement extravagante à première vue, elle l’est moins si on se rappelle que le roi Louis-Philippe venait tout juste d’inaugurer, en 1836, l’arc de triomphe voulu par Napoléon Ier. La suggestion du duc d’Orléans tissait un réseau mémoriel dont les racines plongeaient dans l’exercitus Africae10 pour se prolonger jusqu’aux conquêtes algériennes d’une armée dont les guerres napoléoniennes avaient fait éclater la vaillance aux yeux du monde. 11 Le Général Ch. Philebert, commandant la 6e Brigade en Tunisie, relatait que Pendant son séjour ... 12 Nodier 1844, p. 192 La domination romaine a laissé son squelette immense couché tout entier su ... 13 Adrien Dauzats a réalisé plusieurs dessins préparatoires aquarellés, actuellement conservés dans l ... 14 Nodier 1844, p. 263 entre la première et la seconde porte, le prince fait graver par les sapeu ... 15 Trajan fit édifier un pont et creuser la roche pour faire passer une route lors des guerres daciqu ... 5L’armée ne s’en tient pas aux palabres elle prend à son compte l’habitude des unités romaines de graver des inscriptions commémoratives de leurs accomplissements ; le mot habitude » convient aux nombreux témoignages, qui concernent tous les corps11. Le plus mémorable est le passage des Portes de Fer lors de l’expédition des Bibans, la colonne commandée par le duc d’Orléans, qui ralliait pour la première fois par voie terrestre Sétif à Alger, traversa le 18 octobre 1839 la série de défilés des Bibans, dits Portes de Fer »12. Le peintre Adrien Dauzats, que le roi commandita pour enregistrer l’exploit, a placé dans l’angle inférieur droit de son tableau un soldat d’un régiment de Ligne, qui, juché sur les épaules d’un camarade, grave au marteau dans la paroi Armée française [et non d’Afrique] 1839 »13. Ce geste, qui aurait pu n’être qu’un moyen indirect de légender le tableau, correspond à une réalité qui concrétise la double dimension d’un héritage symbolique et de l’ampliation de cet héritage, auquel la relation de Charles Nodier ne cesse de se référer14. Bien qu’aucun témoignage n’en fasse état à ma connaissance, il est possible que cette initiative ait été inspirée par la présence, aux Portes de Fer danubiennes, de la tabula Traiana, cette inscription gravée dans une paroi rocheuse surplombant le Danube, commémorant la montagne entaillée pour faire passer une route stratégique lors de la campagne contre les Daces15 le duc d’Orléans en Afrique n’avait pas fait moins que Trajan dans les pays danubiens. 16 D. M. S. Tito Flauio Maximo praefecto legionis III Augustae heredes Iulii Secundi quon ... 17 Dondin-Payre 2010 l’opération fut conduite avec une extrême minutie, les pierres numérotées repo ... 18 Dondin-Payre 1991 ; citation Colonel Carbuccia, Archéologie de la Subdivision de Batna, manuscri ... 6Un des gestes les plus manifestes est celui du colonel Jean-Luc Carbuccia, commandant le 2e régiment de la Légion étrangère, à Batna au milieu du xixe s. Il remarqua qu’un tremblement de terre avait endommagé un des tombeaux qui parsemaient alors la plaine de Lambèse. Convaincu, à tort, que le défunt T. Flavius Maximus, préfet de la 3e légion auguste16, était terme à terme son prédécesseur en charge d’une unité légionnaire, Carbuccia fit restaurer l’édifice par ses soldats en 184917. Dans la porte factice fut insérée une plaque commémorant la réhabilitation. Jusque-là rien d’extraordinaire, mais Carbuccia organisa une cérémonie militaire pour rendre hommage au préfet légionnaire comme il l’aurait fait pour un camarade Un bataillon tout entier défila devant le tombeau nouvellement restauré, saluant d’un feu de mousqueterie celui que nos soldats avaient presque le droit de regarder comme un ancêtre puisque, comme eux, il avait donné sa vie pour la patrie sur la terre algérienne »18. Ce geste et le récit que le colonel en transmit firent entrer dans la légende le tombeau, aujourd’hui détruit. 19 Pellissier de Reynaud 1844, I, p. 142-143. Pellissier poursuit Une seule chose embarrassait un ... 7Dans tous les cas, la supériorité de l’armée française est foncièrement incontestable Le 21 novembre 1838, une proclamation [du général Clauzel] annonça aux troupes que, le lendemain, elles franchissaient la première chaîne de l’Atlas. Les soldats se mirent aussitôt à discourir, autour de feux de bivouac, sur l’entreprise dans laquelle ils se trouvaient engagés. Les plus instruits, faisant appel à leurs souvenirs classiques, racontaient les guerres des Romains, et faisaient connaître à leurs camarades qu’aucune armée européenne n’avait paru dans ces contrées depuis ce peuple auquel on aime tant à se comparer »19. 20 Le Bohec 1989b. 21 Benseddik 1982 ; Le Bohec 1989c. 8Peut-on affiner cette enquête en l’appliquant aux troupes auxiliaires d’Afrique du Nord aux époques romaine et contemporaine ? Cette interrogation est naturelle, puisque, outre la permanente 3e légion Auguste20, l’Afrique romaine a compté de nombreuses unités auxiliaires21. Naturelle mais délicate. 22 Holder 1980 ; Benseddik 1982. 9En premier lieu à cause de la documentation alors qu’on ignore jusqu’au nombre et à la nature des unités auxiliaires déployées dans les provinces d’Afrique à un moment donné22, la chronologie fait que l’évolution alambiquée des unités de l’armée française à partir du débarquement de 1830 à Sidi Ferruch est bien documentée. 10Ensuite, à cause du vocabulaire. 23 Y. Le Bohec 1989c, p. 33 estime que les formules ont la même signification. Sur les opérations m ... 24 Azan 1936. La dénomination Armée d’Afrique » continua à s’appliquer, outre aux troupes qui conqu ... 11L’équivalence entre exercitus Africae et la formule in Africa accolée à une mention d’unité auxiliaire, admise par certains, ne semble pas aller de soi, puisque la plupart des unités auxiliaires ne sont attestées que de façon très fugace en Afrique romaine, sans qu’on connaisse les modalités et la durée de leur séjour, et sans que leur insertion dans ­l’exercitus Africae soit évidente23. Inversement, Armée d’Afrique » englobe systématiquement toutes les troupes ayant, à partir de 1830, complété, sur un mode fluctuant et varié, le Corps expéditionnaire d’Alger » initial24. L’expression s’étendit par la suite à toute unité recrutée en Afrique du Nord, les autres régions d’Afrique étant concernées par l’ Armée coloniale ». 25 À l’origine, le mot supplétif » renvoie globalement aux hommes jugés inaptes au service au front ... 12Pour l’armée française, le terme approprié est supplétif » qui désigne les combattants recrutés sur place, hors de la métropole, pour compléter l’armée régulière25. 26 Le Bohec 1989a, p. 26-29 certaines unités d’infanterie, dites montées », comportent un certain ... 27 Le Bohec 1989c, p. 145 note 68 bibliographie antérieure sur les numeri . 28 Ainsi, les goums marocains sont des unités permanentes contrairement aux goums algériens. Au Maroc ... 29 Après les guerres de Crimée et de 1870 voir note 45, pour les guerres mondiales. 30 Hamdoune 1999. 13Dans l’armée romaine, les auxilia, immédiatement repérables par leurs noms, se répartissent entre ailes de cavalerie, cohortes d’infanterie26 et numeri27. Cette seule mention suffit à les identifier comme auxiliaires et à connaître leur spécialisation. Dans l’armée française, le vocabulaire fluctue aucune désignation n’implique une origine, un statut ou une mission28. Le flou qui en découle est minoré par le lien étroit entre pays de recrutement et terrains de combat les supplétifs sont employés dans leur pays d’origine, ou dans des régions limitrophes ; ils y sont cantonnés, ne le quittent que dans des cas extraordinaires guerre de Crimée, 1853-1856, guerre de 1870, et y reviennent29. C’est l’exact opposé des auxilia romains, qui, sauf exceptions, servent hors de leur province de création30. 31 Azan 1925 ; citation, p. 9. 14La mixité entre indigènes non citoyens français et soldats français, pratiquée dès les débuts, selon des proportions variables et l’encadrement par des officiers français sont comparables à l’association entre citoyens romains et pérégrins, opérée dans certains corps auxiliaires. En revanche, l’intégration systématique dans la communauté citoyenne des auxiliaires pérégrins romains au terme de leur carrière n’est pas envisagée par la politique française. Bien au contraire après l’engagement massif de supplétifs nord-africains et leur rôle décisif dans la première guerre mondiale, les mises en garde se multiplient contre le danger de la pensée que les indigènes d’Afrique du nord pourraient se substituer aux Français pour la défense de leur patrie, aussi fausse que méprisable »31. 15Pourquoi avoir couru ce danger » ? 32 Hamdoune 1999, p. 2. 33 Une des manifestations de cette improvisation est l’incorporation des Volontaires de la Charte » ... 34 Frémeaux 2009, p. 1-5. 35 L’armée d’Afrique comptait au départ trois escadrons de cavalerie chaque escadron compte environ ... 36 Les expulsés, dont le nombre était estimé à 1500, furent dirigés vers Smyrne et l’Asie Mineure S ... 37 Yusuf, figure légendaire de l’armée d’Afrique, devint général en 1856. Le Ministère de la Guerre n ... 38 Quand Clauzel succéda à Bourmont en septembre 1830, il trouva 500 zouaves déjà réunis à Alger, 200 ... 39 Arrêté du 1 octobre 1830 Il sera formé un ou plusieurs bataillons de zouaves ». Sur 22 officie ... 40 Azan 1925 ; Willing 1996 ; Frémeaux 2009. Voir note 45. 41 Si les unités nouvelles extraordinaires ne deviennent pas des éléments fixes d’une armée régulière ... 42 Illustrations, voir https/ ... 43 1er Tirailleurs d’Épinal reconstitué comme régiment régulier en 1994 ; 1er Spahis de Valence recon ... 16Comme pour l’exercitus, une des raisons de l’incorporation d’indigènes est la nécessité de pallier des lacunes et d’exploiter des compétences spécifiques. En Algérie, très tôt, dès d’octobre 1830, plusieurs unités irrégulières » sont organisées concomitamment, sur des initiatives individuelles d’officiers, comme sous la République romaine des généraux à imperium levaient des auxilia prouincialia32. Le mot supplétif » reflète l’improvisation et l’urgence qui ont présidé à la levée des corps indigènes de l’Armée d’Afrique33, quand auxilia évoque plus une complémentarité organisée, une exploitation pérenne des ressources indigènes. Longtemps, les officiers français, qui recrutaient personnellement leurs hommes, se comportèrent plus en chefs de tribus qu’en supérieurs hiérarchiques34. Ainsi, pour remédier à l’absence presque complète de cavalerie dans le corps expéditionnaire français de 183035, pendant que les fantassins de la garde du dey, les janissaires honnis, étaient expulsés vers l’Asie Mineure36, les sibahis, cavaliers turcs à son service, qui, au même moment, se mettent au service des Français, sont confiés à Joseph Vantini, lui-même Français raflé enfant par les pirates, devenu officier du dey sous le nom de Yusuf. Il les organise en escadrons de spahis irréguliers »37. Parallèlement, la tribu Zouaoua, à l’est d’Alger, rejoignit l’armée française et fut organisée par le même Yusuf en bataillons de zouaves », comportant chacun un quart d’officiers indigènes et un cinquième de soldats français38 ; levés en cas de besoin, sans contrat, payés en fonction des services rendus, ils retournent à leur tribu une fois l’engagement terminé39. En même temps, toujours dès 1830, sous l’autorité du capitaine Marey-Monge, des cavaliers indigènes sont constitués en deux escadrons provisoires » de chasseurs d’Afrique ». Les spahis et les chasseurs d’Afrique des cavaliers, les zouaves et les tirailleurs dits turcos fantassins40, plus tard structurés en régiments réguliers41, devinrent une allégorie de l’Algérie, incarnée par leur uniforme, le mythique habillement maure » – veste courte, pantalon bouffant, calotte ou turban, large ceinture destinée à limiter les problèmes intestinaux imputés par les médecins au froid et non à l’eau42. Il est si chargé de symbolique qu’il fut repris au xxe s. quand deux unités furent reconstituées comme régiments réguliers43. 44 Cité par Frémeaux 2009, p. 4 ; Azan 1925 ; Iani 2009. 45 Turco à l’origine fantassin, voir note 40 est devenu dans la langue commune un terme générique d ... 17Pour les Français, l’enrôlement de supplétifs comporte aussi une dimension socio-politique l’exploitation par les conquérants des compétences des conquis concourt à les rapprocher. Il n’est pas de tribu qui ne compte quelques-uns de ses enfants sous notre drapeau », ce qui constitue une puissance considérable au service des idées que nous voulons propager dans la population arabe »44. En apparence, cela paraît coïncider avec la politique d’intégration romaine, mais la perspective est inverse les auxilia qui ne servent pas dans leur province d’origine, qui combattent aux côtés des légions, face à un ennemi qui n’est pas leur semblable, qui finissent intégrés dans la collectivité citoyenne, n’ont rien de commun avec les supplétifs français, qui restent attachés à leur pays et à leur condition, dont l’utilisation est justifiée par des faiblesses de l’armée française. Les auxiliaires romains, étroitement complémentaires des légionnaires, sont à la fois intégrés à des corps d’armée dans l’Empire et identifiés par leur appartenance à des unités définies ; il pourrait sembler que les supplétifs, le plus souvent amalgamés par petits groupes dans des régiments réguliers français, sont mieux assimilés que les auxiliaires romains, mais le but est d’éviter qu’un isolement identitaire ne leur inspire des aspirations d’égalité. Ce n’est pas un hasard si l’unique tombe de supplétif de la guerre de 1870 sur le territoire français est anonyme, dédiée au Turco »45. 46 Une ordonnance du 21 mars 1831 crée deux escadrons de chasseurs numides » ou chasseurs algérie ... 47 Créé en 1854-55, à la suite des trois autres, ce régiment de zouaves de la Garde impériale » d’ ... 18On voit surgir ici et là quelques rappels antiques, comme les adjectifs maure », ou numide » qui fut accolé à un titre d’unité de cavalerie46 ; la figure de porte-drapeau zouave dont la hampe est surmontée d’une aigle a l’air romain, mais cet accessoire est un héritage du Second empire47. 48 Azan 1925, p. 59. 19Le seul parallèle explicite entre auxilia et supplétifs que j’ai trouvé date de la première moitié du xxe s., et est ambigu Les soldats numides d’Annibal ont pu, sans autre attirail que quelque éléphants et sans l’appui même de leur patrie, traverser l’Espagne, la Gaule, les Alpes pour aller dominer la puissante Italie ; leurs descendants, éclairés par le génie pacifique de la France, et équipés de tous les perfectionnements de la science moderne, sauront atteindre à travers le Sahara et mettre en valeur les richesses incalculables qui demeurent inexploitées dans les immenses territoires de l’Afrique française »48. La comparaison n’est pas établie avec les auxilia romains, mais avec les ennemis puniques venus attaquer les Romains jusque dans leur patrie ; et elle aboutit à une instrumentalisation des supplétifs au profit des Français ils vont contribuer à étendre la domination de la métropole sur l’Afrique noire. 49 Formée par le général de Monsabert, elle est composée de trois régiments de tirailleurs 3e et 7e ... 50 Monsabert 2000, p. 194 Nous sommes, vis-à-vis des Alliés, ce que nos indigènes sont vis-à-vis ... 51 Juin 1959, p. 264. Sur la participation de la division à la campagne d’Italie, et les polémiques q ... 52 Heurgon 1978, p. 115. De même J. Heurgon souffla l’idée de la prise d’armes de l’unité sur le foru ... 20Je n’ai retrouvé un véritable lien qu’au milieu du xxe s. la 3e Division d’infanterie algérienne, formée en 194449, fut dotée d’un insigne composé de la Victoire de Constantine et de trois croissants tricolores, symbole traditionnellement associé aux régiments indigènes d’Afrique du nord. L’initiateur se proposait, par ce choix qui les égalait à l’armée romaine, de réhabiliter les troupes françaises déconsidérées au sein des armées alliées50. Le maréchal Alphonse Juin, natif de Bône département de Constantine, qui commanda la division lors de l’attaque du Mont Cassin, explicite C’était la division chère à mon cœur, celle de Constantine, composée de gens de chez moi et de Tunisiens, leurs voisins. Or, elle venait de révéler en quatre jours de bataille que, sous l’insigne tricolore des trois croissants qu’elle arborait fièrement, elle était la digne héritière de la iiie Augusta, la glorieuse légion de Numidie au temps de l’occupation romaine »51. Assurément, cette vision lui fut soufflée par le grand latiniste Jacques Heurgon, alors intégré à la 3e DIA dont il inspirait le commandant52. 53 Sur l’acquisition de la citoyenneté française par les légionnaires, ... 21La légion, logiquement absente de la seconde partie consacrée aux auxiliaires, est omniprésente dans la première, consacrée à la continuité entre Rome et la France en Afrique du nord. La raison en est simple même si, logistiquement, la Légion étrangère française correspond aux auxiliaires – des étrangers, non citoyens, combattant dans des unités spécifiques, engagés aux côtés des autres troupes, et recevant la citoyenneté à la fin de l’engagement53 –, elle seule, et non les auxiliaires, est invoquée par les Français pour argumenter la continuité avec Rome. Les parallèles techniques qu’on peut mettre en évidence entre auxilia et supplétifs ne sont que cela des réactions identiques à des situations identiques, même si elles ne sont pas identifiées comme telles. 22Les études anciennes dont étaient imprégnés les officiers du xixe s. sont une cause de cette vision, qui valorise la seule légion comme corps de troupe emblématique de Rome. L’exercitus Africae apparaissait comme un bloc, ces braves gens » félicités par l’empereur Hadrien qu’évoquait Gaston Boissier, une masse victorieuse indistincte venue d’Europe qui montrait la voie aux Français. L’importance numérique et stratégique des auxiliaires romains était alors inconnue, ils étaient ressentis comme les comparses insignifiants et occasionnels des prestigieuses unités légionnaires. Dans tous les cas il aurait été impossible d’insérer l’image des troupes indigènes, en partie héritées des Turcs vaincus, en partie issues de populations à combattre, dans le panorama dominant au xixe s. d’une Europe opposée aux barbares. Il fallut attendre les interventions décisives des troupes indigènes dans les guerres de libération européennes et l’affinement de la compréhension de la composition de l’armée romaine pour que le tableau se nuance, avant d’être mis en pièces à l’époque contemporaine. Haut de page Bibliographie Ageron 1995, Les supplétifs algériens dans l’armée française pendant la guerre d’Algérie », Vingtième Siècle, revue d’histoire 48, octobre-décembre, p. 3-20. Andreani A. 1889, Loi du 15 juillet 1889. 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Vous avez fait voir … qu’on ne fonde rien de stable sans le temps, et que, pour conquérir et pour coloniser une faible partie de cette Afrique, il a fallu du temps, beaucoup de temps, même au peuple qui, cependant, a été le plus grand des peuples colonisateurs, à ce peuple romain qui a fait du monde comme le domaine d’une ville ». Le prince félicite… » Boissier fait allusion au discours d’Hadrien » ; voir Les discours 2003 ; Speidel 2006. 5 Boissier 1895, p. V-VII et 25-26. 6 Cagnat 1892 ; les deux éditions 1892, 1913 sont dédiées à l’Armée française d’Afrique », formule calquée sur exercitus Africae qui, bien évidemment, ne comportait pas l’adjectif Romanus. 7 Le chant des Marocains, adapté pendant la Seconde guerre mondiale du chant de la Division Marocaine créé pendant la Première guerre, devint l’hymne de l’Armée d’Afrique, connu comme Les Africains ». Il fut interdit de 1962 à 1969, notamment parce qu’il avait été adopté par l’OAS. 8 Ranc 1877, p. 43 ; Ranc ne semble pas s’apercevoir que, en voulant railler l’armée française, il fait l’éloge d’autres colonisateurs. Voir aussi Bagnes d’Afrique 1981. 9 Cette lettre, souvent citée ainsi Ravoisié 1846, p. 46, est systématiquement reproduite dans les circulaires ministérielles organisant les honneurs funèbres rendus au duc d’Orléans Dondin-Payre 1998. Ce ne fut pas la mort prématurée du duc d’Orléans qui fit échouer le projet, qui, au contraire, faisait donc partie des hommages officiels prévus, mais la réticence du Génie et du Train qui ne voyaient ni comment tracer rapidement des routes ni comment n’utiliser que les chemins existants. 10 Exercitus Africae est employé ici non au sens strict de l’armée de la province d’Africa mais au sens métonymique de toutes les troupes romaines en garnison en Afrique du Nord. 11 Le Général Ch. Philebert, commandant la 6e Brigade en Tunisie, relatait que Pendant son séjour à Tataouin, la 6e Brigade, légitimement fière d’avoir pénétré si loin dans ces contrées jusqu’alors inconnues, a, à l’instar des légions romaines, laissé une inscription qui rappelle son passage. Sur un immense rocher qui domine la rivière et que le Génie a poli à cet effet, on a écrit en lettres gigantesques VIe Brigade de Tunisie / du 10 au 13 mai 1882 », Philebert 1895, p. 189. Plusieurs aquarelles dans Delamare 1850, ex. pl. 16, fig. 1 et p. 138 ; cf. Cagnat 1886, p. 242-243 En finissant, je vous signalerai des textes épigraphiques qui, pour n’être pas romains, n’en sont pas moins intéressants. Ce sont d’abord des inscriptions du xvie s. …, puis des inscriptions du xixe s. qui pourraient être mises en regard de certains bulletins de victoire laissés par les Romains sur la terre d’Afrique comme la suivante D’un côté de la porte du fort Clauzel à Bougie VII, p. 235 “La garnison / réduite à 900 hommes a élevé / ce fort / du 7 au 21 9bre en combattant / les 7,8,9,10,11 9bre 1835 / le Ct Larochette comdt supeur”. Ou classés parmi les mortes singulares dont un pays se fait honneur A côté de la porte du fort Clauzel VII, p 234 “A Naigeon, Ce / sapeur au 2me Rment du / Génie / tué le 20 9bre 1835 / en posant l’escalier du fort. / Ordre du jour du 13 Xbre”. Celle-ci légendée “Bougie Saldae 7bre 1844. Echelle de 0,20 pour mètre” constitue le pendant des commémorations de travaux publics romains. » 12 Nodier 1844, p. 192 La domination romaine a laissé son squelette immense couché tout entier sur ce vaste pays ; en l’étudiant, on voit ce que fut, pendant sa vie, ce colosse que rien n’a pu faire oublier depuis qu’il a disparu du monde qu’il remplissait presque seul. L’étude du système d’occupation des Romains serait d’une grande utilité ; ce n’est qu’en marchant sur leurs traces que nous donnerons une haute importance à notre magnifique conquête » ; p. 247 les Bibans que les Romains ne passèrent jamais » ; p. 249 des ruines romaines qui sont les dernières traces des Romains que l’on doive rencontrer sur cette route jusqu’à Alger » ; p. 313-314 Ce chef qui a fait flotter nos drapeaux là où les Romains avaient évité de faire flotter leurs aigles ». 13 Adrien Dauzats a réalisé plusieurs dessins préparatoires aquarellés, actuellement conservés dans les collections du musée de Chantilly ; selon les versions, l’armée n’est pas au sec, mais les pieds dans un oued, le soldat est en train de graver le rocher ou la gravure est terminée et la colonne s’éloigne ; l’inscription varie aussi Armée française 28 octobre 1839. 14 Nodier 1844, p. 263 entre la première et la seconde porte, le prince fait graver par les sapeurs armée française 1839 ». 15 Trajan fit édifier un pont et creuser la roche pour faire passer une route lors des guerres daciques du début du iie s. Une inscription, connue à l’époque moderne comme tabula Traiana, commémore cette réalisation CIL, III, 1699 = 8267. Elle se trouvait en aplomb de la route, juste au-dessus du Danube ; à la suite de la construction d’un barrage dans la seconde moitié du xxe s., le niveau du fleuve monta et l’inscription, ainsi que les vestiges du pont antique, furent déplacés dans un parc du côté serbe. Avant 2004, un homme d’affaires roumain, nommé Josif Constantin Drăgan, fit graver dans la paroi, juste en face, une immense tête du roi Décébale, qu’il légenda ainsi Decebalus rex Dragan fecit ! 16 D. M. S. Tito Flauio Maximo praefecto legionis III Augustae heredes Iulii Secundi quondam centurionis legionis suprascriptae, cui idem Maximus testamento suo monimentum sibi ex sestertium XII nummum faciendum delegauerat, Consacré aux Dieux Mânes, à Titus Flavius Maximus, préfet de la 3e légion Auguste, par les héritiers de Julius Secundus, autrefois centurion de la légion susdite, auquel le même Maximus avait, par testament, confié la mission de faire faire son tombeau pour un prix de 12 000 sesterces » CIL, VIII, 4317. 17 Dondin-Payre 2010 l’opération fut conduite avec une extrême minutie, les pierres numérotées reposées à leur ancien emplacement et la plaque funéraire latine réintégrée au-dessus du linteau. 18 Dondin-Payre 1991 ; citation Colonel Carbuccia, Archéologie de la Subdivision de Batna, manuscrit inédit, Bibliothèque de l’Institut de France MS 1369. Carbuccia développe Ce monument le tombeau menaçait ruine de toutes parts ; je prescrivis immédiatement de le démonter pour le reconstruire, trop heureux en ma qualité de Colonel de la 2e Légion étrangère française de rendre hommage à l’un des chefs de cette immortelle 3e Légion qui a laissé dans ce pays d’impérissables ruines ». … La garnison profitant de ce jour pour une promenade militaire est venue y [à la pose de la pierre] assister et a rendu les honneurs militaires au chef de la 3e légion Auguste par un feu de bataillon, puis la garnison a défilé devant le monument funéraire ». Carbuccia modifie l’expression de son grade pour refléter celui de l’officier romain 2e légion étrangère française au lieu de 2e régiment de légion étrangère ou 2e Étranger. 19 Pellissier de Reynaud 1844, I, p. 142-143. Pellissier poursuit Une seule chose embarrassait un peu les commentateurs de la proclamation du général Clauzel il y était question, comme dans celle du vainqueur des Pyramides, d’un certain nombre de siècles qui contemplaient l’armée française le chiffre variant selon les copies, les uns l’appliquaient à l’Atlas lui-même – qui certainement porte sur ses cimes bien des siècles écoulés ; d’autres pensaient qu’il s’agissait d’un antique tumulus, connu dans le pays sous le nom de Koubar-el-Roumia Tombeau de la Chrétienne – que l’on aperçoit de Mouzaïa, sur une colline au nord du pays des Hadjoutes ; enfin quelques plaisants prétendirent que les siècles qui nous contemplaient n’étaient autres que certains généraux que nous avait envoyés la Jeune France de Juillet, et qui, arrivés au terme d’une carrière fort honorable sans doute, semblaient se survivre à eux-mêmes ». 20 Le Bohec 1989b. 21 Benseddik 1982 ; Le Bohec 1989c. 22 Holder 1980 ; Benseddik 1982. 23 Y. Le Bohec 1989c, p. 33 estime que les formules ont la même signification. Sur les opérations militaires en Afrique romaine, La guerre 2014. 24 Azan 1936. La dénomination Armée d’Afrique » continua à s’appliquer, outre aux troupes qui conquirent la Régence d’Alger, à celles de Tunisie, du Maroc et du Sahara, toutes armes et spécialités confondues marine et armée de l’air comprises. L’Armée d’Afrique est, entre autres, le nom d’une revue, sous-titrée Organe de liaison entre les officiers des réserves Algérie-Tunisie et Maroc et leurs camarades de l’active », parue de 1924 à 1929 à Alger. 25 À l’origine, le mot supplétif » renvoie globalement aux hommes jugés inaptes au service au front et insérés dans des services auxiliaires non combattants, ou aux services annexes services de santé, de secrétariat, d’habillement ainsi qu’aux femmes, aux débuts de leur incorporation. Il semble n’être apparu qu’au début du xxe s., lors de la conquête du Maroc ; d’autres mots ont eu cours aussi partisans », irréguliers », auxiliaires indigènes ». Voir Andreani 1889, p. 98-100. Historique dans Ageron 1995, p. 3-5 ; Frémeaux 2009. 26 Le Bohec 1989a, p. 26-29 certaines unités d’infanterie, dites montées », comportent un certain nombre de cavaliers. 27 Le Bohec 1989c, p. 145 note 68 bibliographie antérieure sur les numeri . 28 Ainsi, les goums marocains sont des unités permanentes contrairement aux goums algériens. Au Maroc on reprit la création des goums en 1908 ; ces unités subsisteront jusqu’en 1956, quand elles seront intégrées à l’Armée royale. 29 Après les guerres de Crimée et de 1870 voir note 45, pour les guerres mondiales. 30 Hamdoune 1999. 31 Azan 1925 ; citation, p. 9. 32 Hamdoune 1999, p. 2. 33 Une des manifestations de cette improvisation est l’incorporation des Volontaires de la Charte » ; le gouvernement né de la révolution de 1830 se débarrassa de l’assemblage complètement hétéroclite de volontaires qui devaient exporter la révolution en Espagne en 1830 et de combattants des barricades à Paris en les envoyant en Algérie où ils furent incorporés à un régiment de zouaves ; l’échec fut total, et au bout de quelques mois le général Berthezène décida de former des unités de zouaves entièrement indigènes. Les volontaires parisiens passèrent alors dans les bataillons auxiliaires d’Afrique », qui, regroupés, formeront le 67e régiment d’infanterie, voir Galibert 1844, p. 401-402 ; Sessions 2010. 34 Frémeaux 2009, p. 1-5. 35 L’armée d’Afrique comptait au départ trois escadrons de cavalerie chaque escadron compte environ 150 hommes un au 13e régiment de Chasseurs, deux au 17e. Peu employés jusqu’à la prise d’Alger, ils se révélèrent très vite inefficaces face à la rapidité et la dextérité des cavaliers arabes. 36 Les expulsés, dont le nombre était estimé à 1500, furent dirigés vers Smyrne et l’Asie Mineure Shuval 2000, p. 326-328. 37 Yusuf, figure légendaire de l’armée d’Afrique, devint général en 1856. Le Ministère de la Guerre n’entérina l’insertion des spahis réguliers dans l’Armée d’Afrique qu’en 1834. Septembre 1834 création des spahis réguliers d’Alger ; 10 juin 1835 création des spahis réguliers de Bône ; 13 août 1836 création des spahis réguliers d’Oran. Ils sont alors désignés comme corps de cavalerie indigène » et sont organisés en régiment en 1845. 38 Quand Clauzel succéda à Bourmont en septembre 1830, il trouva 500 zouaves déjà réunis à Alger, 2000 étant prêts à les rejoindre. Sur toutes les troupes indigènes en Algérie, Brunon 1955 ; Montagnon 2012 ; Champeaux 2013, p. 1-5. 39 Arrêté du 1 octobre 1830 Il sera formé un ou plusieurs bataillons de zouaves ». Sur 22 officiers 6 sont indigènes, sur 673 sous-officiers et hommes de troupes 31 sont français ; au fil du temps la proportion de Français s’accrut, les indigènes se dirigeant plutôt vers les spahis. Les unités de zouaves furent restructurées à plusieurs reprises en 1842 3 bataillons sont organisés en un régiment ; en février 1852 3 régiments sont créés, un par province Alger, Oran, Constantine, à partir des 3 anciens bataillons. En mars 1855, un régiment des zouaves de la garde est créé, qui deviendra le 4e régiment en 1870. 40 Azan 1925 ; Willing 1996 ; Frémeaux 2009. Voir note 45. 41 Si les unités nouvelles extraordinaires ne deviennent pas des éléments fixes d’une armée régulière, elles disparaissent naturellement quand l’utilité spécifique qui a suscité leur création n’a plus cours. 42 Illustrations, voir 43 1er Tirailleurs d’Épinal reconstitué comme régiment régulier en 1994 ; 1er Spahis de Valence reconstitué comme régiment régulier en 1984. 44 Cité par Frémeaux 2009, p. 4 ; Azan 1925 ; Iani 2009. 45 Turco à l’origine fantassin, voir note 40 est devenu dans la langue commune un terme générique désignant tout membre d’une troupe indigène. Ici, le 5 décembre 1870, a succombé en défendant la patrie un Turco. Seul par cinq décharges successives, il arrêta un régiment prussien, et le bras cassé, il tira quatre fois encore, puis tomba criblé de balles. L’héroïsme est un baptême. Dieu lui fasse miséricorde ». Cet éloge funèbre, dont la tonalité chrétienne finale est révélatrice, fut rédigé par le lieutenant-colonel Testerode sans doute Eugène-Paul, du 36e régiment d’Infanterie de Ligne qui commandait l’unité dans laquelle était incorporé ce fantassin musulman resté anonyme, auquel il fit ériger en 1886 un mausolée en forme de pyramide près de Chanteau dans le Loiret. Plus tard, le Souvenir Français aménagea, au même cimetière de Chanteau, un tombeau de style pseudo-musulman conforme aux critères définis par l’armée française ; il s’agit sans doute de la première sépulture de soldat supplétif en métropole, voir Renard 2014. À Juranville, toujours dans le Loiret, un Turco est nommé, avec une orthographe erronée, sur la plaque et non sur une tombe apposée non par une autorité militaire, mais par le Souvenir français, sur la maison au Pavé de Juranville où est réputé s’être déroulé l’épisode relaté dans l’éloge funèbre À la Mémoire de Hamed-ben-Kacy, soldat au 3e Régiment de Tirailleurs Algériens qui, retranché dans cette maison, s’est défendu avec acharnement contre un grand nombre de Prussiens et en a tué sept avant de succomber. 28 novembre 1870. À nous le souvenir, à lui l’immortalité », voir 46 Une ordonnance du 21 mars 1831 crée deux escadrons de chasseurs numides » ou chasseurs algériens » ; ces cavaliers sont aussi désignés par l’oxymore zouaves fantassins à cheval » parce que, par commodité, ils sont jumelés à un bataillon de zouaves constitué au même moment ; c’est comme si on avait appelé légionnaires » les cavaliers des ailes attachées aux légions romaines. 47 Créé en 1854-55, à la suite des trois autres, ce régiment de zouaves de la Garde impériale » d’où l’aigle est aussi connu comme 4e régiment de zouaves. Il fut dissous en 1870 ; ; Notices historiques sur le Corps des Zouaves 1830-1962, 48 Azan 1925, p. 59. 49 Formée par le général de Monsabert, elle est composée de trois régiments de tirailleurs 3e et 7e Tirailleurs algériens, 4e Tirailleurs tunisiens. La Victoire de Constantine, expressément choisie pour figurer sur cet emblème, est une statuette romaine découverte dans la casbah de Constantine lors de travaux, en 1855 Audollent 1896 ; une réplique fut placée au sommet du monument aux morts de la guerre de 1914, lui-même en forme d’arc de triomphe romain. 50 Monsabert 2000, p. 194 Nous sommes, vis-à-vis des Alliés, ce que nos indigènes sont vis-à-vis de nous. Ah, quand la France reprendra-t-elle sa place ? ». 51 Juin 1959, p. 264. Sur la participation de la division à la campagne d’Italie, et les polémiques qu’elle suscita, Baris 2007. 52 Heurgon 1978, p. 115. De même J. Heurgon souffla l’idée de la prise d’armes de l’unité sur le forum de Pompéi illustration, R. Maumet, Montsabert le Romain, 53 Sur l’acquisition de la citoyenneté française par les légionnaires, ; elle peut être demandée à partir de trois ans de service ; elle est accordée après blessure au combat. Dans tous les cas le légionnaire peut la de page Pour citer cet article Référence papier Monique Dondin-Payre, Les auxiliaires militaires de l’armée d’Afrique héritiers de l’exercitus Africae ? », Antiquités africaines, 56 2020, 357-364. Référence électronique Monique Dondin-Payre, Les auxiliaires militaires de l’armée d’Afrique héritiers de l’exercitus Africae ? », Antiquités africaines [En ligne], 56 2020, mis en ligne le 01 décembre 2020, consulté le 19 août 2022. URL ; DOI de page
Fierd'être Vietnamien ? Entre les Asiatiques et les Africains du nord, c’est le jour et la nuit Il serait temps qu’on cesse de nous bassiner avec le prétendu racisme des Français, il serait temps qu’on cesse de nous culpabiliser avec notre passé colonial et notre histoire de France, qui seraient soi-disant responsables de l’échec de l’intégration et des rancœurs
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Il borde la Guinée au nord-ouest, le Libéria à l’ouest, le Mali au nord-ouest, le Burkina Faso au nord-est, le Ghana à l’est et le golfe de Guinée océan Atlantique au sud. La langue officielle de la république est le français, les langues autochtones locales étant également largement utilisées, notamment le baoulé, le dioula, le dan, Anyin et cebaara sénoufo. Au total, il y a environ 78 langues différentes parlées en Côte d’Ivoire. Le pays compte de grandes populations de musulmans, de chrétiens principalement catholiques romains et de diverses religions sa colonisation par les Européens, la Côte d’Ivoire abritait plusieurs États, dont Gyaaman, l’Empire Kong et Baoulé. La région est devenue un protectorat de la France en 1843 et a été consolidée en tant que colonie française en 1893 au milieu de la ruée européenne pour l’Afrique. Elle a obtenu son indépendance en 1960, dirigée par Félix Houphouët-Boigny, qui a dirigé le pays jusqu’en 1993. Relativement stable par rapport aux normes régionales, la Côte d’Ivoire a établi des liens politiques et économiques étroits avec ses voisins ouest-africains tout en maintenant des relations étroites avec l’Occident , en particulier la France. La Côte d’Ivoire a connu un coup d’État en 1999 et deux guerres civiles pour des motifs religieux, d’abord entre 2002 et 2007 et de nouveau en 2010-2011. En 2000, le pays a adopté une nouvelle constitution. La Côte d’Ivoire est une république dotée d’un fort pouvoir exécutif confié à son président. Grâce à la production de café et de cacao, le pays était une puissance économique en Afrique de l’Ouest dans les années 60 et 70, bien qu’il ait traversé une crise économique dans les années 80, contribuant à une période de troubles politiques et sociaux. Ce n’est que vers 2014 que le produit intérieur brut a de nouveau atteint le niveau de son pic dans les années 70. Au 21e siècle, l’économie ivoirienne a été largement basée sur le marché, et elle dépend encore fortement de l’agriculture, la production de cultures de rente des petits exploitants étant de la Côte d’IvoireMigration terrestreLa première présence humaine en Côte d’Ivoire a été difficile à déterminer car les restes humains n’ont pas été bien préservés dans le climat humide du pays. Cependant, des fragments d’armes et d’outils récemment trouvés en particulier, des haches polies coupées dans le schiste et des restes de cuisine et de pêche ont été interprétés comme une indication possible d’une grande présence humaine pendant la période du Paléolithique supérieur 15 000 à 10 000 avant JC. ou au minimum, la période néolithique. Les premiers habitants connus de la Côte d’Ivoire ont laissé des traces éparses sur tout le territoire. Les historiens pensent qu’ils ont tous été déplacés ou absorbés par les ancêtres des habitants indigènes actuels, qui ont migré vers le sud dans la région avant le 16e siècle. Ces groupes comprenaient les Ehotilé Aboisso, Kotrowou Fresco, Zéhiri Grand Lahou, Ega et Diès Divo. Périodes pré-islamique et islamique La première histoire enregistrée apparaît dans les chroniques des commerçants nord-africains berbères, qui, dès les premiers temps romains, ont mené un commerce de caravanes à travers le Sahara en sel, esclaves, or et autres marchandises. Les terminaux sud des routes commerciales transsahariennes étaient situés à la lisière du désert, et à partir de là, le commerce complémentaire s’étendait jusqu’au sud jusqu’à la lisière de la forêt tropicale. Les terminaux les plus importants, Djenné, Gao et Tombouctou, sont devenus de grands centres commerciaux autour desquels les grands empires soudanais se sont développés. En contrôlant les routes commerciales avec leurs puissantes forces militaires, ces empires ont pu dominer les États voisins. Les empires soudanais sont également devenus des centres d’éducation islamique. L’islam a été introduit dans l’ouest du Soudan par des commerçants musulmans berbères d’Afrique du Nord; il s’est propagé rapidement après la conversion de nombreux dirigeants importants. À partir du 11ème siècle, époque à laquelle les dirigeants des empires soudanais avaient embrassé l’islam, il s’est propagé vers le sud dans les régions nord de la Côte d’Ivoire contemporaine. L’Empire du Ghana, le plus ancien des empires soudaniques, a prospéré dans la région englobant l’actuel sud-est de la Mauritanie et le sud du Mali entre le IVe et le XIIIe siècle. Au sommet de sa puissance au XIe siècle, ses royaumes s’étendaient de l’océan Atlantique à Tombouctou. Après le déclin du Ghana, l’Empire du Mali est devenu un puissant État musulman, qui a atteint son apogée au début du 14e siècle. Le territoire de l’empire du Mali en Côte d’Ivoire était limité à l’angle nord-ouest autour d’Odienné. Son lent déclin à partir de la fin du XIVe siècle a fait suite à une discorde interne et à des révoltes d’États vassaux, dont l’un, Songhai, a prospéré en tant qu’empire entre le XIVe et le XVIe siècle. Songhai a également été affaibli par la discorde interne, qui a conduit à une guerre entre factions. Cette discorde a stimulé la plupart des migrations vers le sud en direction de la ceinture forestière. La forêt tropicale dense qui couvre la moitié sud du pays, a créé des barrières aux organisations politiques à grande échelle qui avaient vu le jour dans le nord. Les habitants vivaient dans des villages ou des grappes de villages ; leurs contacts avec le monde extérieur ont été filtrés par les commerçants longue distance. Les villageois vivaient de l’agriculture et de la moderne pré-européenneCinq États importants ont prospéré en Côte d’Ivoire au cours de la période pré-européenne du début de la modernité. L’empire musulman de Kong a été établi par les Jola au début du XVIIIe siècle dans la région centre-nord habitée par les Sénoufo, qui avaient fui l’islamisation sous l’empire du Mali. Bien que Kong soit devenu un centre prospère d’agriculture, de commerce et d’artisanat, la diversité ethnique et la discorde religieuse ont progressivement affaibli le royaume. En 1895, la ville de Kong serait mise à sac et conquise par Samori Ture de l’empire Wassoulou. Le royaume d’Abron de Gyaaman a été établi au 17ème siècle par un groupe Akan, l’Abron, qui avait fui la confédération Ashanti en développement d’Asanteman dans l’actuel Ghana. Depuis leur colonie au sud de Bondoukou, les Abron ont progressivement étendu leur hégémonie sur le peuple Dyula à Bondoukou, qui étaient des arrivées récentes de la ville marchande de Begho. Bondoukou est devenu un important centre de commerce et d’islam. Les érudits coraniques du royaume ont attiré des étudiants de toutes les régions de l’Afrique de l’Ouest. Au milieu du XVIIe siècle dans le centre-est de la Côte d’Ivoire, d’autres groupes Akan fuyant l’Asante ont établi un royaume Baoulé à Sakasso et deux royaumes Agni, Indénié et Sanwi. Les Baoulé, comme les Ashanti, ont développé une structure politique et administrative hautement centralisée sous trois dirigeants successifs. Il s’est finalement divisé en chefferies plus petites. Malgré l’éclatement de leur royaume, les Baoulé résistent fortement à l’asservissement français. Les descendants des dirigeants des royaumes Agni ont tenté de conserver leur identité distincte longtemps après l’indépendance de la Côte d’Ivoire; aussi tard qu’en 1969, les Sanwi ont tenté de se détacher de la Côte d’Ivoire et de former un royaume indépendant. Le roi actuel de Sanwi est Amon N’Douffou V depuis 2005. Etablissement de la règle françaiseLes premiers postes en Côte d’Ivoire comprenaient un à Assinie et un autre à Grand Bassam, qui devint la première capitale de la colonie. Les traités prévoyaient la souveraineté française au sein des postes, et des privilèges commerciaux en échange d’honoraires ou de coutumes payés annuellement aux chefs locaux pour l’utilisation des terres. L’arrangement n’était pas entièrement satisfaisant pour les Français, car les échanges étaient limités et des malentendus sur les obligations conventionnelles étaient souvent apparus. Néanmoins, le gouvernement français a maintenu les traités dans l’espoir de développer le commerce. La France souhaitait également maintenir une présence dans la région pour endiguer l’influence croissante des Britanniques le long des côtes du golfe de Guinée. Les Français ont construit des bases navales pour éloigner les commerçants non français et ont commencé une pacification systématique de l’intérieur pour arrêter les raids sur leurs colonies. Ils n’y sont parvenus qu’après une longue guerre dans les années 1890 contre des membres de la tribu Mandinka, principalement de Gambie. Cependant, les raids des Baoulé et d’autres tribus orientales se sont poursuivis jusqu’en 1917. [citation nécessaire] La défaite de la France dans la guerre franco-prussienne en 1871 et l’annexion subséquente par l’Allemagne de la province française d’Alsace-Lorraine ont amené le gouvernement français à abandonner ses ambitions coloniales et à retirer ses garnisons militaires de ses postes de traite ouest-africains, les laissant dans les soins des commerçants résidents. Le poste de traite de Grand Bassam en Côte d’Ivoire a été confié à un expéditeur marseillais, Arthur Verdier, qui en 1878 a été nommé résident de l’établissement de Côte d’Ivoire. En 1886, pour appuyer ses prétentions d’occupation effective, la France reprend à nouveau le contrôle direct de ses postes de traite côtiers ouest-africains et se lance dans un programme accéléré d’exploration à l’intérieur. En 1887, le lieutenant Louis Gustave Binger a commencé un voyage de deux ans qui a traversé des parties de l’intérieur de la Côte d’Ivoire. À la fin du voyage, il avait conclu quatre traités établissant des protectorats français en Côte d’Ivoire. Toujours en 1887, l’agent de Verdier, Marcel Treich-Laplène, négocia cinq accords supplémentaires qui étendirent l’influence française des eaux d’amont du bassin du fleuve Niger à travers la Côte d’Ivoire. Époque coloniale françaiseÀ la fin des années 1880, la France avait établi le contrôle des régions côtières de la Côte d’Ivoire et, en 1889, la Grande-Bretagne a reconnu la souveraineté française dans la région. La même année, la France nomme Treich-Laplène gouverneur en titre du territoire. En 1893, la Côte d’Ivoire est devenue une colonie française et le capitaine Binger a été nommé gouverneur. Des accords avec le Libéria en 1892 et avec la Grande-Bretagne en 1893 ont déterminé les limites est et ouest de la colonie, mais la limite nord n’a été fixée qu’en 1947 en raison des efforts du gouvernement français pour attacher des parties de la Haute-Volta aujourd’hui Burkina Faso et Soudan français aujourd’hui Mali en Côte d’Ivoire pour des raisons économiques et administratives. L’objectif principal de la France était de stimuler la production des exportations. Des cultures de café, de cacao et d’huile de palme ont rapidement été plantées le long de la côte. La Côte d’Ivoire s’est distinguée comme le seul pays d’Afrique de l’Ouest avec une population importante de colons; ailleurs en Afrique occidentale et centrale, les Français et les Britanniques étaient en grande partie des bureaucrates. En conséquence, les citoyens français possédaient un tiers des plantations de cacao, de café et de bananes et ont adopté le système local de travail au long des premières années de la domination française, des contingents militaires français ont été envoyés à l’intérieur des terres pour établir de nouveaux postes. Une partie de la population indigène et des anciens propriétaires d’esclaves ont résisté aux colons français. Parmi ceux qui ont offert la plus grande résistance, Samori Ture, qui dans les années 1880 et 1890 a conquis ses voisins, rétabli l’esclavage et fondé l’Empire Wassoulou, qui s’étendait sur de grandes parties de l’actuelle Guinée, du Mali, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. La grande armée bien équipée de Samori Ture, qui pouvait fabriquer et réparer ses propres armes à feu, a attiré un certain soutien dans toute la région de la part de chefs qui cherchaient à affronter les deux parties. Les Français ont répondu à l’expansion et à la conquête de Samori Ture par des pressions militaires. Les campagnes françaises contre Samori Ture, qui rencontrent une plus grande résistance que d’habitude dans les guerres tribales, s’intensifient au milieu des années 1890 jusqu’à sa capture en 1898 et la dissolution de son empire. L’imposition par la France d’une taxe d’entrée en 1900 pour soutenir le programme de travaux publics de la colonie a provoqué des protestations inattendues. Beaucoup d’Ivoiriens considéraient la taxe comme une violation des traités de protectorat parce qu’ils estimaient que la France exigeait l’équivalent d’un coutume des rois locaux, plutôt que l’inverse. Beaucoup, en particulier à l’intérieur, considéraient également la taxe comme un symbole humiliant de soumission. En 1905, les Français ont officiellement aboli l’esclavage dans la majeure partie de l’Afrique occidentale française. De 1904 à 1958, la Côte d’Ivoire faisait partie de la Fédération de l’Afrique de l’Ouest française. C’était une colonie et un territoire d’outre-mer sous la Troisième République. Pendant la Première Guerre mondiale, la France a organisé des régiments de Côte d’Ivoire pour combattre en France et les ressources des colonies ont été rationnées de 1917 à 1919. Quelque 150 000 hommes ivoiriens sont morts pendant la Première Guerre mondiale. Jusqu’à la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, les affaires gouvernementales en Afrique occidentale française étaient administrées depuis Paris. La politique de la France en Afrique de l’Ouest se reflète principalement dans sa philosophie d’association», ce qui signifie que tous les Africains de Côte d’Ivoire sont officiellement des sujets» français, mais sans droit de représentation en Afrique ou en politique coloniale française intègre des notions d’assimilation et d’association. Basée sur la supériorité supposée de la culture française, dans la pratique, la politique d’assimilation signifiait l’extension de la langue, des institutions, des lois et des coutumes françaises aux colonies. La politique d’association affirmait également la supériorité des Français dans les colonies, mais elle impliquait différentes institutions et systèmes de lois pour le colonisateur et le colonisé. Dans le cadre de cette politique, les Africains de Côte d’Ivoire ont été autorisés à conserver leurs propres coutumes dans la mesure où elles étaient compatibles avec les intérêts français, comme l’abolition récente de la traite négrière. Une élite indigène formée à la pratique administrative française formait un groupe intermédiaire entre Français et Africains. Après 1930, un petit nombre d’Ivoiriens occidentalisés ont obtenu le droit de demander la nationalité française. La plupart des Ivoiriens, cependant, étaient classés comme sujets français et étaient régis par le principe d’association. En tant que sujets de la France, les autochtones n’appartenant pas à l’élite civilisée susmentionnée n’avaient aucun droit politique. Ils ont été rédigés pour travailler dans les mines, dans les plantations, en tant que porteurs et sur des projets publics dans le cadre de leur responsabilité fiscale. Ils devaient servir dans l’armée et étaient soumis à l’indigénat, un système de droit distinct. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy est resté sous contrôle jusqu’en 1942, lorsque les troupes britanniques ont envahi sans grande résistance. Winston Churchill a rendu le pouvoir aux membres du gouvernement provisoire du général Charles de Gaulle. En 1943, les Alliés avaient rendu l’Afrique de l’Ouest française aux Français. La Conférence de Brazzaville de 1944, la première Assemblée constituante de la Quatrième République en 1946, et la gratitude de la France pour la loyauté africaine pendant la Seconde Guerre mondiale, ont conduit à de profondes réformes gouvernementales en 1946. La citoyenneté française a été accordée à tous les sujets » africains, le le droit de s’organiser politiquement a été reconnu et diverses formes de travail forcé ont été abolies. Entre les années 1944-1946, de nombreuses conférences nationales et assemblées constituantes ont eu lieu entre le régime français de Vichy et les gouvernements provisoires de Côte d’Ivoire. Des réformes gouvernementales ont été mises en place à la fin de 1946, qui ont accordé la nationalité française à tous les sujets » africains sous le contrôle colonial des 1958, les gouverneurs nommés à Paris administraient la colonie de Côte d’Ivoire, en utilisant un système d’administration directe et centralisée qui laissait peu de place à la participation ivoirienne à l’élaboration des politiques. Alors que les administrations coloniales britanniques ont adopté des politiques de division et de gouvernement ailleurs, appliquant des idées d’assimilation uniquement à l’élite éduquée, les Français souhaitaient s’assurer que la petite mais influente élite était suffisamment satisfaite du statu quo pour s’abstenir de tout sentiment anti-français. Bien que fortement opposés aux pratiques associatives, les Ivoiriens instruits pensaient qu’ils parviendraient à l’égalité avec leurs pairs français par l’assimilation plutôt que par une indépendance totale de la France. Cependant, après la mise en œuvre de la doctrine de l’assimilation à travers les réformes d’après-guerre, les dirigeants ivoiriens ont réalisé que même l’assimilation impliquait la supériorité des Français sur les Ivoiriens. Certains d’entre eux pensaient que la discrimination et l’inégalité politique ne prendraient fin qu’avec l’indépendance; d’autres pensaient que le problème de la division entre la culture tribale et la modernité se Houphouët-Boigny, fils d’un chef baoulé, est devenu le père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. En 1944, il a formé le premier syndicat agricole du pays pour les producteurs de cacao africains comme lui. Furieux que la politique coloniale favorise les propriétaires de plantations français, les membres du syndicat se sont unis pour recruter des travailleurs migrants pour leurs propres exploitations. Houphouët-Boigny a rapidement pris de l’importance et en moins d’un an a été élu au Parlement français à Paris. Un an plus tard, les Français ont aboli le travail forcé. Houphouët-Boigny a établi une relation forte avec le gouvernement français, exprimant la conviction que la Côte d’Ivoire bénéficierait de la relation, ce qu’elle a fait pendant de nombreuses années. La France l’a nommé ministre, le premier Africain à devenir ministre dans un gouvernement européen. Un tournant dans les relations avec la France a été atteint avec la loi de 1956 sur la réforme de l’outre-mer, qui a transféré un certain nombre de pouvoirs de Paris aux gouvernements territoriaux élus de l’Afrique occidentale française et a également supprimé les inégalités de vote restantes. En 1958, la Côte d’Ivoire est devenue un membre autonome de la Communauté française, qui avait remplacé l’Union française. A l’indépendance 1960, le pays était facilement le plus prospère de l’Afrique de l’Ouest française, contribuant à plus de 40% des exportations totales de la région. Lorsque Houphouët-Boigny est devenu le premier président, son gouvernement a offert aux agriculteurs de bons prix pour leurs produits afin de stimuler davantage la production, ce qui a été stimulé par une importante immigration de travailleurs des pays voisins. La production de café a considérablement augmenté, propulsant la Côte d’Ivoire au troisième rang de la production mondiale, derrière le Brésil et la Colombie. En 1979, le pays était le premier producteur mondial de cacao. Il est également devenu le premier exportateur africain d’ananas et d’huile de palme. Des techniciens français ont contribué au miracle ivoirien». Dans d’autres pays africains, les gens ont chassé les Européens après l’indépendance, mais en Côte d’Ivoire, ils ont afflué. La communauté française est passée de seulement 30 000 avant l’indépendance à 60 000 en 1980, pour la plupart des enseignants, des gestionnaires et des conseillers. Pendant 20 ans, l’économie a maintenu un taux de croissance annuel de près de 10%, le plus élevé des pays africains non exportateurs de pétrole. Administration Houphouët-Boigny Le régime de parti unique de Houphouët-Boigny n’était pas susceptible de compétition politique. Laurent Gbagbo, qui allait devenir président de la Côte d’Ivoire en 2000, a dû fuir le pays dans les années 1980, après avoir provoqué la colère de Houphouët-Boigny en fondant le Front populaire ivoirien. Houphouët-Boigny a misé sur son large appel à la population, qui a continué de l’élire. Il a été critiqué pour son accent sur le développement de projets à grande échelle. Beaucoup estimaient que les millions de dollars dépensés pour transformer son village natal, Yamoussoukro, en nouvelle capitale politique étaient gaspillés ; d’autres ont soutenu sa vision de développer un centre pour la paix, l’éducation et la religion au cœur du pays. Au début des années 80, la récession mondiale et une sécheresse locale ont provoqué des ondes de choc dans l’économie ivoirienne. En raison de la surexploitation du bois et de l’effondrement des prix du sucre, la dette extérieure du pays a triplé. Le crime a augmenté de façon spectaculaire à Abidjan, car un afflux de villageois a exacerbé le chômage provoqué par la récession. En 1990, des centaines de fonctionnaires se sont mis en grève, rejoints par des étudiants pour protester contre la corruption institutionnelle. Les troubles ont forcé le gouvernement à soutenir la démocratie multipartite. Houphouët-Boigny est devenu de plus en plus faible et est décédé en 1993. Il a favorisé Henri Konan Bédié comme son BédiéEn octobre 1995, Bédié a été massivement réélu contre une opposition fragmentée et désorganisée. Il a resserré son emprise sur la vie politique, emprisonnant plusieurs centaines de partisans de l’opposition. En revanche, les perspectives économiques se sont améliorées, du moins superficiellement, avec une baisse de l’inflation et une tentative de désendettement à Houphouët-Boigny, qui a fait très attention à éviter tout conflit ethnique et a laissé l’accès aux postes administratifs ouverts aux immigrés des pays voisins, Bedié a insisté sur le concept d’Ivoirité pour exclure son rival Alassane Ouattara, qui avait deux parents du nord de la Côte d’Ivoire, de se présenter future élection présidentielle. Étant donné que les personnes originaires de pays étrangers constituent une grande partie de la population ivoirienne, cette politique excluait de nombreuses personnes de nationalité ivoirienne et les relations entre les différents groupes ethniques se sont tendues, ce qui a entraîné deux guerres civiles au cours des décennies d’État militaire de 1999De même, Bedié a exclu de nombreux opposants potentiels de l’armée. Fin 1999, un groupe d’officiers mécontents a organisé un coup d’État militaire, mettant le général Robert Guéï au pouvoir. Bedié s’est enfui en exil en France. La nouvelle direction a réduit la criminalité et la corruption, et les généraux ont fait pression pour l’austérité et ont fait campagne dans les rues pour une société moins de Gbagbo Une élection présidentielle a eu lieu en octobre 2000 au cours de laquelle Laurent Gbagbo a rivalisé avec Guéï, mais ce n’était pas pacifique. La préparation des élections a été marquée par des troubles militaires et civils. Suite à un soulèvement public qui a fait environ 180 morts, Guéï a été rapidement remplacé par Gbagbo. Alassane Ouattara a été disqualifié par la Cour suprême du pays en raison de sa prétendue nationalité burkinabé. La constitution actuelle et réformée plus tard ne permettait pas aux non-citoyens de se présenter à la présidence. Cela a déclenché de violentes manifestations au cours desquelles ses partisans, principalement du nord du pays, ont combattu la police anti-émeute dans la capitale, civile ivoirienne Aux premières heures du 19 septembre 2002, alors que le président se trouvait en Italie, un soulèvement armé s’est produit. Les troupes qui devaient être démobilisées se sont mutinées, lançant des attaques dans plusieurs villes. La bataille pour la caserne principale de gendarmerie à Abidjan a duré jusqu’au milieu de la matinée, mais à l’heure du déjeuner, les forces gouvernementales avaient sécurisé Abidjan. Ils avaient perdu le contrôle du nord du pays et les forces rebelles ont fait leur forteresse dans la ville de Bouaké, dans le nord du pays. Les rebelles ont menacé de repartir pour Abidjan, et la France a déployé des troupes depuis sa base dans le pays pour arrêter leur progression. Les Français ont déclaré qu’ils protégeaient leurs propres citoyens du danger, mais leur déploiement a également aidé les forces gouvernementales. Le fait que les Français aidaient l’une ou l’autre partie n’était pas établi comme un fait; mais chaque camp accusait les Français de soutenir le camp opposé. La question de savoir si les actions françaises ont amélioré ou aggravé la situation à long terme est contestée. Ce qui s’est exactement passé cette nuit-là est également contesté. Le gouvernement a affirmé que l’ancien président Robert Guéï avait mené une tentative de coup d’État, et la télévision d’État a montré des photos de son cadavre dans la rue; Les demandes reconventionnelles ont déclaré que lui et 15 autres personnes avaient été assassinés à son domicile et que son corps avait été transporté dans les rues pour l’incriminer. Alassane Ouattara s’est réfugié à l’ambassade d’Allemagne ; sa maison avait été incendiée. Le président Gbagbo a interrompu son voyage en Italie et, à son retour, a déclaré, dans une allocution télévisée, que certains rebelles se cachaient dans les bidonvilles où vivaient des travailleurs migrants étrangers. Des gendarmes et des justiciers ont rasé et brûlé des milliers de maisons, attaquant les habitants. Un cessez-le-feu précoce avec les rebelles, qui avait le soutien d’une grande partie de la population du nord, s’est avéré de courte durée, et les combats sur les principales régions productrices de cacao ont repris. La France a envoyé des troupes pour maintenir les frontières du cessez-le-feu et des milices, y compris des chefs de guerre et des combattants du Libéria et de la Sierra Leone, ont profité de la crise pour s’emparer de parties de l’ Unity Government En janvier 2003, Gbagbo et les chefs rebelles ont signé des accords créant un gouvernement d’unité nationale ». Les couvre-feux ont été levés et les troupes françaises ont patrouillé la frontière ouest du pays. Le gouvernement d’unité était instable et des problèmes centraux persistaient, aucune des deux parties n’atteignant ses objectifs. En mars 2004, 120 personnes ont été tuées lors d’un rassemblement de l’opposition, et la violence de la foule qui a suivi a conduit à l’évacuation de ressortissants étrangers. Un rapport ultérieur a conclu que les tueries étaient prévues. Bien que des soldats de la paix des Nations Unies aient été déployés pour maintenir une zone de confiance », les relations entre Gbagbo et l’opposition ont continué de se détériorer. Début novembre 2004, après l’échec effectif de l’accord de paix car les rebelles ont refusé de désarmer, Gbagbo a ordonné des frappes aériennes contre les rebelles. Au cours d’une de ces frappes aériennes à Bouaké, le 6 novembre 2004, des soldats français ont été touchés et neuf tués ; le gouvernement ivoirien a dit que c’était une erreur, mais les Français ont affirmé que c’était délibéré. Ils ont réagi en détruisant la plupart des avions militaires ivoiriens deux Su-25 et cinq hélicoptères, et de violentes émeutes de représailles contre les Français ont éclaté à Abidjan. Le mandat initial de Gbagbo en tant que président a expiré le 30 octobre 2005, mais en raison du manque de désarmement, une élection a été jugée impossible, de sorte que son mandat a été prolongé pour un maximum d’un an, selon un plan élaboré par l’Union africaine et approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies. La date butoir de fin octobre approchant en 2006, l’élection était considérée comme très peu susceptible d’être organisée à ce moment-là, et l’opposition et les rebelles ont rejeté la possibilité d’une nouvelle prolongation du mandat de Gbagbo. Le Conseil de sécurité de l’ONU a approuvé une nouvelle prolongation d’un an du mandat de Gbagbo le 1er novembre 2006; cependant, la résolution prévoyait le renforcement des pouvoirs du Premier ministre Charles Konan Banny. Gbagbo a déclaré le lendemain que les éléments de la résolution considérés comme des violations constitutionnelles ne seraient pas appliqués. Un accord de paix entre le gouvernement et les rebelles, ou Forces nouvelles, a été signé le 4 mars 2007, puis Guillaume Soro, chef des Forces nouvelles, est devenu Premier ministre. Ces événements ont été considérés par certains observateurs comme renforçant considérablement la position de Gbagbo. Selon l’UNICEF, à la fin de la guerre civile, les infrastructures d’eau et d’assainissement avaient été considérablement endommagées. Les communautés à travers le pays ont dû réparer leur approvisionnement en 2010 Les élections présidentielles qui auraient dû être organisées en 2005 ont été reportées à novembre 2010. Les résultats préliminaires annoncés de manière indépendante par le président de la Commission électorale du siège de Ouattara en raison de la fraude au sein de cette commission. Ils ont montré une perte pour Gbagbo en faveur de l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara. Le FPI au pouvoir a contesté les résultats devant le Conseil constitutionnel, accusant la fraude massive dans les départements du nord contrôlés par les rebelles des Forces nouvelles. Ces accusations ont été contredites par les observateurs des Nations Unies contrairement aux observateurs de l’Union africaine. Le rapport des résultats a provoqué de graves tensions et des incidents violents. Le Conseil constitutionnel, qui était composé de partisans de Gbagbo, a déclaré illégaux les résultats de sept départements du Nord et que Gbagbo avait remporté les élections avec 51% des voix – au lieu de Ouattara avec 54%, comme l’a rapporté la Commission électorale. Après l’inauguration de Gbagbo, Ouattara qui a été reconnu comme le vainqueur par la plupart des pays et les Nations Unies – a organisé une inauguration alternative. Ces événements ont fait craindre une résurgence de la guerre civile ; des milliers de réfugiés ont fui le pays. L’Union africaine a envoyé Thabo Mbeki, ancien président de l’Afrique du Sud, pour arbitrer le conflit. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution reconnaissant Alassane Ouattara vainqueur des élections, sur la base de la position de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, qui a suspendu la Côte d’Ivoire de tous ses organes de décision, tandis que l’Union africaine a également suspendu l’adhésion du pays. En 2010, un colonel des forces armées ivoiriennes, Nguessan Yao, a été arrêté à New York dans le cadre d’une opération américaine d’immigration et d’application des douanes d’un an chargée de se procurer et d’exporter illégalement des armes et des munitions 4 000 armes de poing de 9 mm, 200 000 cartouches de munitions et 50 000 grenades lacrymogènes, en violation d’un embargo de l’ONU. Plusieurs autres officiers de la Côte d’Ivoire ont été libérés parce qu’ils avaient un passeport diplomatique. Son complice, Michael Barry Shor, un commerçant international, était situé en civile 2011 L’élection présidentielle de 2010 a conduit à la crise ivoirienne de 2010-2011 et à la deuxième guerre civile ivoirienne. Les organisations internationales ont signalé de nombreuses violations des droits de l’homme par les deux parties. Dans la ville de Duékoué, des centaines de personnes ont été tuées. À Bloléquin, à proximité, des dizaines de personnes ont été tuées. L’ONU et les forces françaises ont mené une action militaire contre Gbagbo. Gbagbo a été arrêté après une descente dans sa résidence le 11 avril 2011. Le pays a été gravement endommagé par la guerre, et il a été observé que Ouattara avait hérité d’un formidable défi pour reconstruire l’économie et réunir les Ivoiriens. Gbagbo a été emmené devant la Cour pénale internationale de La Haye en janvier 2016. Il a été déclaré acquitté par le tribunal mais a été libéré sous condition en janvier 2019. La Belgique a été désignée comme pays politique de la Côte d’Ivoire Le gouvernement est divisé en trois branches le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Le Parlement de Côte d’Ivoire est composé du Sénat élu indirectement et de l’Assemblée nationale qui compte 255 membres élus pour un mandat de cinq ans. Depuis 1983, la capitale de la Côte d’Ivoire est Yamoussoukro, tandis qu’Abidjan en est le centre administratif. La plupart des pays maintiennent leurs ambassades à Abidjan. La population ivoirienne a souffert de la guerre civile en cours. Les organisations internationales des droits de l’homme ont noté des problèmes avec le traitement des non-combattants captifs des deux côtés et la réapparition de l’esclavage des enfants dans la production de cacao. Bien que la plupart des combats aient pris fin fin 2004, le pays est resté divisé en deux, le nord étant contrôlé par les Forces nouvelles. Une nouvelle élection présidentielle devait se tenir en octobre 2005, et les partis rivaux ont convenu en mars 2007 de procéder, mais elle a continué d’être reportée à novembre 2010 en raison de retards dans sa préparation. Des élections ont finalement eu lieu en 2010. Le premier tour des élections s’est déroulé dans le calme et a été largement salué comme libre et équitable. Les ruissellements ont eu lieu le 28 novembre 2010, après avoir été retardés d’une semaine par rapport à la date d’origine du 21 novembre. Laurent Gbagbo en tant que président s’est présenté contre l’ancien Premier ministre Alassane Ouattara. Le 2 décembre, la Commission électorale a déclaré que Ouattara avait remporté l’élection par une marge de 54% à 46%. En réponse, le Conseil constitutionnel aligné sur Gbagbo a rejeté la déclaration et le gouvernement a annoncé que les frontières du pays avaient été scellées. Un porte-parole de l’armée ivoirienne a déclaré La frontière aérienne, terrestre et maritime du pays est fermée à tout mouvement de personnes et de marchandises. »L’économie de la Côte d’IvoireLa Côte d’Ivoire a, pour la région, un revenu par habitant relativement élevé 1 662 $ US en 2017 et joue un rôle clé dans le commerce de transit pour les pays voisins sans littoral. Le pays est la plus grande économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, constituant 40% du PIB total de l’union monétaire. Le pays est le plus grand exportateur mondial de fèves de cacao et le quatrième exportateur de marchandises, en général, en Afrique subsaharienne après l’Afrique du Sud, le Nigéria et l’Angola. En 2009, les producteurs de fèves de cacao ont gagné 2,53 milliards de dollars pour les exportations de cacao et devraient produire 630 000 tonnes métriques en 2013. Selon la société Hershey, le prix des fèves de cacao devrait augmenter considérablement au cours des prochaines années. La Côte d’Ivoire compte également 100 000 producteurs de caoutchouc qui ont gagné un total de 105 millions de dollars en liens étroits avec la France depuis l’indépendance en 1960, la diversification des exportations agricoles et l’encouragement des investissements étrangers ont été des facteurs de la croissance économique de la Côte d’Ivoire. Ces dernières années, la Côte d’Ivoire a été soumise à une concurrence accrue et à une baisse des prix sur le marché mondial pour ses principales cultures agricoles le café et le cacao. Cette situation, combinée à une forte corruption interne, rend la vie difficile au cultivateur, à ceux qui exportent vers les marchés étrangers et à la main-d’œuvre, dans la mesure où des cas de travail sous contrat ont été signalés dans la production de cacao et de café du pays dans chaque édition du département américain de la Liste des biens produits par le travail des enfants ou le travail forcé depuis 2009. L’économie de la Côte d’Ivoire a connu une croissance plus rapide que celle de la plupart des autres pays africains depuis l’indépendance. Une raison possible à cela pourrait être les taxes sur l’agriculture d’exportation. La Côte d’Ivoire, le Nigéria et le Kenya faisaient exception, car leurs dirigeants étaient eux-mêmes de grands producteurs de cultures commerciales et les pays nouvellement indépendants ont cessé d’imposer des taux pénaux d’imposition sur l’agriculture d’exportation, si bien que leur économie se portait démographie de la Côte d’IvoireLe premier recensement national de la Côte d’Ivoire en 1975 a dénombré 6,7 millions d’habitants. Jusqu’en 1998, la population du pays était passée à 15 366 672 20 617 068 en 2009 et 23 919 000 en juillet 2014. Selon l’enquête gouvernementale de 2012, le taux de fécondité était de 5,0 enfants nés par femme, avec 3,7 en zone urbaine et 6,3 en zone de la Côte d’IvoireUne grande partie de la population adulte, en particulier les femmes, est analphabète. De nombreux enfants entre 6 et 10 ans ne sont pas scolarisés. La majorité des élèves du secondaire sont des hommes. À la fin de l’enseignement secondaire, les élèves peuvent passer l’examen du baccalauréat. Le pays compte un certain nombre d’universités, comme l’Université de Cocody à Abidjan et l’Université de Bouaké à Bouaké. En 2012, 57 541 étudiants étaient inscrits au niveau post-secondaire, 23 008 étudiants en licence ou master et 269 doctorants. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur ont souffert pendant la crise politique, passant de 9,03% à 4,46% de la cohorte des 18 à 25 ans entre 2009 et langues de la Côte d’Ivoire Le français, langue officielle, est enseigné dans les écoles et sert de lingua franca dans le pays. On estime que 70 langues sont parlées en Côte d’Ivoire. L’une des plus courantes est la dyula, qui sert de langue commerciale, ainsi que de langue couramment parlée par la population musulmane. SportTousAthlétismeBasketballCyclismeFootballHandball
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